One Foot in Hell

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17/20
Nom du groupe Cirith Ungol
Nom de l'album One Foot in Hell
Type Album
Date de parution 12 Août 1986
Produit par Brian Slagel
Style MusicalHeavy Metal
Membres possèdant cet album117

Tracklist

Re-Issue in 1999 by Metal Blade Records.
1. Blood and Iron 03:51
2. Chaos Rising 04:55
3. The Fire 03:36
4. Nadsokor 04:43
5. 100 MPH 03:26
6. War Eternal 05:12
7. Doomed Planet 04:37
8. One Foot in Hell 05:10
Total playing time 35:30

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Cirith Ungol


Chronique @ AlonewithL

16 Mars 2015

Un retour à contrecœur vers la surface.

Les défis, parfois on les provoque, parfois ils viennent à nous sans que l’on ait rien souhaité. L’année 1986 a été une année charnière pour la formation américaine « Cirith Ungol ». Le glam metal et le thrash metal avaient le vent en poupe. Deux mondes s’affrontaient alors, dont il n’y avait plus que très peu de place pour le heavy metal traditionnel, en plein décroissance. En 1986, « Slayer » sortait son « Reign in Blood », et « Poison » sortait lui son « Look What the Cat Dragged In » chez Enigma, la même maison de disques que « Cirith Ungol ». Enigma passe cette année un accord de distribution avec Capitol/EMI, les prémices en fait de sa fin annoncée. Un label subalterne, Restless Records, est fondé en même temps pour les groupes de moindre gabarit, avec qui il s’associe entre autres avec le tout jeune label Metal Blade Records dans les productions. Ce sont ces deux maisons qui vont ainsi éditer le troisième album de la bande composée par Rob Garven, Flint, Jerry Fogle et Tim Baker. Comme pour mieux marquer le coup ce n’est autre que Brian Slagel, le fondateur de Metal Blade qui va s’atteler à la production d’« One Foot in Hell ». Au goût de certains membres de « Cirith Ungol » et en premier lieu du batteur Robert Garven, ce choix est une contrainte imposée et la fin de leur indépendance. La musique devra dorénavant suivre les codes du genre. Il faudra faire comme les autres formations de heavy metal. Enfin, ce qu’il en reste face aux vagues du glam et du thrash durant cette période. « Cirith Ungol », avec son « King of the Dead », visitait les sombres caveaux, « One Foot in Hell » s’illustre comme un retour à contrecœur vers la surface.

Cette orientation pour un heavy metal plus classique n’est pas chose déplaisante quand on vient à écouter certains morceaux sacrément décapants de l’album, à commencer par « Blood & Iron » qui impose un heavy speed aux riffs tranchants et tout en simplicité. Ça fonce désormais, ça montre les crocs et ça mord. Cependant ce gain de violence va ici de pair avec une perte d’originalité comme peut l’attester un titre comme « The Fire » au riffing endurci, faisant tout de suite songer à Judas Priest ». Le titre éponyme fait également la part belle au heavy metal de leurs confrères britanniques. C’est nerveux et direct, mais on est tout de même amené à regretter les méandres complexes dans l’obscurité qui nous faisaient auparavant frissonner sur « King of the Dead ». « Cirith Ungol » ne s’en est pas pour autant complètement débarrassé. On retrouve encore l’esprit des deux premiers albums à travers un « Doomed Planet » lent et provocateur, faisant ressurgir des sons de la décennie 70. Son inflexibilité et son rythme par à-coups sont néanmoins moins marquants qu’un ombrageux « Chaos Descends », fidèle à la musique du second ouvrage, où figure d’ailleurs comme il était coutume un solo tout ce qu’il y a de plus vibrant et monstrueux.

C’est vrai que l’on retrouve moins de ces solos endiablés qui font la grande caractéristique de ce groupe inoxydable. Il en était pourtant prévu initialement. Cependant, Brian Slagel avait pris l’initiative d’en supprimer purement et simplement des bandes. La formation, Robert Graven en tête, n’a guère apprécié. Celui en dernier quart piste de « War Eternal » n’a heureusement pas été sucré de la piste. Cela aurait été dommage, car il est tout bonnement divin, presque en décalage avec le son motorisé qu’offre le restant du morceau. De moteur, il en est aussi sujet dans ce volume justement. Comme pour « Black Machine » sur l’effort précédent, il est encore question de l’addiction de Robert pour les voitures de courses à travers « 100 MPH », coécrit avec l’ami de longue date Greg Lindstrom. Son côté rentre dedans et volontiers rock n’ roll dévoile un penchant pour la mythique bande à Lemmy Kilmister, « Motörhead ». Néanmoins, « 100 MPH » serait moins à retenir qu’un « Nadsokor » beaucoup plus perturbant, impulsé par des percussions tribales, un chant possédé. Jouissance suprême ; une petite partie instrumentale pousse cet univers impitoyable dans les hauteurs célestes. Il y a le monde des hommes et le monde des dieux. « Cirith Ungol », lui, accède aux deux.

Ce troisième chapitre des aventures de « Cirith Ungol » s’avère une véritable frustration pour le groupe, qui se retrouve bridé, soumis aux injonctions et au trouble des maisons de disque, qui exigent à tout prix que la rentabilité soit immédiate. Si frustration il y a eu, l’auditeur ne le pressent guère à l’écoute de ce « One Foot in Hell », qui permet de découvrir un « Cirith Ungol » quelque peu replié dans un heavy metal plus commun au circuit d’alors, plus nerveux aussi. C’en est déjà fini du tournant historique heavy doom de « King of the Dead », les californiens doivent se mettre au diapason et emprunter des voies toutes tracées. Néanmoins, ça nous vaut quelques fabuleux titres et une énergie sans pareille. La collaboration qui va naître entre « Cirith Ungol » avec Metal Blade a quelque chose de similaire à la relation qu’entretenait Elric au dieu démoniaque Arioch. Fidèle et servile au départ, la seule issue possible sera pour lui la mort. Ainsi, il n’appartiendra plus à aucun maître.

15/20

1 Commentaire

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swit35 - 24 Octobre 2021:

Il est curieux que ta chronique Seb n'est appelé aucun commentaire depuis sa publication, je la trouve audacieuse et pertinente à la fois. Un album que je découvre aujourd'hui et que je trouve savoureux, intense et corsé. Ton papier m'aide à le remettre en contexte, 1986, quelle année en effet... c'est aussi l'année de The Deluge de Manilla Road et de Ruler of Wasteland de Chastain ou Discipline of Steel de Ruthless ou encore The Curse de Omen, de grands albums de Heavy Metal américains.

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