Moon Healer

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16/20
Nom du groupe Job For A Cowboy
Nom de l'album Moon Healer
Type Album
Date de parution 23 Fevrier 2024
Style MusicalDeath Metal
Membres possèdant cet album18

Tracklist

1.
 Beyond the Chemical Doorway
 04:10
2.
 Etched in Oblivion
 04:14
3.
 Grinding Wheels of Ophanim
 05:52
4.
 The Sun Gave Me Ashes So I Sought Out the Moon
 04:03
5.
 Into the Crystalline Crypts
 04:21
6.
 A Sorrow-Filled Moon
 05:37
7.
 The Agony Seeping Storm
 04:11
8.
 The Forever Rot
 06:40

Durée totale : 39:08

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Job For A Cowboy


Chronique @ JeanEdernDesecrator

27 Mars 2024

Chassez le naturel, les notes reviennent au galop

Saint Chuck Schuldiner nous l'a bien prouvé, le death metal n'est pas qu'une musique de bourrins assoiffés d'asticots. Les gens de goût amateurs de death technique se souviendront de Job For A Cowboy, en sommeil depuis bientôt dix ans, qui fait son retour en ce début d'année.
Depuis 2003, ce groupe de Glendale, Arizona, a souvent changé de chapelle, ayant été à ses débuts un des pionniers du deathcore avec un très cinglant premier EP "Doom". Il a par la suite bifurqué encore deux fois, s'orientant vers un brutal death classique à son premier album "Genesis", puis vers un death technique rapide à la faveur d'un gros remaniement de personnel avant l'album "Demonocracy", en 2012.
Depuis leur arrivée en 2011, le monstrueux bassiste Nick Schendzelios (Cephalic Carnage, Havok, Nuclear Power Trio) et le guitariste Tony Sannicandro ont contribué à reforger la musique du groupe en un technodeath furieusement progressif. Leur avant dernier album "Sun Eater" (2014) avait marqué un gros coup de frein en matière de tempo, mais pas pour le nombre de notes à la minute, de quoi combler les amateurs de Rivers Of Nihil ou The Faceless. Al Glassman (guitare) était un des principaux compositeurs auparavant, avec leur ancien guitariste Bobby Thompson, qui écrit toujours pour le groupe, même s'il n'en fait plus partie.
A la suite de leur dernière tournée américaine et la sortie de "Sun Eater" il y a près de dix ans, Job For A Cowboy a été mis en pause par son membre fondateur et chanteur Jonny Davy. En effet, l'arrivée de son premier enfant l'avait obligé à changer ses priorités de manière radicale, et chacun s'est résolu à partir de son côté.
Le quintette maintenant réuni compte donc, outre Jonny Davy et Nick Schendzielos, les guitaristes Tony Sannicandro et Al Glassman, et derrière les fûts le très expérimenté Navene Koperweis (Entheos, ex-Animosity, et batteur de session sur des albums de Machine Head et Whitechapel).

Le processus d'écriture de l'album a été extrêmement long, et la décision de le faire date même d'avant le covid, en 2017. Pour se faire une idée, les parties de batterie ont été enregistrées dès 2020, et l'album n'a vraiment été terminé qu'au début de 2023. Et arrivé là, ce sont les délais insensés de pressage des vinyles qui ont encore repoussé la parution d'une année supplémentaire. Ce cinquième disque a été enregistré en Floride aux Audiohammer Studios par leur fidèle producteur Jason Suecof (Death Angel, The Black Dahlia Murder, Deicide).
Pendant quelques semaines, Metal Blade a eu tout le loisir de teaser le retour de son outsider de compétition, en lâchant successivement les vidéos de "The Forever Rot", "The Agony Seeping Storm", et "Beyond The Chemical Doorway", avant la parution de "Moon Healer" le 23 février 2024. Saluons le très bel artwork hallucinogène, qui illustre à merveille le thème du disque : la distorsion de la réalité et de la psyché sous l'effet de substances psychotropes.

Puisque ce disque est la continuité de "Sun Eater", pas de surprises, ça repart dans tous les sens. De manière contre-intuitive, je trouve que cet album ne se prête pas à l'écoute dans une bonne voiture de sport avec hyperbasses à fond où son complexe écheveau de médiums se transforme en bouillie de clous, au fil des kilomètres. Rentré dans mon home sweet home, j'ai entrepris une dégustation au casque, au coin du feu avec un petit verre de digestif, et là c'était une toute autre musique, il révèle mieux ses finesses.
C'est surtout le titre d'ouverture, "Beyond The Chemical Doorway", qui m'a le plus accroché, avec ses mélodies et ses structures un peu plus évidentes que sur le reste de la galette. Les riffs sont dotés de mélodies complexes, nichées dans des bouts d'arpèges ("A Sorrow-Filled Moon") et licks de guitare lead. Ce sont en quelque sorte des riffs de solistes, et on en retrouve, des soli, un peu partout, de belle facture, avec une maîtrise totale et toujours le souci de la musicalité. On pourrait croire que les JFAC sont en accordage standard, s'il n'y avait pas les gros chugs de cordes à vide.
Certains titres font moins dans la finesse et sont moins colorés ("Etched Oblivion"). Il y a quelques clairières de simplicité dans cette jungle inextricable de notes, comme le riff massif et syncopé d'introduction de "The Sun Gave Me Ashes So I Sought Out the Moon", mais chassez le naturel, les notes reviennent au galop.
Si on ne peut qu'être impressionné par l'extraordinaire complexité de l'art déployé sur cet opus, j'ai ressenti un manque de lisibilité dans les grandes lignes, qui empêche une écoute plus ludique, festive et détachée. Il y a énormément de changements de patterns, et de signatures rythmiques, à tout moment, et sous n'importe quel prétexte. Des blasts assassins ou attaques de double supersonique peuvent s'inviter à la fête sans prévenir. Bref, Navene Koperweis fait étalage de tout son savoir-faire technique sur l'intégralité de son kit. Schinz s'épanouit sur toutes les cordes, et particulièrement les aiguës, et laisse parfois sortir de belles notes de basse du mix, comme un dauphin crève la surface tumultueuse d'un océan.
Le son de basse de Nick Schendzelios est un élément distinctif et même constitutif du son du groupe, d'autant plus qu'il joue sans distorsion. Jonny Davy est l'élément le plus simple du puzzle JFAC, égal à lui même dans sa façon très efficace de hurler. C'est très rythmique, comme instrument, un peu comme une hache ou un coupe coupe qui tranche dans les lianes que tissent ses compères. Souvent, on a affaire à une double couche de growls synchronisés, une plus grave et l'autre plus aiguë.
Vu la compacité des titres et leur richesse, on a l'impression que l'album pèse une heure, mais les durées de morceaux tournent en moyenne à quatre ou cinq minutes, et cela évite une indigestion trop sévère.

Je suis pour le moins partagé à propos de cet opus du retour pour Job For A Cowboy : j'ai beau insister et essayer de rentrer dedans, le manque de passages vraiment mémorisables et de morceaux tueurs m'empêche de m'enthousiasmer pleinement. Néanmoins, objectivement les américains ont signé ici un album impressionnant et d'aucuns seront plus sensibles à ce travail d'orfèvre. Si vous aimez le death progressif, en tout cas, je ne peux que conseiller d'y jeter une oreille attentive, la curiosité est toujours un bon défaut.

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