S’attaquer à une chronique de Death, c’est aussi impressionnant que de restaurer une œuvre d’art. En voulant révéler au plus grand nombre ses qualités on a peur de l’abîmer, en commettant des maladresses, en ne sachant pas précisément ce qu’il faut faire.
Et pourtant, malgré l’importance du mythe, j’ai décidé de le chroniquer, en prenant le risque que ça soit mauvais, que mes lignes ne puissent pas arriver à la hauteur de la légende qui auréole ce groupe. Je vais donc livrer ici mes impressions sur ce
Individual Thought Patterns.
Si je ne devais conserver qu’un souvenir, un ressenti, de cet album connu en pleine jeunesse, ce serait celui de la basse « fretless » de Digiorgio étonnamment présente dans la plupart des compositions, ce son presque plaintif si particulier qui rythme d’une manière très personnelle les compositions, leur donnant une touche très atypique. Au-delà de ce souvenir un peu simpliste peut-être, cet opus réserve d’autres agréments et surprises de taille.
Les talents incomparables des musiciens ne sont plus à vanter, je vous épargnerais donc les longues listes de qualificatifs élogieux en soulignant « simplement » qu’ils nous offrent un sans-faute quant à l’exécution. La technique est complexe et maitrisée, le style « Death » est toujours reconnaissable entre cent, mais pourtant, d’un morceau à l’autre, je trouve qu’il n’y a pas de redondance ennuyeuse. Ils savent se renouveler sans se transformer à chaque chanson, offrant un plaisir d’écoute toujours similaire.
Je trouve que leur inventivité est à son paroxysme sur une piste comme « The Philosopher ». Déjà, en se penchant un peu sur les paroles, cette chanson est un pamphlet contre les maîtres à penser en général, que Schuldiner vilipende à coup de « You know so much about nothing at all ! » rageurs. Musicalement, une fois de plus, Death ne cède pas à la facilité. Mais loin de nous imposer de longs soli de virtuose dont le seul but est de montrer l’étendue de leur talent, ils orchestrent leur composition de manière magistrale et équilibrée : chaque instrument à son heure de gloire et la chanson n’est toute en changement de rythmes, lui donnant un dynamisme éclatant. Ma chanson préférée.
Cela dit, les autres morceaux ne sont pas en reste. Le premier par exemple, "Overactive Imagination", avec ses riffs accrocheurs qui démarrent en trombe avant de s’accorder une légère pause et de repartir plus furieusement encore.
Également le presque « divin »
Destiny, qui commence comme une ballade, avant de nous offrir un death presque aux rythmiques heavy par moment, ou encore le morceau éponyme, percutant et sans concession, qui nous laisse presque étourdis devant la grande qualité et l’originalité de la composition.
La réussite de cette album est en fait presque logique, lorsque l’on s’intéresse un peu au line-up : Schuldiner, Andy LaRocque , Steve DiGiorgio ,
Gene Hoglan. Je crois que Schuldiner n’a jamais été si bien entouré…
Schuldiner est entré dans la légende en étant l’un des pionniers du genre, mais également du fait de son caractère et de sa mort précoce. Son talent a fait le reste. Cet album, fait de passions et de rancœurs vociférées au fil des chansons, le confirme.
Savant mélange entre mélodie, puissance et agressivité, "
Individual Thought Patterns" nous offre un CD majeur du genre. Un classique incontournable.
Aux dernières news c'était plutôt de Sortilège que Schuldiner était fan.
Après, expliquer une touche jazz rock sur ITP par une influence de Satan Jokers, je suis trèèès sceptique quand même... ;)
bref
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire