Black Sabbath -
Mob Rules 18/20
L'intégration de Ronnie James
Dio et la sortie de
Heaven and Hell ont complètement relancé
Black Sabbath. En
1980 clairement le combo en impose, un album immense et un des chanteur les plus doué du circuit à la présence scénique incroyable (c'est toujours valable aujourd'hui). Un peu plus d'un an après la sortie de
Heaven and Hell le groupe sort
Mob Rules histoire d'enfoncer le clou.
Un changement à noter, et pas des moindre, le batteur historique de Black Sab',
Bill Ward, a mis les voiles pendant la tournée remplacé au pied levé par le petit frère de Carmine Appice (un des batteurs très marquants du début des 70's), Vinny. Si on considère le
Bill Ward des débuts de
Black Sabbath le changement est radical.
Bill Ward avait un style unique, puissance, groove et des descentes de toms qui ont marqué la batterie
Metal. Appice a un jeu bien plus carré, quasiment basique. Mais quand on écoute
Heaven and Hell,
Bill Ward avait considérablement adapté son jeu au "nouveau
Black Sabbath", il y a en fin de compte un certaine continuité dans ce changement de batteur.
Trêve de blabla,
Mob Rules est un sacré album qui même si il n'a pas l'aura de son prédécesseur est tout aussi bon. Et on retrouve à nouveau trois grand types de morceaux : les hymnes Heavy
Metal, les morceaux fleuves épiques et quelques titres plus foncièrement rock et il faut le reconnaitre un petit peu anecdotiques.
Dans la première catégorie on retrouve les deux morceaux d'ouverture.
Turn Up the Night commence par un riff immense bien up-tempo pas mal dans l'esprit finalement d'un
Neon Nights. La production est au top, la guitare d'
Iommi et la basse de Butler forment un mur du son immense, le son de batterie parfaitement naturel et la voix de
Dio mise en avant juste ce qu'il faut.
Iommi est en grande forme et nous gratifie de soli toujours aussi inspirés, avec un sens mélodique que l'on a tendance à éclipser par rapport à son riffing (franchement prêtez une oreille attentive aux soli,
Iommi est un très grand guitariste). Voodoo commence par un riff sinueux vite rejoins par la section rythmique. Mais le grand monsieur de ce morceau c'est
Dio. Il illumine le morceau de toute sa classe. Une voix sublime et des intonations toujours idéales. Dans la catégorie des tubes comment ne pas parler du morceau The
Mob Rules, un riff culte (un de plus pour
Iommi) et puis ce refrain ! If you listen to fools, The
Mob Rules ! Un indispensable du groupe tout simplement. Butler et Appice sont à bloc à la rythmique et
Dio est énorme. En intro de ce morceau ont retrouve le très bizarre instrumental E5150.
Dans la catégorie des morceaux plus rock on retrouve Country
Girl et Slipping Away. Le premier est un morceau très efficace, en particulier grâce a cette technique souvent utilisée de balancer un riff d'intro qui reprend la même progression que la ligne de chant. Au cœur du morceau un passage plus calme sur lequel
Dio et
Iommi sont encore une fois lumineux. Suit Slipping Away au riff typiquement
Hard Rock à mon sens. Un morceau pas déplaisant mais c'est quand même pas dans ce genre de morceau que le Sab' brille le plus.
Plus anecdotique, Over and Over est un morceau plus calme qui clôt l'album avec une certaine classe, mais le morceau est quand même moins bon qu'un
Children Of The Sea.
Enfin il reste les deux pièces de bravoure de cet album que sont The
Sign of the
Southern Cross et Falling
Off the Edge of the World. La première débute à l'acoustique,
Dio nous sort sa plus belle voix mais attention à l'arrivée de la grosse artillerie, un riff lent, qui pèse des tonnes, limite magmatique, comme un avertissement.
Dio reprend la parole pour le couplet seul avec la batterie. Le refrain est simple et efficace. Le break nous envoie dans une autre dimension avec un
Iommi toujours aussi brillant. Un morceau presque suffocant, une merveille. Et on en a pas fini, puisqu'il reste la pièce maîtresse de l'album Fallig
Off the Edge of the World. Le début est tout en douceur,
Dio se fait conteur la guitare d'
Iommi est aérienne. Je vais profiter du fait que je parle du début de ce titre pour rendre hommage à
Geezer Butler. Il est un des tout grands de la basse
Metal, et ici il nous gratifie de quelques fills de basse parfaitement maîtrisés. Puis tout se fait menaçant d'abord la lourdeur de la batterie, puis le riff sinistre de chez sinistre. Et enfin l'explosion, le morceau s'accélère et devient franchement épique. Et avec
Dio on se trouve face à l'abysse, et on voit les visages de l'apocalypse ainsi que les créatures de l'enfer. Ne vous croyiez pas en sécurité, sur ce morceau vous succomberez forcément à la magie de cet album. Un des tout meilleurs morceaux de
Black Sabbath, ce qui n'est pas peu dire.
Mob Rules est un grand album, il reste dans l'ombre de
Heaven and Hell mais il serait franchement regrettable de passer à côté tant il regorge de morceaux énormes, avec en particulier un Falling
Off the Edge of the World magnifique. C'est un des tout meilleurs album de
Black Sabbath, peut être même le dernier grand album de ce groupe. Mais ça c'est un autre débat.
Mon seul bémol concernera le choix du groupe d'avoir réenregistré le titre "The mob rules "plutôt que de laisser la version parue sur la BO du film " Heavy Metal". Plus "crue", cette version a ma préférence.
Un titre composé en deux heures! Comme quoi, quand l'inspiration est là, pas besoin d'y passer des mois. Merci pour la chro.
Sign of the southern cross, quel morceau ! superbe album de Black Sabbath. Frisson quand je le réécoute.
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