Il y a maintenant deux ans, un obscur groupe faisait son apparition. Son nom ?
Spektr... L’album ? "Et Fugit Interea Fugit Irreparabile Tempus"... Le résultat ? Un album de black expérimental mélangeant sonorité de true-black avec une tonalité ambiant/indus des plus malsaines pour un rendu final inédit et pour le moins excellent.
Le projet plus expérimental des membres du groupe
Haemoth donnait à la scène hexagonale un souffle morbide doublé d’une aura mécanique et inéluctable. Deux ans plus tard donc,
Spektr revient avec ce nouvel album. "
Near Death Experience" donne le ton sans tarder et cela dés sa pochette : sombre, abstraite et confuse dotée d’un voile qu’on imagine volontiers sépulcral… Introduction parfaite à l’univers de
Spektr... "
Near Death Experience" reprend, en partie, la structure du premier album pour accoucher de cet album pour le moins acerbe.
S’ouvrant sur presque trois minutes d’un ambiant/indus lugubre,
Spektr laisse son atmosphère s’étendre comme une fumée transportée par le vent jusqu’au moment où éclate la furie black, acérée et aussi crue que les albums d’
Haemoth. Le mélange des deux styles (black et ambiant) se fait, fluide ouvrant de nouvelles frontières d’ambiances sinistres...
On remarquera toutefois que
Spektr ne propose pas vraiment une structure similaire que le premier album. Là où ce dernier jouait la carte de la construction en dents de scie, alternant titres black-ambiant et indus froide , ce nouvel album tente de mélanger ces deux éléments (avec un côté indus plus marqué) au sein des nouveaux morceaux. L’aboutissement de cette démarche rend l’album plus intense et cru (dans la veine de "Kontamination") bien que l’on perde légèrement cette ambiance malsaine des titres ambiants du premier disque. Cependant, résultat est qu’il faut admettre que ces passages ambiants sont d’avantage travaillés, structurés tels des puzzles, emboîtant chaque son telle une pièce d’une image sordide.
Spektr ose sur certains passages stridences et saturations liées à des samples obscurs, sons de bruits divers (pas, grincements etc...) avec un dark-ambiant vaporeux. Passages rappelant les albums des suédois de
MZ.412 pointant une virulence, une décharge asthénique de sentiments ténébreux. Mentionnons aussi à l’excellent titre "Whatever the Case May Be...", fusion d’indus-ambiant sur un tempo jazzy rappelant le non moins fameux "Deleted
Scenes from the Transition Hospital" du groupe anglais
Axis of
Perdition.
On peut en effet rapprocher
Spektr de ce groupe par les photos présentes sur le livret. On retiendra celle du milieu du livret, une pièce plongée dans l’obscurité où seul perce l’ouverture improbable d’une sortie. Une photo superbe cadrant parfaitement au concept d’expérience post-mortuaire dont nous convie
Spektr...
Gardant la saturation de la voix, la production crue et exacerbée fonctionnant parfaitement avec la barbarie atmosphérique et mécanique structurelles (ce qui serait pas nécessairement le cas avec d’autres groupes) "
Near Death Experience" est un album hybride, titillant les ambiances les plus fantomatiques et macabres en chacun de nous. Car n’est-ce pas une plongée directement dans notre esprit dont c’est à nous de trouver l’ouverture de sortie ?
En tout cas le groupe français peut se targuer d’avoir sorti l’un des meilleurs albums de ces derniers mois. "Kontamination" d’
Haemoth était l’image de la virulence... "
Near Death Experience" est, quand à lui, l'effigie personnelle d’une insalubrité industrielle...
Tétanisant...
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