Orphaned Land fête cette année ses 25 ans d'existence. Ces pionniers de l'oriental metal nous auront montré leurs différentes facettes, du death metal au folk en passant par le sympho. Ils auront aussi beaucoup tourné aux côtés des plus grands et enchaîné les apparences guests sur des morceaux ou des compilations. La seule chose qu'ils n'ont pas encore faite, c'est s'allier à un autre groupe et créer un concept album qui n'a rien à voir avec leurs travaux passés. Et c'est ce qui se passe aujourd'hui avec "
Kna'an". Le quintet se retrouve main dans la main avec
Amaseffer, un combo israélien qui s'était fait remarquer il y a quelques années avec un "
Slaves for
Life" basé sur l'Exode à la sauce prog orientale. En réalité, l'idée de "
Kna'an" vient d'un directeur de théâtre allemand, Walter Wayers, qui a écrit tout un concept autour de l'histoire biblique d'
Abraham afin de l'adapter en mode opera metal. C'est naturellement vers
Orphaned Land et
Amaseffer qu'il s'est tourné. L'opéra a été joué en Bavière en 2014 et ce n'est que maintenant que l'épopée sort chez
Century Media.
Autant vous le dire tout de suite : il n'y a d'
Orphaned Land et d'
Amaseffer que les vocaux et les parties folk traditionnelles rappelant les pistes d'un "Or
Warrior" ou d'un "
All Is One". Le reste s'apparente davantage à une comédie musicale métallisée. Chaque piste se concentre sur la vie d'
Abraham : son départ de sa terre natale jusqu'au pays de
Kna'an, ses relations avec ses deux femmes (l'une, Sarah, étant stérile, l'autre, Hagar, étant féconde) ainsi qu'avec ses enfants, le sacrifice de son fils... autant d'étapes que connaissent sans aucun doute les croyants qui liront ma chronique.
L'opus commence avec "The Holy
Land of
Kna'an", l'installation donc, une introduction orientale et chaleureuse accompagnée de percussions, de chants traditionnels et de claviers. On reconnaît le style de Kobi Fahri, avec sa narration qui pose le décor. Suit ensuite "The
Angel of the
Lord", avec sa base metal pour un mid tempo simple et expéditif : pas plus de trois minutes trente. A vrai dire, les morceaux ne dépassent pas les quatre minutes et une bonne moitié d'entre eux ne dure qu'à peine deux minutes. Ce sont principalement des ballades au sujet de certains personnages, comme "Naked -
Abraham and Sarah", "A
Tree Without No Fruits", "The Vision", "A
Dove Without Her
Wings", "Prisoners of the
Past"...les prestations vocales sont très bonnes, la mélancolie très présente, et les parties acoustico-traditionnelles très en phase avec ce que nous propose la bande.
Pour ce qui est des pistes bien metal, il faut s'accrocher tant elles sont rares. On sent que le but n'est pas l'agressivité, mais l'équilibre entre ballades, mélodies, et parties plus costaudes histoire d'équilibrer le concept. Ainsi, il faudra se contenter de "
Burning Garden", un peu doom sur les bords avec son rythme lent et son côté lourd, paré de vocaux masculins et féminins. "No
God for Ishma'el", scinde en deux l'album avec quelque chose de plus véloce et de plus tranchant, voix rauques, ambiance sombre en prime, et bien sûr "Akeda", qui reprend le thème de "The Holy
Land of
Kna'an" en plus couillu et avec plus de prises de risques.
Pour apprécier cet album, il faut adopter un nouveau regard et oublier ce qu'ont pu nous offrir
Orphaned Land et
Amaseffer par le passé. "
Kna'an" est dépaysant, mélancolique et très oriental, mais aussi ennuyant dans la mesure où les ballades s'enchaînent et où les parties metal peinent à décoller. On aurait aimé plus de rythme, plus de dualité dans les vocaux (voire même plus de diversité) ainsi que plus d'évolution dans le concept. Bien tenté malgré tout, dommage que le cd ne sort pas avec une version dvd de l'opera, cela aurait peut-être été plus aguichant.
Sinon à part les chanteurs très chaleureux rien à se mettre sous l'oreille :(
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