L'Ordure à l'Etat Pur

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16/20
Nom du groupe Peste Noire
Nom de l'album L'Ordure à l'Etat Pur
Type Album
Date de parution 20 Mai 2011
Style MusicalBlack Metal
Membres possèdant cet album100

Tracklist

1.
 Casse, Pêches, Fractures et Traditions
 10:48
2.
 Cochon Carotte et les Sœurs Crotte
 08:28
3.
 J’Avais Rêvé du Nord
 20:26
4.
 Sale Famine Von Valfoutre
 11:32
5.
 La Condi Hu
 09:09

Durée totale : 01:00:23

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Peste Noire


Chronique @ pagan_winter

23 Mai 2011

Cet album ne vous laissera pas indifférent!

S'il y a bien un groupe en France qui sait garder secret ses sorties d’albums, c’est bien Peste Noire. Alors que tout se passait bien, ici bas, que la chaleur saisonnière commence à se faire plus que présente, voilà que de débarque le nouveau Peste Noire : "L’Ordure à l’Etat Pur", comme ça, sans prévenir. Chaque nouvel opus étant aussi attendu que le beaujolais nouveau, car à chaque fois, que l’on aime ou non, Peste Noire surprend, nous offrant de nouvelles saveurs dans ses compositions.

Comme toujours, Famine surprend, déjà, rien que par l’artwork. Dans la construction de cette fresque, on retrouve la construction du tableau d’Eugène Delacroix – « La Liberté guidant le peuple », à la différence qu’ici, notre guide, La Sale Famine de Valfunde, ne vous guidera pas vers la liberté, mais plutôt vers l’immondice. Pour le reste, exit le format Digipack du précédent opus, on retrouve un CD dans un boîtier cristal standard.

Une fois ceci posé, qu'en est-il de la musique ?

Je préfère tout de suite vous prévenir, cet album est plus ou moins un « choc ». J’entends par là que vous pouvez oublier tout ce que le Komando Peste Noire vous a déjà fait subir. Cet album est innovant, tant dans les sonorités utilisées, que dans la construction des morceaux.
Dans les nouveautés par rapport aux précédents albums, on peut noter le nombre de nouvelles personnes en « guest », ce qui entraîne donc aussi le nombre d’instruments en plus (accordéon, dulcimer des montagnes, violon, etc.) ainsi que des « nouveaux chants». A noté aussi, le retour d’Indria à la basse (et ça, ça fait du bien de réentendre ce jeu de basse !).

Sur cet album, Famine, unique compositeur, nous fait traverser différents styles musicaux. Tout en restant dans le Black Metal, vont se rajouter : des sonorités « indus », des passages carrément punk (bien plus que sur Folkfuck Folie), de la musique traditionnelle, de la techno (oui, oui !). D’ailleurs, on retrouve ce grand mélange ou, devrais-je dire, cet enchaînement de styles dans un seul et même morceau de 20 minutes : J’Avais Rêvé du Nord. Toute cette débâcle de sonorités et cette façon de construire les morceaux n’ont pas que des avantages. En plus de nous emporter dans le monde chaotique et complètement décalé de KPN, ce qui reste la marque de fabrique de « sieur » Von Valfunde, il a le désavantage de rendre son écoute TRES difficile d’accès. J’ai du écouter au moins quatre fois cet album avant de rentrer vraiment de ce monde vraiment barge que nous propose Famine. Mais une fois qu’on y est mes amis… Quelle claque !

Je n’ai pas par habitude de rentrer dans les idéaux politiques d’un groupe, pour moi, la musique étant plus importante. Mais là, force est de reconnaître qu’on est obligé de s’y arrêter, le concept de l’album découlant directement de celle-ci. La nationalisme omniprésent et cet humour noir, très noir, risque de déplaire à pas mal de monde, c’est certain. On retrouvera aussi, dans ses textes, la syntaxe de Famine, proche de vieux français déjà employé dans ses précédents textes. Il y a aussi toutes ces fautes d’orthographes, qui sont bien évidemment volontaires. On se souviendra que dans une de ses interviews, il disait en avoir assez de voir ces textes recopiés et bourrés de fautes « à la va vite » sur internet, on y sent comme un pied de nez adressé à ces gens là.

