Le groupe Heavy Mélodique espagnol
Lords of Black, non content d'un premier album éponyme d'excellente facture paru en 2014, décide de battre le fer pendant qu'il est encore chaud en nous proposant deux ans plus tard un nouvel opus intitulé simplement II.
Le groupe madrilène reprendra plus ou moins la même recette que pour son précédent album, mais en accentuant le côté mélodieux et dramatique du chant puissant et rocailleux de Ronnie Romero, tout en gardant un propos Heavy parsemé ici et là de petites touches
Power Mélodique, déjà présentes sur l'éponyme de 2014.
Côté line-up rien de changé, nous retrouvons la même équipe, c'est-à-dire:
Tony Hernando (
Saratoga, Voces Del Rock) à la guitare, Andy C (
Saratoga et ex-
Dark Moor, Supra, Zero3iet) à la batterie, Victor Durán (ex-
Khael) à la basse et bien sûr Ronald "Ronnie" Romero (Ex-
Santelmo, Jose Rubio's
Nova Era), par ailleurs nouveau chanteur du groupe
Hard Rock britannique
Rainbow. En effet, Ritchie Blackmore a eu le nez creux en dénichant et embauchant celui-ci car Ronnie Romero, dont le timbre vocal me rappelle beaucoup un autre Ronnie (
Dio), est tout à fait à sa place au sein de l'arc-en-ciel.
L'album sera servi par un son énorme et moderne, avec une production aux petits oignons, que nous devons à l'association du guitariste et producteur
Tony Hernando et de
Roland Grapow (guitariste compositeur de
Masterplan et ex-
Helloween) comme coproducteur. Le mix de
Roland Grapow mettra équitablement en valeur tous les instruments et le chant de Ronnie Romero. Ecoutez donc le son des guitares sur la totalité des 12 titres, vous m'en direz des nouvelles! Le résultat sera au-delà de nos espérances, c'est-à-dire, un Heavy carré, très professionnel et aux compositions variées.
La pochette et l'artwork: le groupe fera une nouvelle fois appel à Felipe Machado, qu'on ne présente plus dans le milieu du
Metal et du
Power. Cette fois-ci les tons sont plus verts que bleus, très proches d'
Eternal, le dernier album des Finlandais de
Stratovarius. La pochette représente quatre personnages masqués, tenant en laisse des créatures ailées (cerbères). Au-dessus, le logo du groupe en lettres de marbre est du plus bel effet. Bref, du Machado tout craché.
Commençons sans plus attendre notre immersion dans les hautes sphères du Heavy
Metal en commençant par la piste une, "Malevolently Beautiful", courte intro débutant sur des guitares qui n'est pas sans rappeler "The Hellion" de
Judas Priest, qui ouvrait admirablement l'album Screaming for
Vengeance. Les hostilités débutent avec "
Merciless", morceau direct et efficace, aux guitares et à la rythmique speed (genre rouleau compresseur), accompagnées du chant éraillé et agressif de Ronnie dont le timbre me rappelle pas mal celui de l'ex-Malmsteen,
Mark Boals. Nous retrouverons d'autres titres du même acabit comme "Only One
Life Away" avec son riff immédiat, et le chant de Ronnie Romero qui se montrera très mélodique, où l'influence du Maître
Dio se fera ressentir sur l'étendue de l'opus.
Au rayon des morceaux les plus percutants, nous aurons aussi "
Shadow of
War" au superbe refrain fédérateur, idéal en situation live. "
Live by the Lie,
Die by the Truth" se distinguera par sa rythmique de plomb, limite speed, soutenue par un riff carnassier et le chant écorché de Ronnie. C'est certainement le morceau le plus rapide de l'album.
Bien sûr, la musique de
Lords of Black sait se montrer plus calme et mélodieuse, sans pour autant être complexe. À commencer par le splendide et long "
Cry no
More" débutant en mid tempo, pour finir sur des accélérations et un gros riff bien senti signé Hernando. Le très mélodique "Everything You're Not", quant à lui, commence par une belle intro de piano et son superbe refrain ne vous sortira plus de la tête. Pareil pour "New World's Comin' " qui, pour votre illustre serviteur, sera le meilleur morceau de l'opus (avec "
Cry no
More" bien sûr!).
Quant à "The Art of Illusions part III : the
Wasteland", il se trouvera être un poil en-dessous du lot, tout comme "Tears I
Will Be" et "
Insane", pas mauvaises toutes les deux mais manquant un peu d'originalité et mille fois entendues, et ce, malgré un refrain réussi. "
Ghost of You" se distinguera par une approche plus
Power Metal survitaminé. Ce titre, avec un couplet/refrain, commence sur un rythme pachydermique et est parsemé ici et là d'accélérations bien senties, sur toute la longueur de ses 9:04 minutes. Son ambiance me rappelle un peu l'album
Eternal Idol de
Black Sabbath (période
Tony Martin).
Pour finir et en guise de bonus, le groupe nous gratifiera de deux reprises. La première, "
Lady of the
Lake" du groupe
Rainbow, nous confirme donc les capacités vocales de Ronnie Romero, qui sera avec
Rainbow sur scène cet été lors de plusieurs festivals européens. La seconde n'est autre qu' "Innuendo" du groupe britannique Queen, mais n'apporte rien de plus par rapport à l'originale.
Lords of Black, avec ce deuxième opus, enfonce un peu plus le clou, en nous proposant un Heavy
Metal classieux, aux touches et sonorités modernes. Si en 2014 l'éponyme vous a plu, alors vous serez conquis par ce deuxième excellent album.
Lords of Black "II", un album à se procurer de toute urgence!
Très bon album d'un groupe qui ne décevra pas pour ses scuds suivants. Excellente chronique.
Un détail me chifonne cependant. En tant que passionné de mythologie, Cerbère, le chien gardant le passage des enfers a eu de nombreuses descriptions, illustrations. Trois tetes, une multitude de tetes, des facettes reptiliennes, etc etc... Mais jamais à ma connaissance d'ailes! J'en serais donc enclin à penser qu'il ne s'agit pas de cerbères mais de créatures s'en inspirant...
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