Alter Bridge, l'"Autre Pont", le "Pont Changé".
Les traductions du nom du groupe sont aussi multiples qu' inintéressantes, seul le groupe et sa mythologie méritent que l'on se penche sur eux.
Le groupe s'est composé sur les cendres (encore fumantes) du groupe aux multiples disques de platine ("rien" que 19 aux USA) :
Creed.
En effet, le groupe
Creed était originellement composé de Mark
Tremonti (guitare), Scott Phillips (batterie), Brian
Marshall (basse) et
Scott Stapp (chant). Ce dernier met un terme à sa carrière de chanteur au sein de
Creed en 2004, après plus de deux années d'inactivité.
De suite,
Tremonti et Phillips ont rappelé leur vieil ami Brian
Marshall (qui avait du quitter
Creed en 2000) pour l'inclure dans leur nouvelle formation. Les trois compères appellent à leur côtés un presque inconnu de la scène internationale: Myles Kennedy qui a officié au chant dans le groupe The Mayfield Four (jusqu'à leur séparation en 2002).
Très vite un album est enregistré et le 10 Aout 2004 "
One Day Remains" est dans les bacs, sous l'étiquette du label
Wind-Up.
On est alors en droit de penser que le groupe aurait d'abord du se roder avec quelques concerts avant de se lancer dans la production d'un disque mais il faut croire que
Tremonti avait quelques compositions sous son coude et Kennedy quelques textes sous le sien.
Avant de passer à l'album même, je m'arrête quelques instants sur le booklet. Personnellement j'aime assez cette pochette qui rappelle très fortement l'univers de
Creed (pochettes, clips...). Les musiciens, comme à l'ancienne époque, ont fait l'effort d'inclure leurs textes et on peut y découvrir quelques références religieuses et bibliques (plus ou moins bien cachées). Toutefois, il faut ne faut pas être presbyte si l'on veut espérer déchiffrer correctement les textes.
A l'écoute le résultat est assez bluffant pour un fan de
Creed, car le disque ressemble beaucoup à sa formation préférée mais possède quelque chose de plus brutal. Bien entendu, la voix de Kennedy, après celle de Stapp, est assez difficile à intégrer au début car elle est un peu claire mais permet au chanteur de monter plus haut.
Le jeu de guitare de
Tremonti est toujours aussi bon, mais les solis ne sont pas aussi présents qu'on le souhaiterait, les arpèges semblent donc être sa préférence.
La basse de
Marshall, qu'on avait pas entendue sur Weathered de
Creed, est correcte mais ne parvient pas à interpeller l'auditeur comme un Lemmy ou un Waters arriveraient à le faire (j'y suis allé un peu fort sur ce coup là).
La découverte c'est le jeu de Phillips qui semble enfin se lâcher et cogner là où ça fait du bien.
Comme je l'ai souligné précédemment, les compositions font clairement penser à du
Creed et seule la voix de Kennedy permet de différencier les groupes.
Également, une certaine lourdeur, peu marquée avec Stapp, prend ici tout son sens et toute son ampleur. Les musiciens se démarquent petit à petit de l'étiquette de groupe post-grunge.
Certains titres "durs" comme "Metallingus" (la vidéo live qui illustre cette chronique) , "Watch Your Words" ou "
The End Is Here" sortent vraiment du lot et donnent un rapide aperçu de ce que sera l'"Oiseau Noir" d'
Alter Bridge.
Parmi les titres plus calmes, le titre "
Burn It
Down" est par exemple de son côté un petit bijou de composition et d'une fraicheur inédite.
Rien à dire non plus de la production, tout est parfaitement audible et qui permet de suivre chaque ligne de guitare de basse ou de chant à l'œil.
Il est assez difficile de se lasser des mélodies de
Tremonti. La voix de Kennedy est à la limite plus encline à ce rôle.
Également,il manque toutefois à l'album quelques parties gueulées, comme à l'époque de Stapp. Comme à l'époque de Stapp, oui. C'est peut être malheureusement là le principal défaut de l'album:
Scott Stapp ne chante pas.
Au delà de la voix, l'album à la pêche du début à la fin mais reste foncièrement non violent, ce qui est certainement un souhait de
Tremonti et de son équipe.
En définitive, cet album n'est pas parfait, mais il n'en est pas loin car certainement trop proche de
Creed. C'est donc un album de transition, nécessaire, entre deux époques et deux formations qui ressemblent.
Qui se ressemblent de trop d'ailleurs?
BlackBird a quand même "Ties That Bind", "White Knuckles" et "Coming Home"
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