Nombreux attendaient une maturité artistique qui peinait à s'affirmer jusqu'alors pour le sextet suédois. Peu après le dynamique "
Nexus", largement plébiscité, l'appel de leurs fans a été entendu. Aussi, Elize Ryd a poussé ses cinq acolytes à fluidifier leurs mélodies et à renforcer techniquement leurs compositions.
A l'heure où sévissent sur la scène metal europénne des formations à chant féminin de la trempe d'
Epica,
Within Temptation,
Stream Of Passion ou encore
Delain ou
Xandria, la réaction ne s'est pas fait attendre. Et
Amaranthe n'a pas plaint sa peine pour nous offrir un solide opus d'une douzaine de titres plutôt immersifs. Contrairement à ce que suggère la pochette d'une sobriété minimaliste, cette oeuvre s'avère pléthorique et survitaminée. Ce qui n'empêche nullement de déambuler dans une atmosphère apaisante par moments.
L'efficace recette déjà utilisée sur "
Nexus" tend à se répéter. Des riffs accrocheurs émergent à la surface d'un océan synthétique déchaîné. Un touchant piano vient parfois s'inviter et de bien belle manière. La rythmique, quant à elle, se fait diversifiée et plutôt entraînante. Au sein de cette joyeuse orchestration s'inscrivent de subtiles lignes mélodiques, notamment le long des ref
Rains que viennent fouetter les puissantes inflexions de l'interprète. Mais parfois, elle se pare de voix masculines, l'une lui répondant en écho, l'autre sous forme de growls, selon les morceaux.
De belles pièces parsèment cette oeuvre d'une quarantaine de minutes, dans la mesure où les harmonies ont été finement taillées, l'instrumentation savamment maîtrisée et le chant magnifié. Parmi les plus significatives, le titre éponyme de l'album, aux riffs rageurs et à l'épaisse rythmique, nous octroie de gourmands ref
Rains mis en relief par les hypnotiques modulations de l'interprète. Le duo mixte qui s'engage est corroboré par des screams impressionnants. Cette triangulation trouve un prolongement dans l'outro "
Exhale". Les riffs agrippent davantage les tympans tout en contrastant avec de beaux arpèges au piano sur ce titre bien entraînant. La mélodicité des couplets autant que l'accroche des ref
Rains n'ont rien à envier au titre sus-cité. Un bémol tout de même concernant la soudaineté de la coupure en fin de piste pour ces deux plages pourtant bien inspirées.
Dans une ambiance plus feutrée, la sauce prend également quand les screams s'effacent pour ne laisser s'exprimer que le duo mixte en voix de tête. Lors d'une sulfureuse ballade progressive introduite au piano, "
True" séduit par une souriante complicité vocale apte à enjoliver des ref
Rains nuancés. En toile de fond, si on échappe difficilement aux vapeurs synthétiques propres au son du groupe, celles-ci n'entravent aucunement le plaisir éprouvé à suivre nos tourtereaux dans leurs pérégrinations atmosphériques. Non moins immersif, "Over and Done" suit cette architecture vocale et instrumentale. Aussi bien sur les couplets que sur les ref
Rains, de par la richesse de leurs harmonies, la magie opère sur chaque note. On regrettera néanmoins la brièveté de la durée pour ce type de piste habituellement plus joufflu.
Pas le moindre solo instrumental non plus à se mettre au creux de l'oreille. Au-delà de ces titres dominants, le reste de l'opus, pourtant scindé en deux parties inégales, demeure de bon aloi.
La première phase de l'opus se veut affriolante à la fois par son empreinte proprement metal mélodique, sa rythmique invitante et surtout ses déliés de notes aux claviers. Ce faisant, elle ne lâche pas l'auditeur d'un pouce. Le bien-nommé "
Dynamite" est une bombe d'énergie. Les screams déchirants et les puissantes impulsions féminines s'accordent avec les riffs rugueux pour nous assaillir. Quant aux démoniaques serpents de notes synthétiques, ils font le reste pour nous immerger dans une ambiance électro trépidante. Sur une même mouture vocale, la "belle" et la "bête" finissent par se dédoubler, comme pour nous enserrer dans leurs anneaux sur le tubesque "
Drop Dead Cynical". Les ref
Rains catchy peuvent évoquer ceux de
Delain, voire
Within Temptation. Difficile donc de passer à côté d'un titre résolument taillé pour les charts. Le combo remet le couvert sur "
Trinity", avec un solo de guitare à la clé. Au bout du compte, si l'exercice n'est pas malhabile, on commence toutefois à ressentir une petite lassitude à force d'user des mêmes artifices. Parfois même, les instruments s'agrègent entre eux dans une profusion d'effets qui nous mènent droit au bord de la saturation.
La seconde partie de l'album ne diffère que peu de l'ambiance des premiers titres. Une empreinte atmosphérique se répète donc, que ce soit sur le cinglant "
Unreal" ou sur "Skyline", ce dernier offrant toutefois un tapping martelant, une cohésion instrumentale convaincante et de jolis couplets. Idem pour "
Danger Zone", où, malgré des ref
Rains alléchants, l'environnement synthétique masque à peine une orchestration en proie à la confusion, cette dernière distillant, de fait, des lignes harmoniques approximatives. Ce n'est pas la radicale sortie de piste qui rachètera ces arrangements peu cohérents. Que dire alors du frétillant "An Ordinary
Abnormality" avec son trio vocal mal assorti ? Il achève tout bonnement de nous convaincre de la présence de regrettables carences relatives aux enchaînements. Même le séduisant ref
Rain et son solo de guitare ne font pas illusion tant le ter
Rain vocal est en friche.
Ainsi, l'écoute des deux-tiers des pistes est propice à l'éveil d'authentiques plaisirs. Là, pas de doute, on touche du doigt les progrès esthétiques requis par leurs aficionados. D'autre part, les aspects techniques ne sont pas en reste. Seulement, on reste inlassablement cloué sur de reptiliennes notes synthétiques d'obédience électro. Sur le plan vocal, Elize, ayant progressé sur l'amplitude et la tenue de ses notes, aurait gagné à se distancier de ses compères masculins, ceux-ci ayant parfois manqué de brio. On aurait ainsi évité la répétibilité d'un schéma vocal devenu classique. Heureusement, la belle parvient à s'en extraire, le plus souvent au cours de ref
Rains qui, du coup, s'avèrent addictifs. Enfin, si l'équilibrage concernant la durée des pistes demeure cohérent, les finitions, touchant aussi bien à la cohésion instrumentale qu'à la distribution de l'espace vocal, restent à parfaire.
Plus abouti que son prédécesseur, cet album marque indéniablement l'entrée du groupe dans la cour des grands. Il lui aurait néanmoins fallu s'affranchir de ses relatives faiblesses pour nous toucher davantage. Il manque également une diversification atmosphérique, voire une originalité pour en faire une oeuvre incontournable. Ceci dit, il pourra intéresser les fans du groupe ainsi qu'un auditorat sensibilisé au metal mélodique à chant féminin. Sans être une perle rare, cette troisième production mérite bien plus d'une écoute, ne serait-ce que pour y déceler toutes ses subtilités. Et elle n'en manque pas!...
J'avais pas mal accrocher le premier album et m'apprêtais a acheter ce massive Addictive de bonne facture. Les voix sont d'une efficacités et ça joue très bien.
Le petit bémol c'est que le groupe a peut être trop accentuer le côté électro et froid ce qui fait perdre de la puissance a l'ensemble de l'album ...
En résumé un bien bel album tout de même,mais pas assez pour l'acheter!
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire