Live at The Royal Albert Hall

Liste des groupes Metal Alternatif Alter Bridge Live at The Royal Albert Hall
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18/20
Nom du groupe Alter Bridge
Nom de l'album Live at The Royal Albert Hall
Type Live
Date de parution 07 Septembre 2018
Style MusicalMetal Alternatif
Membres possèdant cet album12

Tracklist

1.
 Slip to the Void
 
2.
 Addicted to Pain
 
3.
 Before Tomorrow Comes
 
4.
 The Writing on the Wall
 
5.
 Cry of Achilles
 
6.
 In Loving Memory
 
7.
 Fortress
 
8.
 Ties That Bind
 
9.
 The Other Side
 
10.
 Brand New Start
 
11.
 Ghost of Days Gone By
 
12.
 The Last Hero
 
13.
 The End Is Here
 
14.
 Words Darker Than Their Wings
 
15.
 Waters Rising
 
16.
 Lover
 
17.
 Wonderful Life / Watch Over You
 
18.
 This Side of Fate
 
19.
 Broken Wings
 
20.
 Blackbird
 
21.
 Open Your Eyes
 

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Alter Bridge


Chronique @ metalstormrider

18 Novembre 2018

Version comportant CD,DVD et son lot de questionnements…

La nouvelle a fait grand bruit, allant au-delà des fans, une nouvelle sortie d’Alter Bridge restant un événement. Le quartet de Tallahassee ne baisse donc pas la garde et montre une régularité quasi-mathématique dans ses sorties, un live succédant en général à un ou deux albums studio grand maximum. Cette fois-ci, la formation a choisi de casser cette linéarité, en faisant succéder à son dernier « Live At The 02 Arena » sorti il y a à peine un an jour pour jour… un autre live, mais à la saveur foncièrement différente !!!

Alors que bon nombre de fans se réjouissent déjà (et sont même conquis d’avance) car, quand on aime, on ne compte pas (…mais quand même !), le groupe semble avoir su trouver comment susciter l’intérêt par l’originalité. Et cette originalité reposera sur la présence du Parallax Orchestra, plantant un concept qui n’est pas nouveau et qui peut même s’avérer périlleux. Voilà qui amène forcément bon nombre de questions : Quel intérêt de sortir un live qui n’apporterait rien de plus que des arrangements classiques aux classiques du groupe ? Le style s’y prête-t-il réellement ? Le groupe sera-t-il à la hauteur? Pourquoi met-on des pizzas rondes dans des boîtes carrées ?

Et pourquoi tant de questions, parce que le groupe est de retour, mais sans album studio, ses deux principaux protagonistes s’étant investis dans leurs projets solo respectifs, tous deux excellents mais diamétralement opposés. Est-ce une preuve que l’équilibre qui avait su créer la surprise et un tel engouement en l’espace de trois albums est en train de se fragiliser? Ce live est-il simplement une bouffée d’oxygène, une expérimentation ou simplement l’accomplissement d’une carrière?

Alors peut-on réellement remanier les titres d’Alter Bridge à la sauce classique, surtout ceux des premiers albums, afin d’ajouter une profondeur à des titres ayant déjà une si grande profondeur d’âme ? Beaucoup de poids lourds, toutes catégories confondues ont tenté l’expérience symphonique, ce qui a généralement constitué un tournant dans leur carrière. Initié par Deep Purple en 1969, l’apport de l’orchestre a ouvert la voie pour bons nombres de formations dont certaines ont su remporter le pari,ayant même permis de rebooster les ventes… et là on pense forcément à Metallica ou encore à un Scorpion alors dans le creux de la vague créatrice. On ne peut pas en dire autant pour d’autres… L’expérience malheureuse de Rage et Lingua Mortis qui se sont fait canarder jusqu’à devenir la risée d’une scène européenne ingrate ; la collaboration était pourtant réussie mais elle ne se verra encensée qu’une décennie plus tard. On ne peut s’empêcher de penser plus récemment à Paradise Lost qui montre un mal fou à exister au sein de l’orchestre symphonique… et enfin à Within Temptation qui semblait avoir tout misé sur un côté Gothic trop caricatural pour plaire à un auditoire qui semble à peine sorti de l’adolescence…Malheureusement, les approximations théoriques ne pardonnent pas quand on est accompagné de musiciens de Formation Classique… tout comme les clichés !

