Once Upon a Time

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16/20
Nom du groupe Xiphea
Nom de l'album Once Upon a Time
Type Album
Date de parution 27 Octobre 2016
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album13

Tracklist

1.
 We Are the Wind
 04:25
2.
 Cinderella
 05:00
3.
 The Shrine of Ama
 03:39
4.
 Mirror on the Wall
 04:11
5.
 Dancing with the Wolves
 04:11
6.
 The Little Mermaid
 04:53
7.
 Power of the Dwarfs
 03:22
8.
 Briar Rose
 04:51
9.
 Gracious Fate
 04:36
10.
 Star Talers
 03:59

Durée totale : 43:07

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Xiphea


Chronique @ ericb4

11 Décembre 2016

Un saisissant et sculptural essai ayant valeur d'œuvre majeure pour le combo teuton...

Les émules de formations majeures de metal symphonique à chant féminin abondent désormais aux quatre coins de la planète, celles-ci évoluant avec plus ou moins de bonheur selon le degré d'inspiration compositionnelle perçu et en fonction de leur impact scénique. Parmi elles, un combo teuton semble toutefois se démarquer à l'instar de Xiphea, prolifique quartet originaire d'Erlangen (près de Nuremberg), créé en 2011, déjà à la tête d'un encourageant Ep (« Masquerade » (2013)) et d'un premier et poignant album full length (« From the Uncharted Island » (2015)). Parallèlement, ses apparitions scéniques sont devenues plus fréquentes et remarquées aussi bien par un public grandissant que par les critiques. Démarrant par quelques concerts locaux en 2012, le collectif allemand s'est ensuite imposé au Blackfield Festival 2015, aux côtés de Subway To Sally et Lord Of The Lost. Une expérience mémorable est également à mettre à son actif lors du Femme Fatal Festival réalisé, la même année, en République Tchèque, jusqu'à partager le plateau d'illustres formations telles que Xandria et Serenity, entre autres, au Bamberg Female Voices Fest 2016 (en Allemagne). On comprend que c'est sur une pente rapidement devenue ascendante qu'évoluent, depuis 5 ans déjà, la frontwoman Sabine Meusel (ex-Rawkfist), le guitariste/vocaliste Neil Meusel (ex-Stiff Woodpeegers), le batteur Bence Tamas Szlucska (ex-Saint Astray) et le bassiste Renè Chlebnitschek.

Fort de ces premières et concluantes approches, le groupe poursuit son projet metal mélodico-symphonique, inspiré notamment par l'empreinte rythmique et l'atmosphère volcanique et enjouée d'Epica. Par contraste, c'est dans un univers imaginaire peuplé de fées, de nains, de créatures et de personnages enchanteurs, à l'image de contes tels que Blanche-Neige, Cinderella, dont des paroles finement accouchées et magistralement restituées s'en font l'écho, que nous plongent nos 4 acolytes. Aussi, le collectif germain nous octroie dix pistes aux enchaînements sereins, aux compositions techniquement et mélodiquement affûtées, au fil des 43 minutes que compte ce second album longue durée. De plus, cet opus repose sur une qualité d'enregistrement de bonne facture et un mix parfaitement ajusté, réalisés au Xstudio par Sabine et Neil. En outre, une ample profondeur de champ acoustique se perçoit et autorise, de fait, une confortable écoute de cette épique et solaire offrande metal symphonique au parfum de conte de fées.

Tout d'abord, le groupe nous convie à une succession de tubesques passages, à la fine écriture et dont les prestations techniques ont pour corollaire d'impactantes lignes mélodiques. Ainsi, c'est dans un climat apaisé que s'ouvre le rideau, laissant entrevoir un saignant et un tantinet orientalisant « We Are the Wind », titre heavy symphonique dans le sillage atmosphérique d'Epica. Déversant un chapelet de riffs écornés embarqués sur un corpulent et virevoltant convoi instrumental, ce brûlot nous octroie une succession de couplets et refrains finement sculptés et à l'imparable esthétique mélodique. Mis en exergue par les vibrantes caresses oratoires de la maîtresse de cérémonie, ce morceau ouvre les hostilités sur des chapeaux de roue. De même, sous le joug d'une frappe sèche et plurielle et par son irrépressible et puissante charge rythmique, « Dancing with the Wolves » nous happe d'un battement de cils. Un couplet élégamment ciselé relayé par un refrain catchy, délicieusement mis en habits de lumière par une interprète bien habitée, achèvent de nous convaincre de sa redoutable efficacité. Le saillant « Briar Rose », quant à lui, dissémine une suave lumière mélodique, enjolivée par les célestes et magnétiques envolées de la diva. Un refrain qu'on entonnerait à tue-tête complète la panoplie de cet émouvant message musical, doté en prime d'un solo de guitare au fin legato. Enfin, le rageur et progressif « Gracious Fate », dans la veine de Xandria, se plaît à nous secouer par ses riffs échevelés, sans pour autant nous désarçonner d'un cheminement harmonique finement élaboré et savamment restitué. Quant à l'empreinte vocale de la déesse, elle fait mouche où qu'elle se meut, secondée par un growler acariâtre qui, par effet de contraste, saura nous happer à sa sauce. Cet énergique manifeste, digne de figurer dans les charts, déverse des chapelets de notes rigoureusement échafaudées et toutes plus savoureuses les unes que les autres.

