Lotus

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18/20
Nom du groupe Within Destruction
Nom de l'album Lotus
Type Album
Date de parution 30 Septembre 2022
Style MusicalMetalcore
Membres possèdant cet album5

Tracklist

1.
 Lotus
 03:33
2.
 Toxic
 03:34
3.
 Nightmare
 03:46
4.
 Survival
 03:20
5.
 Scars
 03:42
6.
 Revenge
 03:13
7.
 Dying World
 03:31
8.
 Dehumanized
 03:13
9.
 Illusions
 03:41
10.
 Neo-Yakuza
 03:11
11.
 P.O.P.
 03:14
12.
 Ultima
 03:10

Durée totale : 41:08

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Within Destruction


Chronique @ Groaw

31 Octobre 2022

Le Lotus sacré peut enfin éclore dans un climat quasi idéal

Avec une approche anticonformiste et résolument avant-gardiste, Within Destruction nous avait laissé deux ans auparavant avec un album totalement déboussolant. Yōkai était un disque plein de promesses, une association audacieuse entre death, musique trap et allusions nippones. Malgré cette fermeté de chambouler un style musical qui demeure trop ancré dans ses racines, le groupe slovène n’avait pas réussi à nous convaincre pleinement.
Une de ses nombreuses maladresses provenait d’une production toujours aussi hasardeuse, un vision amateurisme qui poursuit le quintet depuis ses premiers pas. Et même si la perspective de coupler deathcore et trap partait d’une bonne intention, nos musiciens n’étaient pas arrivés à pousser leur concept sur l’ensemble des morceaux. Pire encore, certaines compositions voyaient leur empreinte metal complètement disparue pour ne laisser place qu’à une initiative trap peu étincelante.

Quasiment depuis leur première toile From The Depths, la formation slovène affiche un immense potentiel, une qualité artistique bien plus conséquente, intrigante et passionnante que la majorité des combos de la scène core. Cependant, les artistes n’ont jamais su tirer profit de cet immense avantage, la faute à cette production bâclée mais aussi à une absence de cohérence et de ligne directrice sur chacune de ses apparitions.
Pour un collectif qui a entamé sa décennie d’existence, l’attente se fait vivement ressentir, ce tableau qui permettrait enfin aux musiciens de démontrer leur talent musical. Et pour remédier à cette situation, rien de tel que Lotus, cinquième pièce de notre quintet et publié sur leur propre maison de disques Ultra Heavy Records. La somptueuse et moderne pochette semble en tout cas confirmer la position du groupe à s’installer dans cet univers japonais exploré sous sa précédente parution.

Et le visuel ne nous induit aucunement en erreur puisque les Slovènes poursuivent bel et bien cette épopée au sein du pays du soleil levant. D’ailleurs, le combo persévère, pour notre plus grand bonheur ce mariage entre trap et metal. Néanmoins, et différence notable par rapport à son prédécesseur, Lotus intègre dans son mélange explosif de nombreux attraits metalcore. Within Destruction nous propose pour la première fois des prestations vocales screamées et claires et des axes parfois plus mélodiques. Et le résultat est plutôt stupéfiant !
Le titre éponyme, également morceau d’ouverture de l'ouvrage, nous introduit immédiatement dans ce monde inconnu. Les couplets sont principalement trap et se veulent très angoissants, sinistres et dissonants. Le chant suit ce sentiment de mal-être : excessivement grave et torturé, à la limite du chuchotement, ce dernier est inquiétant et plutôt oppressant. Les refrains nous emmènent dans un milieu plus agréable, moins étouffant, principalement par l’apport de ce chant mélodique combiné avec une palette vocale plus dure et destructrice. Le riffing se veut lui aussi plus épuré et plus réconfortant. Ce n’était sans compter sur le breakdown entièrement trap qui étend ce sentiment d’insécurité, de sombreur.

Ce premier aperçu n’est absolument pas éphémère, même si les influences trap se montrent inexistantes sur plusieurs titres. Toxic est dans ce cas de figure mais profite d’un riffing redoutable, catchy, ultra accrocheur et percutant. On profite des nombreux aspects vocaux entre growl, scream et chant clair qui permettent un renouvellement intégral tout le long de la mélodie. La panne n’est certes pas la plus risquée qui soit, même si ses attraits électroniques tentent de bousculer les habitudes mais à l’instar de la rythmique de la composition, son efficacité et son énergie est redoutable. Les effets de guitare qui tendent dans les aiguës se manifestent timidement mais permettent tout de même d’augmenter l’intensité du morceau.

