Nous entendons énormément parler de
Deathcore ces derniers temps, le tout essentiellement du à la farandole de sorties dont on a eu le privilège l’année dernière avec des formations telles que
Thy Art Is Murder privilégiant un
Deathcore très traditionnel, devenu presque trop banal malgré une dernière composition un peu plus ancré dans le death metal,
Lorna Shore avec un black
Deathcore époustouflant, mélangeant technicité et obscurité,
Rings Of Saturn privilégiant les riffs futuristes et le tapage à la double pédale ou encore
Shadow Of Intent, restant encore un peu à l’écart des trois piliers mais proposant un
Deathcore mélodique, original et captivant.
Il existe de nombreux sous-genres de
Deathcore qui malencontreusement, restent totalement dans les abimes et ceux malgré un talent indéniable. L’exemple le plus parlant serait sans doute celui de
Signs Of The Swarm qui nous ont pondu en cette année une galette de slam d’excellente facture mais qui est vite passé dans les oubliettes par manque de renommé.
Et en parlant de slam, c’est ce sous-genre qui va nous intéresser pour cette chronique car il va nous permettre d’introduire
Within Destruction. Cette formation nous vient tout droit de Slovénie et n’en est pas à son premier coup d’essai. En effet, notre quintuor en est déjà à sa troisième production, après deux toiles plutôt convaincantes mais manquant d’une cruelle empreinte personnelle.
C’est avec
Deathwish (traduisez mortel) que nos Slovènes reviennent. Et on commence tout de suite avec une intro (External Interference) dont on fera vite l’impasse tant celle-ci est devenue d’une telle banalité à être revue et corrigée par un nombre incalculable d’artistes. Le titre éponyme commence directement sur les chapeaux de roue avec une guitare bien grasse et une branlette de manche qui nous ne surprendra finalement bien peu puisqu’elle commence elle aussi à devenir générique. Pour la suite du morceau, rien de bien impressionnant : c’est cinglant, le travail vocal est hargneux (notamment les pig squeals), le vocaliste de
Vulvodynia ajoute un petit côté Hardcore pas si déplaisant que ça qui nous amènera à un breakdown de très courte durée. Malheureusement, ça manque cruellement de mélodicité et de créativité.
Et le constat va quasiment être sans appel sur les autres compositions : c’est plutôt redondant, la double pédale n’est pas toujours utilisée à bon escient, elle est même parfois carrément insupportable (notamment sur
Darkness Swallows
Life) et les morceaux utilisent presque tous le même schéma. Cependant, malgré tous ces défauts énumérés, on aura tout de même de délicieuses stupéfactions avec par exemple le breakdown absolument inimaginable de
Human Defect (où les deux vocalistes, celui de
Within Destruction et celui de Infant Annilihator nous créent des sueurs froides tant la virtuosité et l’intensité est au rendez-vous), le solo de guitare et le breakdown de
Darkness Swallows
Life, l’un presque trop court et gâché par une batterie prédominante mais qui n’en reste pas moins splendidement bien exécuté et mélancolique, l’autre pouvant faisant référence à celui de
Flesh Coffin de
Lorna Shore. Cela n’est peut-être pas du au hasard vu que le vocaliste est présent dans cette composition.
Dans les autres épatements, on peut également citer les quelques influences mélodiques présents sur
Deathwish et False
Revelation, restant à notre plus grand désespoir, bien trop prompts ou encore, si on s’y intéresse de bien plus près, les paroles très moroses, faisant référence la majorité du temps à l’être humain et à son extinction.
Deathwish est indéniablement oppressant, frénétique, sanglant et talentueux mais malencontreusement, il ne sort absolument pas des sentiers battus. D’ailleurs, peut-on réellement parler de slam
Deathcore pour cette toile ? Le débat reste ouvert mais on y verra sans doute plus un album conventionnel de
Brutal Deathcore tant celui-ci tabasse fort et ne donne aucun répit à son auditeur, un roller-coaster dont on peut vite perdre le plaisir avec une batterie prépondérante et une redondance inévitable. Pour les fans de férocité, l’attraction vous attend et vous pourrez y aller les yeux fermés. Pour les autres, attention à la chute qui pourra vous être fatale.
Je trouve ce groupe sympa dans sa musique mais osef dans sa globalité.
Moi j'ai perdu trop de neurones en écoutant du Brutal Death et du Deathcore pour être objectif, mais j'avoue que j'ai beaucoup aimé cette galette que j'ai déjà écouté quelques fois. Tous les morceaux ne me marqueront pas, mais je me referai une écoute de temps en temps avec grand plaisir je pense. Et j'ai très envie de les revoir en live aussi !
Comme quoi les goûts et les couleurs ne se discutent pas. Je respecte parfaitement vos points de vues dans tous les cas ;)
Après, il est toujours intéressant de découvrir les autres points de vue, ça permet de prendre du recul sur des albums qu'on a aimé ou de considérer tenter une écoute supplémentaire d'un album qui nous a laissé indifférent.
Par ailleurs, je me suis repenché sur Lorna Shore et ai découvert Signs of the Swarm grâce à ta chronique, merci beaucoup ^^.
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