Novum Initium

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16/20
Nom du groupe Masterplan
Nom de l'album Novum Initium
Type Album
Date de parution 14 Juin 2013
Labels AFM Records
Style MusicalHeavy Mélodique
Membres possèdant cet album53

Tracklist

1. Per Aspera ad Astra 01:01
2. The Game 05:30
3. Keep Your Dream Alive 03:48
4. Black Night of Magic 03:41
5. Betrayal 04:44
6. No Escape 04:22
7. Pray on My Soul 04:35
8. Earth Is Going Down 03:46
9. Return from Avalon 04:28
10. Through Your Eyes 05:04
11. Novum Initium 10:17
Bonustracks (Digipack Edition)
12. 1492
13. Fear the Silence
Total playing time 51:16

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Masterplan


Chronique @ Eternalis

24 Mai 2013

"Novum Initium" est à l’image d’un groupe en reconstruction, cherchant à repartir sur de bonnes bases [...]

Il est temps d’être le roi. De devenir souverain et enfin de montrer l’étendue de sa puissance sur la patrie.
Tel était le message, ambitieux et empli d’un certain ego, si ce n’est d'un esprit de revanche, du précédent album des Allemands de Masterplan. Rejeton de Roland Grapow, n’ayant jamais complètement accepté son éjection d’Helloween, le talentueux guitariste n’a eu de cesse de chercher à devenir au moins aussi gros que le groupe qui le révéla (chose impossible s’il en est) et c’est ainsi qu’il dénicha le chanteur considéré comme l’un des plus talentueux de sa génération: Jorn Lande. Mais, incontrôlable et imbu de sa personne, le Norvégien quitta le groupe…pour y revenir trois ans plus tard et mettre fin à l’intérim’ de luxe de Mike DiMeo (ayant livré l’excellent "MK II"). "Time to Be King" montra l’illusion d’un groupe faussement stable, entre les désirs de gloire de Grapow et les personnalités mégalos de Jorn et Mike Terrana. Presque logiquement, comme si c’était écrit, l’album ne fut pas un énorme succès (tant artistique, critique que commercial) et Jorn repartit, plantant de nouveau Roland comme un idiot.

Pour la troisième fois, le guitariste revient donc de nulle part avec un cinquième disque et un line up tout neuf entièrement remanié. Ainsi arrive le talentueux black metalleux Martin Skaroupka à la batterie (Cradle of Filth), l’ancien bassiste de Stratovarius (Jari Kainulainen) et pour terminer le tableau : un nouveau chanteur en la présence de Rick Altzi (At Vance). "Novum Initium", de son nom, propose donc un énième nouveau départ pour un musicien ayant par la même occasion pris un énorme coup de vieux, devenant presque méconnaissable sur les photos. Mais le plus important reste la musique…plutôt un retour à quelque chose de plus risqué comme sur "MK II" ou une ambiance bétonnée et attentiste à la "Time to Be King" ? Ou encore, pouvons-nous rêver au feeling d’un "Aeronotics" ?

De manière simple, un peu de la première et de la dernière proposition. A savoir que Jorn avait une telle influence sur le groupe que Roland avait composé l’opus précédent pour lui (ou le Norvégien l’avait modelé à sa façon), c’est-à-dire de manière résolument plus hard mélodique que heavy/power. Masterplan revient donc à une musique plus brute et épaisse et ce n’est pas la force fabuleuse de frappe de Martin qui dira le contraire (qui fait mignon tout plein sans ses « corpses paints »). La production est en béton armé, comme on pouvait s’y attendre, très puissante et avec une prépondérance des fréquences graves pour donner une réelle dimension à la caisse claire et à la basse, tout en apportant une touche plus grasse aux riffs par la même occasion. Le premier single, "Keep Your Dream Alive", est un bon exemple se rapprochant d’ailleurs à bien des égards de "Lost and Gone". Une ligne de claviers centrale, un riff simple, une rythmique simple et puissante et une grande place au chant dans le spectre sonore. La seule différence étant que Rick, bien qu’excellent techniquement, n’a pas le charisme de Mike ou encore la puissance de Jorn. Il lui manque l’étincelle de personnalité (qui fait probablement qu’At Vance soit resté un éternel second couteau) et de grâce qui apporte à la musique une plus grande force, bien qu’il se montre très à son aise sur la composition. Loin d’être mauvais, Rick agit en parfait professionnel, peut-être justement trop, ne se lâchant jamais totalement, comme si, à l’inverse de son prédécesseur, il ne voulait pas bousculer certaines directives.

