Alors que la fin de l'année approche les dernières claques soniques sortent du bois à l'exemple de ce
Fortress des
Alter Bridge.
Je fais partie de ceux qui ne pensaient pas que cet album verrait le jour cette année au vu de l'emploi du temps de Miles Kennedy et surtout, au vu du regain de succès de
Slash et son dernier méfait paru il y a un peu plus d'un an: Apocalyptic Love, tant mieux pour nous.
Je ne vais pas y aller par quatre chemins, ce
Fortress est de mon point de vue TRES au dessus d'un
AB III qui avait déjà de quoi plaire au plus grand nombre et ce, malgré quelques titres un peu faibles et une prod et mixage qui de mon point de vue ne rendaient pas justice à leur musique, restait le fait que ces mecs sont tous d'excellents musiciens et que Miles pulsait bien fort.
Annoncé cet été par le single
Addicted to Pain catchy à souhait au son rutilant et refrain imparable, j'attendais quand même de voir de quoi serait fait ce quatrième album, si on fait abstraction du
AB III.5 sur lequel je ne m'étalerais pas.
L'attente aura largement valu la peine car si vous aimez le
Metal mélodique mais pas niais, les Riffs qui font mal, une variété de titres conférant une certaine richesse à un album, vous allez être servis, et dans les grandes largeurs.
Une guitare acoustique cordes nylon ouvre le disque en égrainant des arpèges vers des notes lâchées s'accélérant jusqu'à ce qu'une rythmique en acier plombé reprenne les choses en main et
Cry of Achilles pose les bases de ce que va être cet album un titre emmené par un chant impérial, un break de basse juste comme il faut, deux guitares se partageant qui les Riffs qui les soli meurtriers et ce n'est là que le premier titre...
Soyons clairs sur un point: si ces mecs auraient pu "dérouler" un album avec des titres relativement similaires même si leur qualité est bien au dessus de la moyenne, ce n'est pas le choix qu'ils ont fait. Du coup on à droit à un collection de petits bijoux tels que, Lover et son introduction toute en subtilité (ce piano en fond avec une guitare acoustique, ce jeux de batterie axé sur les cymbales avant que le
Riff du pont ne vienne tout enflammer...), même Miles y va "par couches" en dévoilant sa voix partant d'une tonalité assez grave avant de monter peu à peu, atteindre un paroxysme et redescendre à nouveau vers un chuchotement pour reprendre à nouveau. Une tuerie.
Pas isolée en plus, le groupe ayant choisi de prendre des risques, un truc comme The uninvited sonnant comme la rencontre entre une rythmique Djent et une puissance harmonique que n'aurait pas renié le
Helloween des grands jours mixé à un relent de
Freak Kitchen risque de surprendre voire, d'étonner.
Le jeu de Miles associé à celui Mark
Tremonti emmène les guitares très loin, la complicité dans leur jeu créé des instants de pur bonheur comme Peace is broken, Calm the fire ou tout au long de cet album, les intros aussi belles que différentes pour autant, je n'ai pas ressenti dans cet album un déséquilibre quelconque car le jeu de batterie de Scott Phillips est d'une belle inventivité portée par une technique sans faille enfin, la basse de Brian
Marshall est le ciment de ce disque.
Il va vous falloir quelques écoutes pour apprécier avec quelle subtilité Brian tisse avec talent les liens rythmiques qui unissent le tout, un foutu travail d'orfèvre qui méritera le temps que vos consacrerez à ces écoutes.
Malgré cette cohésion, cette entente palpable, il m'est difficile ne pas faire un aparté sur le travail et l'investissement de Miles en tant que chanteur car sur cet album il est au sommet de son art, il sait faire parler la puissance de son registre sur un refrain (Water rising), son registre médium sur des titres comme
Addicted to Pain,
Cry a river au tempo enlevé ou encore le monstrueux Farther than the stream dont la puissance tellurique fera danser un troupeau d'éléphants.
Miles est la locomotive de ce groupe à n'en pas douter, difficile d'imaginer un autre chanteur à la tête de cette machine de guerre. Il est clair que son talent en tant que leader lui permet de créer l'équilibre auquel je réfère bien des fois sur cet album enfin ajoutez aussi le fait que les textes ne sont pas d'une niaiserie insondable, cela change de pas mal de groupes américains taggués
Metal Alternatif / Nu
Metal comme quoi, on peut vouloir être "mainstream" et ne pas céder à une certaine facilité en bâclant son boulot.
Beaucoup de belles choses, je l'écris à nouveau, au sein de cet album terriblement produit et mixé, comme en plus il finit sur deux tueries absolues All ends well à écouter avec le potard sur "infinite" et
Fortress qui pour moi à un faux air de The attic des
In Flames bien que le refrain soit sans commune mesure.
Avec ce
Fortress Alter Bridge semble avoir trouvé une formule imparable mélangeant force, finesse, mélodies et savoir faire j'espère que leur évolution continuera à être aussi belle en attendant, si vous vous reconnaissez dans l'entame de ce texte, n'hésitez pas une seconde, jetez vous sur cet album sans délai.
Pour moi, une belle grosse claque, même si j'aime aussi beaucoup leur précédent, AB III. Mais pas pour les mêmes raisons.
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