Au niveau de la qualité du son, c'est relativement bon, un mixage bien pensé, chaque instrument est audible, la voix est parfois en retrait, comme étouffée par ce déluge d’instruments, de mélodies. Le son reste assez crade dans l’ensemble, ce qui appuie -encore une fois- l’univers crasseux du Kommando Peste Noire.
En bref, à condition de s’y attarder longuement, d’avoir la volonté d’écouter plusieurs fois, nous avons entre les mains un bon album de Peste Noire et même un bon album de Black Metal ! De plus, par rapport à « Ballade Cuntre lo Anemi Francor », nous sommes gratifiés d’un album d’une heure, se concluant avec un morceau des plus « traditionnels » dans le BM.
Nous avons aussi dans les mains et dans les oreilles un album qui va faire parler de lui, faire couler beaucoup d’encre à mon avis. Ah, ce Famine et ses provocations incessantes !

J’aimerais pouvoir mettre plus qu’un 14/20 à cet album, mais au vu de la difficulté de la première écoute, que c’est un album qui se livre, encore et encore à chaque écoute. Ceci sans parler des sujets abordés dans les textes (je vous laisse vous faire votre idée vous vous-même), je ne peux objectivement pas mettre plus. Famine se dresse devant vous comme un « Fou du Roy », vous joue de ses crécelles et « crincrins », pour votre plus grande joie ou votre plus grand désarroi.

60 Commentaires

23 J'aime

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PanzerMaldoror - 29 Fevrier 2012: C'est d'ailleurs ce pourquoi ils sont destinés les articles de la mesnie.
Aux gros cons.
CirithUngol - 03 Mai 2012: Putain d'album déroutant mais bandant...
Storend - 20 Mai 2014: Album plutôt Kommando que Peste Noire mais très bon quand même. Même si je suis quand même rassuré de voire que les albums suivant on plus tendance a se rapprocher de ses débuts.
Lingon - 03 Mai 2016: Et bien merci à tous, j'ai bien rigolé en lisant les commentaires.

Entre ceux qui crachent directement leur venin sans même avoir écouté l'album et ceux qui sont à moitié choqués par les paroles ouvertement nationalistes, j'ai envie de dire, ET ALORS ! Bande de pucelles, ça vous fait mal aux fions ? C'est quand on a la gueule dans sa merde quand sent le mieux l'odeur ! Le morceau "J'avais rêvé du Nord" est juste mythique, excellent en tout point, du true BM. Ils innovent ils mettent des pieds aux culs et ça fait chier, c'est ça qui est bon ! Et surtout des putains de bons musicos.

"Je voulais être survivaliste moi
Mais comme la peine est ma reine
J’aurai fini mouriraliste
Un trou du cul blasé
Dans un trou boisé…"

Peste Noire - A La Chaise-Dyable
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Chronique @ utumno666

07 Mars 2012

À un album complexe, ambigu, ne se destine qu'une chronique tout aussi compliquée et difficile. Il convient de présenter le groupe pour commencer : Peste Noire est une des plus grosses pointures de la scène de black metal française. Fondé en 2000, ça fait plus d'une décennie qu'ils divisent les amateurs et ce, pas tant à cause de leur musique, mais à cause de l'esprit tordu qui repose derrière. Cet esprit, c'est la personne de "La Sale Famine de Valfunde", seul membre fondateur encore présent, mais surtout parolier, compositeur et concepteur de Peste Noire. Comment ça tordu? Eh bien le bonhomme est difficile à cerner. Résolument anti-conformiste, il ne veut aucune page officielle pour son groupe, critique la société contemporaine, tantôt en poète distingué (l'album "Panégyrique de la Dégénérescence"), tantôt en vil manant ("Chiant sur ta sale face de con", pour reprendre un extrait des paroles de "L'Ordure à l'État Pur"). Provocateur ou fou, sa première démo s'appelait "Aryan Supremacy", pourtant le groupe n'affiche pour ainsi dire aucune affiliation avec le mouvement NSBM. Au final, c'est à chacun de se faire sa propre opinion sur le personnage, au choix : abruti et pauvre type, génie provocateur, pauvre âme torturée, peut-être les trois à la fois? Mon choix n'est pas fixé. Si je prends le temps de le présenter, c'est que je suis persuadé qu'on retrouve beaucoup de Famine dans sa musique ; génie, fou ou raté, il s'investit, investit de lui-même, lorsqu'il compose. Le même sentiment mitigé qui me vient lorsqu'on m'évoque son nom se dégage avec bizarrerie de ses morceaux. Ce qui me pousse à dire que s'il n'est pas exempt de défauts, il a le mérite d'être honnête et de se tenir à une sorte de logique ambiguë. Mais peut-être est-il temps de vous décrire un peu son œuvre pour mieux vous faire saisir l'idée.