Moins orientées dans une logique de popularisation de leurs gammes, d'autres plages tout aussi vitaminées ne s'en révèlent pas moins captatrices de nos émotions. Dans cette lignée, le tumultueux et rayonnant titre symphonique gothique « Cinderella » n'a de cesse de nous assaillir par ses riffs en tirs en rafale adossés sur une incandescente rythmique au fil des pérégrinations de la belle, au gracile timbre de voix, et la bête, assignée à de caverneux growls. Ainsi, on est à la fois chahuté par les éléments, qui parfois se tempèrent opportunément, aspiré par d'innombrables variations et enivré par le délicat et identifiable vibrato de l'ex-frontwoman de Rawkfist. Par ailleurs, une violoneuse entame introduit l'envoûtant « The Shrine of Ama » qui, non sans rappeler l'ambiance mordorée de « The Divine Conspiracy » d'Epica, dissémine fièrement ses attaques de riffs, parallèlement à de sémillantes harmoniques judicieusement distribuées. Au beau milieu d'un ample parterre organique déambule une déesse livrant d'enchanteresses patines vocales, et ce, suivant scrupuleusement l'exigeante écriture de la ligne mélodique dont s'enorgueillit cette piste. Enfin, d'obédience power symphonique, à la manière d'Ancient Bards, « Power of the Dwarfs » déboule sans crier gare dans nos pavillons alanguis. Sachant opportunément desserrer la bride, ce magmatique morceau joue sur les effets de contraste rythmique pour l'emporter. Un duo mixte en voix claires, cette fois, évolue sereinement sur cette emphatique et colérique assise instrumentale.

Sachant également jouer des contrastes rythmiques, le combo nous le prouve sur deux instants choisis. D'une part, des serpes oratoires d'un growler coléreux assistent les aériennes impulsions de sa comparse sur le mordant « Mirror on the Wall », prégnant mid/up tempo que l'on ne lâchera pas d'un iota de par son indéfectible énergie, sa magnificence harmonique et son refrain immersif à souhait, et cela, non sans rappeler Rawkfist. D'autre part, des choeurs d'enfants corroborent d'insubmersibles attaques de riffs sur l'entraînant « The Little Mermaid », mid/up tempo qui, au fil des sinueuses et doucereuses inflexions de la belle Sabine, attire sans mal le tympan aussi bien sur le fondant couplet que sur l'enivrant refrain. Dans la veine atmosphérique de Leaves' Eyes, avec une touche de Rawkfist, ce fringant instant aux arrangements de bon aloi vient nous chercher dans notre for intérieur. Pas de doutes, l'émotion requise est au rendez-vous de nos attentes sur cette radieuse plage.

Ce n'est qu'en toute fin de programme que le collectif allemand nous octroie un intimiste et sensible moment, exercice dont il n'a pas usé pour tenter de nous rallier plus immédiatement à sa cause et dans lequel il semble particulièrement à son aise. Des mots bleus concoctés avec inspiration et maîtrise des formes, restitués avec élégance, nous sont ainsi livrés. Aussi, de subtils arpèges au maître instrument à touches ouvrent les portes de « Star Talers », fondante ballade aux airs d'un slow qui emballe que pourraient bien lui envier Within Temptation, Delain ou Epica. Suivant une ravissante sente mélodique, susceptible de nous happer d'un battement d'aile, cette émouvante et violoneuse proposition se dote d'une frissonnante et quasi hypnotique prestation de la maîtresse de ces lieux. On n'aura qu'un seul regret, celui de devoir trop tôt quitter ce mémorable instant de félicité.

Arrivé au terme de cet engageant périple, force est d'observer que la sarabande n'a pas plaint sa peine et bien pris sont temps pour nous livrer un propos que l'on sent empreint d'un savoir-faire acquis au fil des années, d'une féconde inspiration, témoignant d'une épaisseur artistique certaine. Une parfaite maîtrise des espaces logistiques et techniques, une indéfectible et cohérente dynamique d'ensemble, des qualités mélodiques fort enviables, une signature vocale singulière et rayonnante sont autant de qualités transpirant de cette incontournable offrande. Inspiré par les grands noms du metal symphonique, Epica en tête, le collectif teuton a toutefois pris suffisamment de recul pour nous livrer dès lors une œuvre aussi personnelle que passionnée. C'est dire qu'à l'aune de cette dernière cuvée, nos acolytes n'ont plus laissé place à quelque approximation que ce soit, nous invitant à une immersion de longue durée dans un monde imaginaire sous-tendu par une imposante instrumentation samplée lui ayant donné vie. Assurément l'une des sorties majeures de l'une des plus illustres formations montantes du metal symphonique à chant féminin actuelles de cette année. Chapeau bas...

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