Musicalement, Grapow offre un opus beaucoup plus mélodique dans son approche, plus metal et moins rock. "Return to Avalon" nous abreuve ainsi de nombreuses nappes de claviers sur lesquelles se pose une pédale de grosse caisse efficace et surtout une ligne vocale très assimilable et chantonnant, presque gentillette. La marque de fabrique du guitariste se retrouve sur la mélodie en lead (les citrouilles ne sont pas si loin), tout comme sur l’épique No Escape aux envolées lyriques qui ne trahissent aucune envie réelle de se démarquer de l’esprit du groupe. "The Game", le premier morceau, est dans la même veine puisqu’on reconnait sans mal le groupe bien qu’il montre les crocs de façon plus directe (Martin toutes descentes de toms sorties) avec un riff bien plus couillu et agressif. Rick, poussif sur le refrain, ne suit pas complètement la cadence imposée par cet ensemble cosmopolite (le Suédois chantant pour un guitariste et un claviériste allemand, un bassiste finlandais et un batteur tchèque…si ce n’est pas une preuve d’ouverture des frontières !) et montre ses limites dans cette tentative un peu gauche d’attitude plus « dark » de son timbre. En revanche, il se montre bien plus efficace sur des compositions dépouillées lui laissant de l’espace comme "Black Night of Magic", qu’il imprègne de son identité (on pense d’ailleurs au "Far from the End of the World" de l’album précédent). "Betrayal" se montre aussi plus personnel et rude, de son introduction arabisante à son riff très heavy et son refrain au souffle épique et dépaysant. En revanche, on remarque que Roland se montre moins incisif sur ses soli, les mettant moins en avant et jouant probablement moins le « guitar hero » sur ses interventions, s’intégrant avec plus de cohésion mais peut-être aussi moins de classe qu’avant.

Certes, le bilan n’est pas mauvais mais pas forcément reluisant non plus. L’album souffre d’un manque évident de souffle et de la personnalité primordiale d’un leader qui offrirait à "Novum Initium" un impact plus fort. Ce quelque chose que l’on trouve pourtant sur le génial titre éponyme, long de dix minutes, périple épique et passionnant, technique et inventif, passant par de multiples chemins avant d’offrir le meilleur de Masterplan en une composition quasi parfaite. Rick montre ses multiples visages (agressif, sombre et même délicat à certains instants), l’introduction est une merveille entre les parties de tapping ou encore les plans de claviers futuristes tandis que le premier riff est superbement amené par une attaque de Martin qui s’intègre définitivement très bien au heavy. La partie soliste de quatre minutes de Roland est le prisme parfait de ce qu’il n’est malheureusement pas assez sur le reste de l’album ; animale et féline, pleine de fluidité et de style. La ligne de chant qui suit est presque parfaite et laisse augurer du meilleur pour la suite (si le line up en reste là) et, surtout, déboule un riff énorme à la septième minute qui nous donnerait presque envie de frapper Roland tant il est génial (mais pourquoi sur ce seul titre y a-t-il autant de bonnes idées ? ? ?) et surtout donne envie de redonner toute la crédibilité et le blason de Masterplan.

A la fois salvateur, parfait et crispant que cet éclat de génie qui n’arrive que sur l’éponyme final, "Novum Initium" est à l’image d’un groupe en reconstruction, cherchant à repartir sur de bonnes bases et à construire les fondations d’un avenir que l’on espère meilleur et surtout stable. Parfois fragile et pantelant, on ne peut cependant pas dénier le professionnalisme exacerbé des musiciens le composant…offrant ainsi nombre de motifs d’espoir pour le prochain disque, que Masterplan ne devra surtout pas rater. Ce sera là la dernière chance de réellement conquérir un public et un succès qu'il lorgne depuis trop longtemps…

2 Commentaires

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MightyFireLord - 24 Mai 2013: Merci pour ton texte. Je ne suis même plus étonné du bilan à propos de ce groupe, c'est un peu la même rengaine à chaque album (un peu comme les Iron Savior et compagnie). Je l'écouterais quand même bien que je doute qu'il ne passe beaucoup de fois, mis à part "MKII" et "Aeronautics" que tu cites je n'arrive pas à tenir jusqu'au bout de leurs autres albums.

Petite remarque par contre, tu écris : "Rick, bien qu’excellent techniquement, n’a pas le charisme de Mike ou encore la puissance de Jorn. Il lui manque l’étincelle de personnalité (qui fait probablement qu’At Vance soit resté un éternel second couteau)"
Il ne faut pas non plus tout lui mettre sur le dos, il n'est chanteur chez At Vance que depuis 2 ou 3 albums je crois, avant lui sont passés Oliver Hartmann et Mats Levén (ils ne sont pas pas n'importe qui non plus), et ils n'ont pas non plus réussi à faire décoller At Vance plus que ça ;)
Hellsheimer - 24 Mai 2013: L'album est sympa, sans plus. Merci.
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