En apparence, en parcourant les pistes un peu au hasard, en déplaçant le curseur d'écoute aléatoirement, ça peut sonner comme du black metal assez classique. Au fond, ça en est, n'en soyez pas étonnés, et si c'est tout ce que vous recherchez Peste Noire sait en servir de l'excellent, le premier album en est cependant un meilleur exemple. Oui, dans les riffs, la micro-composition si j'ose dire (pour l'opposer à la construction générale d'un morceau), il y a beaucoup de "classicisme", on a le sentiment, dans l'ensemble d'un black metal doté d'un faible pour les mélodies, superbement mises en évidence d'ailleurs. La production, plus ou moins identique sur les quatre albums, est idéale pour apprécier le genre : pas trop lisse, sans tomber dans le crasseux qui gâche l'écoute. Maintenant, la personnalité, si complexe, de Peste Noire, ne se base pas sur ses mélodies pour se dessiner. Grotesque, malsaine et déroutante, elle mise, entre autres, sur la prestation vocale impressionnante de Famine, qui alterne hurlements déments, cris rageurs, en emportant des textes complètement barrés, d'une vulgarité parfois monstrueuse, mais conservant un sens de l'esthétisme. De nos jours, si on crie bien trop vite "Gloire au nouveau Baudelaire!", il y a tout de même un peu de ça dans ces textes, une sorte de mal-être de l'artiste qui l'emmène vers le verso de la beauté, ou le recto de la laideur. C'est sûr, il y en aura pour critiquer la facilité de l'effet choc, et je ne saurais défendre Famine à 100% car tout de même, "Pourkoi k'ta dé nichon?? JE TE REçODOMIZE, Je t'ancul é t'a mal" (sic), c'est vraiment osé. Le grindcore en fait autant, voire pire, mais c'est un ton différent. Ici, il me semble sentir une réflexion artistique, traduite notamment par les fautes d'orthographes volontaires, sujettes à l'interprétation. Je ne saurais juger le niveau de cette réflexion artistique, mais s'il y en a une, le côté choc est fort probablement calculé et assumé.

Pour revenir à cette prestation vocale, je la disais variée, car Famine alterne volontiers deux styles vocaux d'une phrase à l'autre, passant d'un cri aigu stressant, à un growl gargarisé. D'occasionnels chants clairs, féminins et masculins, rejoignent l'aspect mélodique précédemment cité, qui donne de la chaleur à l'écoute. De nombreux samples parsèment l'album, tous dans la langue de Molière qui, si vous la maîtrisez, permettra de mieux comprendre comment se forge la personnalité de "L'Ordure à l'État Pur". Enfin, la sentir serait plus exact, on la sent cette personnalité, on s'en imprègne, on la savoure parce qu'elle empeste délicieusement sous ces samples mystérieux, sans queue ni tête parfois, et ces expérimentations intéressantes, mais est-ce qu'on comprend vraiment où Famine nous emmène? En s'appuyant sur ses textes, on voit apparaître assez clairement un dégoût de la France moderne - ses banlieues, sa violence, son oubli des traditions - mais au fond, c'est Famine qui rampe, et on se retrouve avec la même difficulté à appréhender le personnage, et donc le sens de la musique. Aussi, cette dernière laisse songeur : sans réellement s'écarter des codes du black, elle est obstinément non-conventionnelle, et par conséquent rafraîchissante. Risquant des influences indus, des transitions surprenantes, des mélodies accrocheuses, le tout est délicieux à l'oreille, mais quelque chose dérange, peut-être parce que c'est si difficile à comprendre, à cerner le sens de toutes ces convulsions, où nous emmènes-tu donc Famine? Aucun désir direct de révolutionner le genre ne se ressent, pourtant il le ré-invente presque, tout en en conservant l'esprit intact, comment? Pourquoi? Beats electro, orchestres, vulgarité, rage, haine, catharsis, et moult autres ingrédients pour un cocktail douteux à la sauce Peste Noire.

