On ne peut pas dire que
Blood Stain Child soit un groupe qui se limite à un seul genre.
Des débuts très influencés par
Children of Bodom sur les premiers albums, le groupe a réussi un très beau virage conclu par la sortie de l'album
Idolator en 2004, naviguant dans les eaux du Death Melodique fortement influencé par
In Flames et
Dark Tranquillity.
Après trois ans d'attente, et un changement de line-up qui marque l'arrivée d'un nouveau chanteur, Sadew, et d'un nouveau guitariste en la personne de G.S.R, le groupe revient avec un Mosaiq prêt à tout détruire sur son passage !
On ne change pas une formule qui a fait ses preuves ; le groupe a décidé de continuer sa musique dans la lignée du précédent album, en l'occurrence un Death
Metal auquel est incorporé des éléments électroniques et samplés... Cependant, le groupe va beaucoup plus loin dans ses idées et se détache de plus en plus de ses influences, chose que l'on ressent dès le premier morceau.
Beat technoïde sur lequel vient se poser une guitare, voix samplée, cri déchirant, nous voila lancés de plein pied dans l'album avec Exotic 6 Coordinator. Et là, premier changement de taille par rapport au précédent album ; Sadew, le nouveau chanteur : parfait complément vocal à la musique que le groupe voulait développer, il s'agit d'une véritable perle rare pour le groupe, mais qui, et c'est le principal revers de la médaille, rattache le groupe à ses influences, par le fait que Sadew, que ce soit par le look, ou par son chant, se rapproche énormément d'Anders Friden, le chanteur d'
In Flames.
Celui-ci porte désormais le groupe vers d'autres cimes qu'ils n'auraient pu côtoyer avant, et son arrivée est salvatrice pour un groupe qui sans lui, aurait certainement tourné en rond.
Rares sont en effet les leaders et chanteurs acceptant de se mettre en retrait pour la bénédiction du groupe et le bien de sa musique.
Mais que les amateurs des précédents albums se rassurent, Ryo le bassiste/chanteur des précédents opus, est toujours bien présent, en tant que seconde voix, sur la plupart des chansons, là où les participations en voix claire de Sadew se limitent à des murmures et des plages presque parlées.
Le reste des musiques est dans la même veine que la première piste mais le groupe s'aventure aussi nettement plus loin que ce mélange au goût Ô combien savoureux.
Le côté efficace de l'album, le Death
Metal à forte consonance électro,
Blood Stain Child avait déjà donné sur le précédent mais sur
Mozaiq le groupe prend le risque de faire l'inverse, à savoir des chansons très remuantes, très techno, mais en harmonie parfaite avec leurs origines musicales.
Jetez, ne serait-ce qu'une oreille sur
Freedom, futur hymne du groupe, pour vous en convaincre, tout y est, introduction rappelant le
Mortal Kombat des années 90, groove, agressivité sonore, claviers en furie, une chanson qui ne laisse pas indifférent et qui est très novatrice pour le style.
Et comment parler de leur musique, sans souligner les parties du programmeur/claviériste Aki ; car si le groupe se démarque des leaders de la scène, c'est vraiment grâce au talent du musicien. En effet, que ce soit par ses beats ou ses notes, il apporte un vent d'originalité sur le genre ; au niveau des ambiances et des airs, on ressent une influence de leur pays natal assez importante, Metropolice est ainsi traversée par un son de flûte, des cris d'animaux, une voix féminine, le tout en parfaite harmonie avec le metal du groupe.
Les ruptures de ton et les parties calmes sont ainsi sublimées par les atours des parties claviers d'Aki ; et par conséquent, celles-ci sont bien plus intéressantes que celles d'autres groupes.
L'album se termine avec grâce sur trois excellentes chansons, le très dansant Innocence, le morceau le plus In flames de l'album à savoir
Peacemaker, pour se terminer sur la plus belle chanson de l'album Neo
Gothic Romance, qui prend véritablement aux tripes pour peu que l'on ait adhéré au concept du groupe.
En bonus sur la version japonaise se trouve la géniale reprise d'Ez Do Dance, du groupe TRF, vraiment très originale, et carrément dansante, un très bon exemple que les morceaux de Dance sont adaptables au niveau metal.
Quant à la version européenne, la piste bonus s'avère être une détonante piste originale, Cosmic
Highway, voyage à 100 à l'heure dans la pure veine des classiques du groupe.
Mozaiq, en dehors des pistes bonus est aussi un album d'une grande continuité, toutes les pistes s'assemblent parfaitement, permettant ainsi une écoute très facile de l'album, celui-ci jonglant parfaitement entre moment d'accalmie et brutalité controlée.
Mais l'album n'est pas exempt de tout défaut, le plus voyant étant une certaine linéarité au niveau des plans de batterie, qui se renouvèlent peu, pouvant provoquer une certaine redondance aux yeux de certains sur tout l'album.
Et même si celles-ci se font de moins en moins présentes, on ressent toujours que le groupe est assez inspiré par
In Flames ; mais de toute façon,
Blood Stain Child n'a jamais voulu faire une quelconque musique originale, sans pour autant être taxé de suiveur et cet album en est la preuve parfaite, mélange d'efficacité, et d'innovation.
Conclusion :
Mozaiq est sans conteste le meilleur album du groupe, certes pas franchement original mais véritablement groovy, dansant, aidé en cela par le coté électronique de la musique ; l'arrivée de Sadew a propulsé le groupe encore plus haut et cela ne serait que justice si le groupe acquérait une popularité égale à son talent, c'est-à-dire, énorme, et pourquoi pas venir concurrencer sur leurs terres les maîtres du Death mélodique.
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