Invisible Circles

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16/20
Nom du groupe After Forever
Nom de l'album Invisible Circles
Type Album
Date de parution 25 Mars 2004
Enregistré à Gate Studios
Style MusicalHeavy Symphonique
Membres possèdant cet album280

Tracklist

1.
 Childhood in Minor
 01:20
2.
 Beautiful Emptiness
 05:24
3.
 Between Love and Fire
 04:56
4.
 Sins of Idealism
 05:22
5.
 Eccentric
 04:10
6.
 Digital Deceit
 05:37
7.
 Through Square Eyes
 06:22
8.
 Blind Pain
 06:47
9.
 Two Sides
 04:34
10.
 Victim of Choices
 03:21
11.
 Reflections
 05:11
12.
 Life's Vortex
 05:52

Durée totale : 58:56

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After Forever


Chronique @ Enzyme

20 Juin 2025

Briser les cercles, affronter l’héritage : quand le metal symphonique devient psychodrame

Il est des albums qui enchantent, d’autres qui questionnent — "Invisible Circles" fait partie de ceux qui dérangent pour guérir. Avec ce troisième opus, After Forever abandonne les oripeaux gothiques et la symbolique mystique de ses débuts pour nous livrer une œuvre radicalement humaine, résolument intime et d’une audace thématique rare. Un album-concept sur les traumatismes familiaux, les violences invisibles et les héritages psychologiques qui enferment. Peu de groupes osent aller aussi loin.

Dès les premières minutes, le décor est posé : ce n’est plus une épopée lyrique dans les limbes de l’âme, mais une plongée dans une cellule familiale toxique. Les morceaux s’enchaînent comme les scènes d’un drame : disputes parentales, incompréhension, solitude, dissociation, éveil… La narration suit le point de vue d’une jeune fille, témoin et victime d’un environnement destructeur. Et c’est toute la musique du groupe qui se met au service de ce récit.

"Beautiful Emptiness" ouvre la marche avec un mélange glaçant d’agressivité contenue et de vide émotionnel. Ce morceau est à l’image de l’album : il refuse la complaisance. Il bouscule. Il met mal à l’aise. Il ne séduit pas, il interpelle. Puis viennent "Between Love and Fire" ou encore "Blind Pain", où les voix se mêlent, se confrontent, s’opposent — comme autant d’échos d’un foyer où l’amour a perdu son sens, et où la parole ne guérit plus rien.

L’un des temps forts du disque, "Eccentric", dévoile l’intérieur de l’enfant devenue marginale. Elle ne comprend pas ce qu’on attend d’elle. Elle ne sait plus si elle est capable d’aimer, ou même d’exister sans se renier. Musicalement, le morceau alterne fragilité et tension, dans une architecture qui rappelle par moments le metal progressif moderne. Ce morceau est un tournant dans la narration, une fracture silencieuse.

Plus loin, "Digital Deceit" surprend : critique des faux-semblants numériques et du refuge virtuel, il s’intègre dans le propos global en soulignant la solitude moderne, la fuite dans le paraître, le besoin d’illusion quand la réalité devient insoutenable. Le son y est plus tranchant, plus carré, plus direct — un morceau plus “accrocheur”, mais loin d’être opportuniste.

Et puis, il y a "Reflections". Peut-être le titre le plus déchirant de l’album. Une introspection pure. La voix de Floor Jansen, presque nue, y est d’une vérité bouleversante. On ne chante pas ça si on ne l’a pas vécu, ou du moins touché de près. Ce morceau est une mise à nu, une faille béante à l’intérieur du disque.

Sur le plan musical, "Invisible Circles" déstabilise à juste titre. Fini les grandes envolées orchestrales omniprésentes, les chœurs liturgiques ou les longues intros symphoniques. Le groupe opte pour un son plus moderne, plus tranchant, plus dramatique. Les structures sont complexes, les dialogues vocaux très présents, et chaque morceau est pensé comme un acte d’un théâtre émotionnel.

Vocalement, Floor Jansen livre ici l’une de ses performances les plus exigeantes. Elle incarne l’enfant, l’adolescente, la narratrice, l’ombre des parents — elle est partout, multiple, mouvante, déchirée et lucide à la fois. Jamais démonstrative, toujours habitée. C’est une performance d’actrice autant que de chanteuse.

En conclusion : "Invisible Circles" n’est pas un album qui se laisse aimer facilement. Il résiste à l’écoute passive, il bouscule les attentes, il demande de la patience, de l’attention, et parfois même du courage. Mais pour qui accepte de se laisser prendre par la main dans ce périple psychologique brutal mais nécessaire, l’expérience est inoubliable.

C’est un disque rare : un album de metal symphonique qui choisit le réel plutôt que le rêve, la douleur plutôt que l’évasion, et qui en ressort grandi, dense, authentique.

2 Commentaires

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Ensiferum93 - 24 Juin 2025:

Je n'avais pas particulièrement accroché à cet album, mais ta chronique me donne réellement l'envie de me bouger les fesses pour y retourner. Et vraiment, chapeau bas pour cet écrit qui dit beaucoup sans pour autant s'étaler, ta plume digitale m'a convaincu ! 