Mais pourquoi avoir tant d’inquiétudes? Alter Bridge est synonyme de qualité et le professionnalisme ayant permis une réussite fulgurante dès le début, un rouleau compresseur créé par des musiciens aguerris qui ont ciblé précisément ce qui manquait à la scène en 2004, une sorte de héro musical. Né des cendres de Creed, le côté moderne et spontané est chargé de séduire les fans d’Alternatif qui voient alors leur scène partir quelque peu en lambeau. Myles Kennedy, quant à lui, jouit déjà d’une solide réputation auprès des fans de hard rock, frontman humble et compétent, préférant adopter un tempérament calme et mature plutôt que celui d’un électron libre prêt à toutes les extravagances… Il faut aussi avouer que notre homme est particulièrement doué et perfectionniste, il possède ce tirant unique empreint des 90’S et aussi une aisance vocale remarquable, qui s’étayera d’album en album. Les prestations du groupe font ainsi mouche auprès d’un très large auditoire, rassemblant à la fois les deux sexes et plusieurs générations.

Un guitar héro des 90’S, un chanteur ayant une subtilité et une profondeur d’interprétation peu commune, le retour d’un style mature à la croisée entre l’alternatif avec un aspect très américain et même parfois bluegrass. Le groupe est novateur, le succès est immédiat avec des chansons aux refrains inébranlables, taillées pour la scène mais aussi pour les charts. Voilà trois premiers albums et un live, à chemin entre la nostalgie mais avec cette approche particulièrement moderne enveloppés de bons sentiments, de mélodies accessibles et une simplicité à toute épreuve mais qui n’est qu’apparente. Le live à Amsterdam aura enfoncé le clou, Best Of live des deux premiers albums, montrant une cohésion sans faille entre les musiciens, qui reste surtout un album de cœur, celui qu’on partage avec pudeur et intimité, permettant presque d’entrer en communion avec le groupe tant il est intense… AB3 sera l’album le plus controversé, aboutissement d’un travail plus subtil et plus centré autour du rock. A l’heure où tout le monde mise sur un virage de plus en plus rock, le puissant Fortress atterrit dans les bacs et remet les pendules à l’heure : plus direct, agressif mais finalement sans surprise pour l’auditeur sensible au Metal. « Last Hero » restera dans la lignée de son prédécesseur, affirmant un côté de plus en plus épique et technique, s’éloignant, aux yeux de certains, de sa sensibilité d’Entant. Alter Bridge continue donc à appliquer la lettre la recette de cuisine, de manière professionnelle, tout en conservant les éléments qui avaient servis à assoir sa notoriété. En ce qui concerne les lives de cette période, on ne retrouvera ni la fougue d’Amsterdam, ni le son, les condamnant presque à rejoindre l’étagère des albums qui ne revêtent pas grand intérêt si ce n’est d’avoir des raretés ou encore un support vidéo…

Nous y voilà enfin, vous pouvez sortir vos lunettes 3D pour admirer cette prestation unique qui se déroule sur la scène du Royal Albert Hall de Londres, endroit rêvé à l’architecture des plus novatrices qui allie modernité et éléments tout en rappelant les amphithéâtres antiques.
Le groupe est en forme, manifestant une fois de plus une énergie débordante qui ne se tarira pas au cours du set…Voilà un live qui s’ouvre on ne peut plus classiquement sur un « Slip to the Void » qui annonce un set assez déroutant, et l’Art de sublimer une composition typiquement rock … Pourtant, ma première impression sur ce titre, ainsi que sur « Addicited To Pain », demeure assez mitigée quant à la voix de Myles Kennedy : excès de fougue ou début de fatigue ? Il est vrai qu’assurer la prouesse de réaliser de telles cavalcades dans les aigus à chaque concert ne peuvent laisser la voix de notre homme totalement indemnes. En ce qui concerne la performance du Parallax Orchestra, elle se cantonne, pour l’instant, à l’accompagnement, ne déméritant pas mais n’apportant pas plus d’eau au moulin. Ainsi, l’ensemble de cordes frottées dirigé par Simon Dobson, l’homme ne s’étant jamais caché pour son attirance envers l’univers rock, se fond avec aisance sur « Before Tomorrrow Comes ».
C’est peut être ce qui me laisse une certaine amertume, arrivant peut-être un peu hâtivement, pour ce live qui débute pourtant sans fausse note, c’est que j’attendais une réelle intégration de l’orchestre pour créer l’alchimie parfaite… mais une telle œuvre aurait demandé une énorme préparation en amont. Il faut maintenant voir ce que nous réserve la suite…

