Le troisième méfait de
Herr Songs to Leave est la pièce qui fait entrer son groupe dans la cour des grands ainsi qu’une parfaite symbiose de son travail. Devenant par la même occasion un vrai groupe, Wedebrand ayant quitté le navire et
Herr Songs to Leave s’offre les services d’un nouveau batteur mais aussi d’une paire de guitariste ainsi qu’un bassiste. Paradoxalement « Love’s
Burial Ground » est l’album le plus personnel du maître à penser italien.
Doté d’une pochette sulfureuse et censurée par l’occasion, se trouvant néanmoins dans le livret, on se rend compte que
Herr Songs to Leave est bien décidé à aller plus loin dans l’horreur humaine et le désespoir psychologique. Nulle pitié, seulement une misanthropie sourde et des plus malsaines. Et en ceci c’est clair,
Forgotten Tomb a passé un certain cap dans la noirceur humaine.
Les puristes pourront regretter que le son soit beaucoup trop bon (attention les oreilles à la première écoute), ne restituant pas totalement l’ambiance oppressante du précédent album, «
Springtime Depression ». Enfin bon, ça ne sent pas la rose pour autant et le mot : « dépression » reste bien le premier terme auquel on pense à l’écoute de ce nouvel album. Et puis, faire du black-métal avec une forte influence de doom metal ne veut pas dire qu’on doit, obligatoirement, avoir un son digne d’une chasse d’eau. Personnellement, je trouve que l’ambiance singulière de
Herr Songs to Leave y est fidèlement restituée sans que les autres musiciens n’y empiètent forcément.
Attendez-vous tout de même à un contenu bien plus rentre-dedans notamment au niveau des blasts davantage présents par rapport aux précédents enregistrements même si le tempo reste majoritairement dans le mid-tempo. L’aspect positif en plus sur ce disque est que le groupe ait réussi à réunir les bases premières de «
Songs to Leave » ainsi que «
Springtime Depression » au sein du même album et, faut bien le dire, le résultat en est plus que convaincant.
On retrouve ces arpèges désespérés, ces parties mélodiques rendant étrangement l’ambiance plus misérable encore. Et puis la voix de
Herr Songs to Leave faut bien le dire, atteint le fond de l’abyme, noire, d’un glauque épouvantable et d’une virulence suicidaire pouvant causer le cafard à un croque-mort. Ajouté à cela une durée de titres atteignant sans aucun problème la barre des dix minutes, sans qu’ils soient répétitifs comme dans «
Songs to Leave » et sans l’aspect indigeste de «
Springtime Depression » et on se rend compte que ce troisième album est une réussite. En effet, le chef d’orchestre prend visiblement un malin plaisir à nous plonger dans un univers pessimiste et sans espoir (Pourquoi faire ?), tout en arrivant à nous surprendre à chaque sortie d’album.
« Love’s
Burial Ground » est l’album le plus abouti du groupe et même si le son peut paraître trop clean, l’ambiance est telle que l’on peut prendre directement rendez-vous chez les pompes funèbres en vue d’un décès pour le moins brutal (sans atteindre un
Xasthur, faut pas pousser).
Pour les amateurs de sensations ténébreuses.
Svartolycka
Je ne me lasse jamais de l'écouter...
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