Enzyme - 24 Juin 2025:

Merci pour ces mots ! Invisible Circles mérite parfois plusieurs écoutes pour vraiment se révéler, content que la chronique ait pu éveiller cette curiosité !

 

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Commentaire @ Kivan

12 Avril 2004
Suite à des débuts assez discrets au sein de la scène gothic/symphonique, ce "Invisible Cirlces" marquerait-il l’entrée dans la cour des grands pour After Forever, aux côtés de mastodontes du genre comme Nightwish ou Within Temptation ?

Sans aucun doute! Car, dès la première écoute de cet album, nous sommes frappés par tout ce qu’ont gagné les Hollandais au cours de leur carrière, cinq ans depuis la sortie de leur première démo en 1999.

Tout d’abord, le groupe a nettement gagné en puissance, avec des morceaux plus pêchus ainsi que davantage de chœurs et de voix gutturales.

Ensuite, le groupe a également gagné en qualité au niveau des compos. Et ce, avec des titres très variés, à la fois épiques et très riches, tantôt calmes, tantôt lyriques. Ceux-ci changent sans cesse de tempo, s'avérant parfois rapides, parfois puissants.

Enfin, le groupe a énormément gagné en technicité, et tout particulièrement Floor, la sublime chanteuse, qui arrive désormais au niveau d’emblèmes telle que Tarja (Nightwish) ou Sharon (Within Temptation). Et ce, tout en possédant son propre timbre de voix, voire même son style propre, et qui donc ne se limite pas à un clone de celles-ci.

Vous l’aurez donc compris (d’ailleurs la note en atteste), cet album est magnifique, captivant, enchanteur. Je pourrais encore en parler pendant des heures, le décortiquer et le décrire, chaque morceau possédant sa structure et ses particularités propres, mais à quoi bon? Sachez simplement qu’il s’agit-là d’un chef d’œuvre du style, qui convaincra sans mal les amateurs, sans parler des fans du groupe qui seront plus que ravis.

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Commentaire @ MetalAngel

27 Avril 2005
L'année 2004 fut une très bonne année pour le groupe batave. Après l'excellent disque "Deceipher", sorti en 2002, et un EP, "Exordium", sorti en novembre 2003, le groupe nous revient avec "Invisible Circles", un disque conceptuel, un album fort et plus professionnel que les précédents. Les différentes chansons présentes sur l'album racontent l'histoire d'une petite fille détestée de ses parents. Chaque texte est accompagné d'une page de journal intime rédigée par cette même enfant.

Musicalement, l'ensemble tient beaucoup mieux la route que "Deceipher", notamment au niveau de la production. Plus claire, plus puissante, elle fait clairement ressortir chaque instrument, chaque note, même les plus infimes. Au niveau de l'interprétation, rien à dire. Tout est carré, Floor chante comme une déesse, le groupe tient le rythme imposé par le jeu à la double pédale d'André Borgman. Petite nouveauté : l'apparition sur le disque d'un mini-orchestre. Ce côté symphonique donne plus de cohérence et d'ambiance à chaque titre. Côté tracklist, toutes les chansons sont excellentes, aucune ne pêche par un manque de rythme ou de saveur.

L'album débute par une intro un peu spéciale, jamais utilisée en metal : des bruits de rires d'enfant dans une cour d'école. Les deuxième et troisième morceaux sont les plus heavy. Sander Gormann fait encore des merveilles avec ses grunts. "Sins of Idealism" est un titre sur lequel Floor donne toutes ses tripes, au point de donner à celui-ci un plus au niveau de la musicalité. L'impression qui s'en dégage est vraiment positive. Un duo particulier, qui, pour moi, est la cerise sur le gâteau, compose "Eccentric", une chanson uniquement en piano/voix. Il s'agit-là d'un titre sensuel sur lequel l'organe vocal de Floor impressionne et amène une certaine sensualité. S'ensuit "Digital Deceit", vraiment surprenant par son côté un peu 'artificiel'. Viennent ensuite "Through Square Eyes", "Blind Pain", "Two Sides" et "Victim of Choices", quatre morceaux plus faibles par rapport au niveau élevé de l'album, mais tellement jouissifs. Enfin, s'inscrivent "Reflections" et "Life's Vortex", titres qui emportent l'auditeur vers l'âge adulte de la fille maltraitée.

Une particularité à noter : certains titres sont entrecoupés de passages parlés, des dialogues entre la mère et le père.

Au final, rien à dire de cet album, quasi réussi, réalisé par la formation néerlandaise. Un coup de maître!

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thefuneral - 24 Fevrier 2006: slt chui le môme a ki ta filé ton pseudo o bahu jean moulin
el é super ta cronik é jte souhaite de continué
 
Franck - 03 Janvier 2008: cet album contient ma chanson préferée dedans c'est Beautiful Emptiness.
Mais sinon rien a dire cet album est parfait
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