L’orchestration sublime les montées en puissance, évitant le piège du remplissage et créant une atmosphère loin d’être stérile et donne à des titres tels que sur l’énergique « Writting On The Wall » ou encore « The Last Hero » leurs lettres de noblesses, apportant du corps à une section rythmique déjà puissante. L’apport de l’orchestre enrichit indéniablement l’atmosphère épique de « The Side Of Fate » et crée même la surprise (surtout la mienne) sur « Darker Than Their Wings » en lui façonnant un nouveau visage, assez troublant tant il s’éloigne de l’atmosphère originale.
L’imposant « Fortress » reste de bon aloi, même si la coopération avec l’orchestre ne me semble pas totalement aboutie car ce dernier se cantonne à l’accompagnement, contrastant avec l’énergie déployée par le groupe, qui semble vouloir se démarquer.

Le plaisir de redécouvrir des fleurons tels que le très réussi « The Ties That Blind » et « Open Your Eyes », reste intact, avec toutefois un petit bémol pour ce dernier. En effet, bien que revêtant un nouvel apparat, l’ajout de l’orchestre semble lui amener un côté plus pompeux, lui enlevant par la même occasion toute sa spontanéité et sa rudesse que seule la voix de Myles pouvait adoucir. Même constat sur « Ghost Day Gone By », une véritable pépite dont seul l’aspect brut pouvait révéler la beauté intérieure, il en devient ici une sorte de joyau si surfait qu’il n’en attire plus le regard.
Pour apporter un peu de finesse dans ce monde de brutes, le groupe propose un Medley des deux titres qui auront fait fondre bien des cœurs : «Wonderfull Life » « Watch Over You » qui, pour le coup, en deviennent très… très édulcorés… trop peut être. A contrario, les arrangements apportés sur « Broken Wings » ne le font pas sombrer dans le mélo, bien au contraire, ils renforcent efficacement cette atmosphère particulière, presque intimiste.

Je ne donnerai donc pas de note pour ce live de qualité. S’il s’agit de savoir s’il est indispensable, il le sera forcément pour certains, encore plus s’il anticipe une transition pour le groupe. Je ne rentrai pas non plus dans les discussions concernant l’opportunité commerciale du concept, il a tout de même le mérite d’être original et rondement mené, intégrant des titres qui se prêtent à l’exercice de style.
Les titres issus des trois premiers albums, généralement les plus chers à l’auditoire, présente une orchestration symphonique dont la finalité reste souvent superficielle, voire dispensable car elle alourdit l’ensemble et enlève une bonne partie de leur spontanéité. Sur les titres les plus récents et épiques en revanche, l’orchestre apporte du corps et une dimension beaucoup plus profonde. Enfin, le savoir-faire du groupe et des cordes frottées permettent de renforcer la sincérité qui anime certaines compositions telles qu’« In Loving Memory ».

Le groupe apparaît en pleine forme et plus soudé que jamais, donnant le meilleur de lui-même, prenant plaisir dans la spontanéité si on en juge les improvisations et soli délicieux qui ponctuent l’album, l’interprétation de Myles Kennedy reste sans faille et le dynamisme de l'ensemble. Le résultat se devait d’être un peu surproduit, renforçant la présence du public et un présentant un son qui ne devait souffrir d’aucune maladresse, même s’il en déroutera plus d’un, préférant l’équilibre qu’exige la Masterisation du classique à la puissance marquée du Metal. Voilà de quoi découvrir les dernières perles dans un apparat séduisant, redécouvrir les titres les plus anciens mais avec un arrangement différent et surtout alimenter les conversations quant à la direction artistique future d’Alter Bridge.

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