Mis à part un
Blitz Invasions un peu moins catastrophiques, jamais, ô grand jamais, les Allemands de
Ritual Steel ne seront parvenus à nous inspirer une quelconque bienveillance à l'égard de leurs travaux désespérément engoncés dans un traditionalisme Heavy
Metal inspiré par les
Manowar,
Virgin Steele et autres Iron Maiden. Pire encore, alors que l'ambition affichée de Martin Zwellmer, batteur et fondateur de ce groupe, était de rendre les travaux de sa créature plus professionnels et que, pour ce faire, il recruta d'autres musiciens, l'album qui en résulta fut l'un des plus décevant de sa carrière. Aussi la sortie, en cette année 2013, d'un nouvel effort intitulé
Immortal n'était certainement pas de bonne augure. Et ce même si cet opus sortait plus de 6 ans après son prédécesseur direct.
On se souviendra aussi que les œuvres de
Ritual Steel auront parfois, naguère, souffert d'un traitement sonore assez handicapant. Sans déroger à cette règle inaltérable, ce nouvel effort bénéficie donc d'une production qui, cette fois-ci, sera étrangement embarrassante. Mais qu'y a-t-il donc d'étrange à cela puisque cette habitude est immuable, me direz vous ? Ce qui est proprement insolite c'est que si autrefois les disques de ce collectif auront souvent eu tendance à se complaire dans une sonorité ambiante manquant de graves, ce
Immortal innove puisque, quant à lui, il nous propose rien moins que l'exact contraire. Une musique donc où les basses seront omniprésentes. Tant d'ailleurs que ses titres gagneront indéniablement en puissance et en épaisseur. Un bien pour un mal puisque dans le même temps l'ensemble s'alourdira d'un écho rendant, parfois, le tout un peu plus confus.
S'agissant de l'un des autres défauts récurrents de
Ritual Steel, c'est-à-dire les chants, notons que John Cason aura eu ici la brillante idée de ne pas trop abuser de ces aigus extrêmes où sa voix perd de sa prestance et de sa consistance.
De plus, a contrario d'un
Invincible Warriors exsangue de la moindre inspiration, ce plaidoyer nous offre tout de même quelques instants marquants.
Aggressor, The
Ritual Law ou encore
Judgement Day sont, par exemple, des titres, certes, convenus mais plutôt agréables.
Metal Sanctuary et Get
Down to the Underworld sont, quant à eux, deux chansons à la lourdeur, et aux soli superbes, plus proche d'un
Power US. Ce qui, convenons-en, est plutôt inhabituel pour ce quatuor originaire de Schleswig. Deux morceaux qui, eux aussi, sont plutôt sympathiques.
Tout comme Welcome to the
Metal Dead dont le seul véritable défaut est cette durée quasi insurmontable s'étalant sur pas moins de 23 minutes. Nul doute qu'en épurant cette piste, elle aurait gagné en efficacité (en l'amputant par exemple d'une partie de ce break central répétitif).
Ritual Steel serait-il donc en passe de réussir l'exploit de nous séduire?
Pas complètement si l'on en juge les quelques autres moments difficiles qu'il nous propose ici.
Et du côté de ces supplices douloureux, parlons donc de Satisfy your Dreams aux couplets dissonants et crispants ou de
Solar Maiden II qui n'est autre que la suite du titre du même nom extrait du premier disque composé par Martin Zwellmer et ses comparses (les mélodies de guitares étant très similaires) affublé, de surcroit, de chœurs pénibles et dysharmoniques.
Pour finir, est-il bien nécessaire de rajouter quelques lignes sur une pochette qui, une fois encore, sera d'un stylisme assez moyen et pourvu de teintes bien trop criardes ? Non, évidemment...
Des défauts en chassant d'autres, ce
Immortal apparaît donc globalement moins pire que son prédécesseur. Il pourrait même s'agir là du moins mauvais de toutes la discographie de
Ritual Steel. C'est dire...
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