Décidément
Fleshcrawl aime travailler avec les grands noms, après avoir enregistré
Impurity au Unisound de Dan
Swanö, les allemands remettent le couvert deux ans plus tard avec
Bloodsoul (1996), mis en boite au fameux (pas encore à ce moment là, mais qui gagnera ses lettres de noblesse grâce au travail sur les disques cultes de
Marduk,
Dimmu Borgir et
Dark Funeral )
Abyss studio de Peter Tägtgren. Ce dernier pousse d'ailleurs la "chansonnette" sur le titre éponyme du CD.
Force est de constater que le séjour au
Abyss a fait gagner aux allemands de la puissance, même si on retrouve ce son de "tronçonneuse" dans les guitares (ultra compressées) si caractéristique des groupes de Death suédois.
Fleshcrawl a également gagné en maturité de composition :
Nocturnal Funeral (à l’esprit presque Black
Metal), ou Recycling the Corpses sont des purs joyaux d’un Death
Metal belliqueux et sombre, tel un Grave sous EPO.
Niveau brutalité
Fleshcrawl est monté d'un gros cran : les titres sont plus bien plus violents, il n'y a qu'à écouter l'incroyable éponyme
Bloodsoul pour s'en convaincre, chaque riff des frères Hanus et chaque accélération de Bastian est une invitation au headbang et à défoncer les murs.
Les allemands insistent aussi davantage qu’avant sur leurs thèmes musicaux, laissant aux morceaux le temps de se développer : plus travaillés, plus longs (d'où les seulement huit titres sur l'album), mais sans atteindre les 7 minutes comme sur le premier album. Le résultat est plus intense, plus homogène,
Bloodsoul montre ainsi un
Fleshcrawl au sommet de son art, proposant un Death imparable et dévastateur. Je recommande notamment The Age of Chaos, son riff massif à 1:47 et l’accélération qui suit : un plan très représentatif de l’efficacité du disque. A noter que le chant ne déroge pas à la règle, Alex Pretzer s'est surpassé sur cet album, se montrant agressif comme jamais.
La cerise sur le bateau (hé hé) se nomme
Embalmed Beauty Slept, reprise des cultes
Demilich qui sied à merveille au Death à la fois lourd et violent de
Fleshcrawl.
Fleshcrawl est hélas arrivé à son apogée au moment le plus creux du Death
Metal, passant allègrement inaperçu en pleine explosion du Death mélodique et du Black
Metal nordique, pourtant en valeur intrinsèque,
Bloodsoul est une des meilleures sorties pure Death
Metal de 1996 avec None So
Vile (
Cryptopsy),
Vile (
Cannibal Corpse),
Hammer of Gods (
Angelcorpse) et Serenadium (
Iniquity), Dans tous le cas
Fleshcrawl s’installe parmi les leaders en Allemagne avec
Obscenity qui sort cette année ci le tout aussi redoutable The 3rd Chapter.
Bloodsoul s’inscrit parmi les pertes et profits de l’histoire, à classer parmi les albums au dessus du lot qui ne passeront jamais vraiment à la postérité, ça ne le rend que plus culte !
BG
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