En 1993,
Fleshcrawl est encore relativement inconnu, son premier album
Descend into the Absurd n’avait pas permis aux fiers deathsters de se faire un nom, la faute à un style trop conventionnel insuffisant pour s’extraire de la masse. Restant fidèles à l’écurie Black Mark,
Impurity (
1994) montre pourtant de la part des allemands une volonté manifeste de brutaliser leur répertoire.
On notera que cette galette a été enregistrée au célèbre Unisound studio du non moins célèbre Dan
Swanö (
Edge Of Sanity), pour une production bien grasse au niveau des guitares et une caisse claire en avant qui claque un maximum.
On retrouve chez
Fleshcrawl ce son typique Swedish qui a fait le succès de
Dismember et
Entombed : même vrombissement dans la basse et les guitares, comme l’impression de démarrer une tronçonneuse! Il n’est d’ailleurs pas rare que Bastian Herzog et ses sbires soient pris pour un combo suédois. En revanche on y entend aussi un léger côté américain de par l’exécution de riffs plus rapides et le batteur Bastian n’hésitent pas à poser de régulières accélérations.
Dès l'excellent From the
Dead to the Living le groupe mené par les frères Hanus (Mike et Stephan désolé je n’invente rien) alterne avec bonheur mid-tempo et passages plus brutaux. Le premier nom qui vient à l'esprit est Grave, toutefois les teutons se montrent plus violents, sans tout miser sur les parties pesantes comme la bande à Ola Lindgren. On y décèle aussi une violence qu’on retrouve sur le terrible Osculum Obscenum de
Hypocrisy.
Fleshcrawl sait aussi distiller une certaine pointe d'originalité et d'identité personnelle sur un morceau comme Subordinated au premier riff très Death’n’Roll.
On notera également la bonne reprise
Reincarnation du groupe finlandais culte
Demigod, ce gimmick de reprendre un titre marquant reviendra par la suite sur chaque album. Si
Impurity sortait aujourd'hui, il aurait de fortes chances de passer inaperçu ou simplement comme un album de Death lambda, mais à l'époque cet album détonnait de par son intéressant mélange de lourdeur et de brutalité, les plus jeunes deathsters seront certainement étonnés d’apprendre qu’à l’époque le style de
Fleshcrawl était considéré comme du brutal Death
Metal, les critères changent…
Le point faible du disque est peut-être une certaine hétérogénéité des morceaux, allant de l’excellent (le sombre et violent
Withering Life) au plus moyen (Center of
Hate). Toutefois avec
Impurity,
Fleshcrawl définit un peu mieux son style et commence outre Rhin à faire de l’ombre à un
Morgoth déjà sur la pente descendante.
BG
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