Cette évolution de la part du quintet slovène donne moins l’impression d’être étouffé et bousculé. Pourtant, au milieu de ces compositions harmonieuses, certaines n’ont pas perdu leur entrain d’antan. P.O.P., contrairement à ce que son nom évoque, est un retour aux premières heures pour nos musiciens avec un riffing supersonique, une batterie qui tabasse sévèrement et l’une des premières apparitions des pigs squeals. Les effets à la guitare sont cette fois-ci bien plus réguliers pour une sensation discordante. Le breakdown final est tout bonnement répugnant, un travail au niveau des percussions qui atteint un bpm absolument invraisemblable.

L’essence nippone, tout comme l’atmosphère trap n’est pas présente sur chacun des morceaux. Mais lors de ses entrées, son effet est agréablement surprenant. Parfois par petites touches comme pour Survival avec son pré-breakdown constitué du célèbre Kamé Hamé Ha ou en thématique principale sur Neo-Yakuza notamment sur le travail lyrique, ces intégrations sont notables et permettent au quintet de se renouveler. Comme sur Yōkai, l’opus se termine sur Ultima, composition purement instrumentale, magnifiquement harmonieuse, quoiqu’un peu hors-sujet par rapport au restant de l’album.
Bête noire jusqu’à présent pour nos musiciens, la production de Lotus est une sacré amélioration pour les Slovènes qui soumet un bel équilibre entre instrumental et vocal, là où les précédents travaux montraient la plupart du temps une importante prépondérance des percussions. Même le côté trap qui met naturellement les basses au premier plan est bien plus digeste, moins chaotique.

Quel sacré saut en avant pour Within Destruction qui tient là son album de référence. Sans renoncer à sa combinaison trap et deathcore qui avait fait le charme de sa précédente réalisation, le quintet a enrichi sa recette avec des éléments metalcore pour un rendu bien plus compréhensible et appréciable. De même, cette optimisation en termes de production met en évidence l’impressionnant effort des Slovènes, surtout en l’espace d’un petit peu plus de deux ans. Lotus extériorise enfin la virtuosité de nos musiciens et vient s’installer comme un prétendant surprise de la scène metal/deathcore de cette année. Un sursaut qu’il faudra désormais confirmer mais qui nous réjouit d’ores et déjà.

3 Commentaires

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fufupue - 01 Novembre 2022:

Si j'ai bien compris cette musique trap fait allusion aux éléments électronique de l'album? Cela fait un moment que j'ai quitté la musique électro, vers 2005 je penses mais je possède quelque chose comme 500 albums ou compilations dans le style (House, trance, Hardcore, ...). Donc aucun problème pour moi le mélange ici proposé et qui il faut l'avouer est super agréable! Maintenant le classer dans le deathcore ... il va falloir inventer des tas de nouvelles subdivisions avec des groupes qui osent des cd's de cette trempe. Brutal nu-metalcore? Merci pour la chro et la découverte! 

supertiptip - 02 Novembre 2022:

Je pense qu'après le départ des membres qui ne pouvait pas suivre la direction actuel du groupe. Si je dit pas de bêtise c'est avec l'arrivée du guitariste actuel que le groupe c'est mis à faire des références nippones. Aujourd'hui ils sont plus que 3 qui sont 100% dans le même délire et ça se ressent. Là où Yokai avait des chansons qui se complètait et d'autres qui n'avait aucune cohésion entre elles et une prod amateur pour aucune raison. Lotus c'est clairement l'aboutissement d'une vision sans compromis.

Groaw - 02 Novembre 2022:

@fufupue : oui, la musique trap fait allusion aux élements électroniques de cet album. C'est le fait que les basses soient aussi omniprésentes que le terme adéquat est la trap, de même que la rythmique un peu R'n'B de ces sections. C'est aussi ce qui fait le charme du deathcore en ces belles années : on a presque plus de deathcore classique, plein de sous-genres émergent pour un renouvellement d'un style rempli de stéréotypes. Trap death/metalcore est l'étiquette qui me semble la plus adéquate.

@supertiptip : yes, c'est tout à fait ça !

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