Après des dizaines d'écoute, je ne crois toujours pas avoir saisi l'essence de cet album. Ça peut souligner sa profondeur, comme son absurdité. Mais je ne vous cache pas le plaisir incroyable que m'ont procuré ces heures d'écoute. Peut-être qu'au final, au-delà de son obscure signification, la musique en elle-même compte avant tout. Et là, Peste Noire se montre innovant et étonnant, prenant des risques dans un genre qui souffre peut-être d'une rigueur dogmatique dans ses fondations. Moi, je conclurai en disant que c'est un album absolument délicieux, mais qui a choisi une voie qui ne ralliera pas toutes les critiques. Tant mieux?

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Carrion333 - 10 Mars 2012: C'est vrai que le personnage de Famine est dur à cerner... mais en tout cas c'est un des seuls à savoir allier le grotesque, le laid la crasse et l'immondice et à en faire quelquechose de bien, original et honnête. Super chronique.
DeathTructor - 11 Mars 2012: Pour ce qui est des fautes volontaires, je pense qu'il s'agit d'une représentation satirique des pseudos-metalleux ayant tenté de s'emparer des paroles de Famine par le passé. Par s'emparer j'entends les réécrire dans un Français catastrophique afin de les publier sur divers sites dédiés aux paroles de chansons. On remarque par ailleurs la critique envers ce type de personnes dans les paroles des chansons de l'album comme par exemple dans "La Sale Famine von Valfoutre" (il écorche même son propre nom au passage) : "Fardé au talc pour renforcer ma face de craie". Ce passage n'est pas sans évoquer le plagiat, la façon dont certaines personnes jouent avec les compo' de Famine tout en pensant être de vrais BMeux.
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Commentaire @ julp

24 Mai 2011

KPN allie encore crasse et classe comme un as...

Pour une première chronique, je m'attaque à du lourd, du très lourd, tentons d'en dégager les principaux traits.
Quatrième CD du Kommando Peste Noire, "L'Ordure à l'Etat Pur" accroche déjà par la couverture, représentation glauque de la toile de Delacroix, "La Liberté guidant le peuple". Les couvertures des CD précédents portaient une seule couleur dominante (blanc, rouge, vert), ici ce sont les couleurs du drapeau français sur la moitié haute contrastant avec le noir et blanc en bas. Ensuite vient le titre de l'album, "L'Ordure à l'Etat Pur", on est bien dans l'esprit d'un Black crasseux cher à Famine.

Nous arrivons à la production musicale. Vite, vite, que vaut-elle ?
Eh bien c'est encore du jamais vu, ce que nous sert notre Famine national. On reste dans la tradition KPN !
Si j'avais un mot à dire concernant cette production, ce serait : "Enfin !".
Enfin, Peste Noire produit quelque chose d'aussi malsain qu'il l'explique dans ses interviews, dénombrables sur les doigts de la main. "Au sublime par le putride, au spirituel par l'immondice" ! Oubliez FFF. Là, on est un cran au-dessus, une sorte de "GGG" (gai, gore et gras). KPN allie encore crasse et classe comme un as. Des gros mots en chant clair féminin ou sur des rythmes techno avec des basses susceptibles de vous faire perdre vos lentilles de contact : je n'avais encore jamais entendu chose pareille.
Les tracks s’apparentent tantôt à du rock hooligan, tantôt à de l'industriel (à mon sens, je n'exagère pas).

Un CD d'une heure tout pile quasiment, je ne m'attarderai pas sur les paroles : elles sont sur le site. Mais attention : vous voilà prévenus !
Bonne écoute !

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julp - 26 Mai 2011: Merci à vous !
gaarexdu95 - 26 Mai 2011: De rien =)
ToriTsuki - 27 Mai 2011: Personellement, je trouve que cet album mérite une meilleure note. Mais j'aime ton commentaire! Cet album est vraiment une tuerie, c'est également le plus innovateur de KPN!
pagan_winter - 27 Mai 2011: Désolé, Julp, je pensais pas qu'on serait deux sur ce coup là...

(par contre, oui essaye d'ettoffer tes chronique, tant au niveau de la forme que du fond).

Voilà!

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