Alors que votre humble serviteur, au gré de l'une de ses (trop?) nombreuses pérégrinations, avait jeté son dévolu sur les travaux de
Lords of Black, un frisson d'angoisse parcourut son échine en découvrant les origines espagnoles de ce collectif. Misère!!!! Voilà encore qu'il allait s'agir d'un de ces adeptes à la foi inébranlable défendant, vaille que vaille, les spécificités d'un Heavy
Metal lusitanien, accessoirement fort de quelques artifices Folklorique et, surtout, pourvu de ces satanés chants hispaniques qui, pour être tout à fait franc, personnellement, seront synonyme de désagréments. Voire même d'aversions.
Perdu.
Si
Tony Hernando et ses camarades exercent bien leurs talents dans le style susnommé, leur créativité ne sera cependant aucunement alourdis d'instruments et d'airs traditionnels. Et, ô joie, ô plaisir extrême, ô bonheur, il ne sera nullement déclamé dans la langue de Cervantès mais bel et bien dans celle de Shakespeare.
Au-delà de ces considérations, reconnaissons-le, très personnelles, l'entame instrumentale de ce manifeste éponyme laissera planer une certaine excellence qu'une première piste superbe viendra vite confirmer. Dès lors le voyage n'est que plaisir dans les méandres de cet album réussi.
En outre de cette perfection
Lord of Black aura eu l'intelligence de composer des morceaux aux atmosphères loin de ces sempiternelles démonstrations orchestrales épico-symphoniques éreintantes ( démonstrations qui d'ailleurs, soit dit en passant, ne conviendraient pas du tout à la teneur de son propos). Ici, exceptions faites de quelques pistes aux climats plus classiques, comme par exemple sur les ballades Would you Take Me ou encore Forgive or Forget aux pianos plus familiers, le quatuor originaire de Madrid habille, en effet, ces compositions de quelques artifices synthétiques, futuristes, et, ou modernes. Ces virgules bien que succinctes sont pourtant admirables puisqu'elles distillent un parfum, certes, subtilement parcimonieux mais enivrant et enthousiasmant parce que peu usité jusqu'alors. Citons l'instrumental
Doomsday Clock, ou encore l'entame de l'admirable
Nothing Left to Fear, ainsi que celle de l'excellent The World Came After, à titre d'exemple.
Afin de poursuivre sur cette voie dont l'objectif est, à l'évidence, de se trouver une personnalité propre,
Lords of Black aura aussi eu le discernement de donner parfois à sa musique un visage plus sombre et concerné. Un peu, toutes proportions gardées, dans l'esprit de ce Heavy US, Neo Thrash, plus tortueux et tourmenté.
De nombreux éléments viennent donc nous combler et nous satisfaire pleinement au cœur de titres aussi réussis que ceux déjà évoquées. Mais aussi au sein d'autres, à vrai dire, tout aussi réjouissants (To
Close to the Edge, At the
End of the World, When Everything is Gone...).
De plus, non content de nous offrir un spectacle aussi réjouissant, les Ibériques ont l'outrecuidance de nous proposer, en la personne de Ronnie Romero, rien moins qu'un chanteur aux talents remarquables. De cette voix écorchée aux rugissements délicieux, nous évoquant immanquablement l'improbable rencontre entre Thomas Rettke (
Heavens Gate,
Redkey...) et Ronnie James
Dio, l'artiste sublime les chansons de ce manifeste. Indéniablement le vocaliste est l'un des atouts majeurs de ce quatuor et, par extension, de ce disque.
Notons également la présence ici d'un Andy C. dont le curriculum devrait, à coup sûr, impressionner les plus sceptiques puisque le batteur aura sévi au sein de formations aussi prestigieuses que
Dark Moor,
Avulsed ou encore, par exemple,
Wormed.
Que reprocher à un disque aussi maîtrisé et abouti ? Aussi intéressant et singulier? Que faire sinon reconnaître sa valeur et accepter de défendre, corps et âmes, les bienfaits d'une telle créativité ?
Par contre, j'ai pas réussi à surmonter ma phobie avec Avalanch ou autres Red Wine.
Bonne chronique, une petite précision toutefois, certes secondaire, mais cependant utile, il eut été en effet plus adapté (si tu ne voulais pas être redondant avec les termes : « espagnoles et hispaniques ») d’employer la locution Heavy Metal ibérique (le mot ibérique s’appliquant en effet à l’Espagne et au Portugal) que de Heavy Metal lusistanien, car ce mot ne s’applique qu’au Portugal (dans sa quasi-totalité) et seulement à une toute petite partie occidentale de l’Espagne.
Bonne chronique et super groupe tout comme Dark Moor)...
Pour le Dahu69 et compléter ta précision géographique. Les lusitaniens occupaient autrefois en gros 80 % du Portugal actuel (90 000 kms2). Soit toute la partie au sud du Douro.
Mais ils occupaient aussi toute l'actuelle Estremadure espagnole, soit 42 000 kms2..
Quoiqu'il en soit tu as raison sur le fait qu'on ne puisse parler de heavy lusitanien, LOB étant de Madrid (-;
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