Nan, mais naaaaaaan là, faut arrêter les conneries…
Avant
Incubus, c'était frais, c'était bien. Ca te mettait une pêche d'enfer, tout en te redonnant le sourire. Ca t'ensoleillait la journée, même lorsque ces dites journées étaient aussi grises que la gueule de ma vieille tante en plein mois de Janvier. C'était énergique mais subtil, diversifié sans être égaré, c'était funky, rock, hip-hop, metal, pop, c'était tout ça a la fois, et ça rendait bien, tellement bien… C'était à l'époque de S.C.I.E.N.C.E et de
Make Yourself. C'était à l'époque ou
Incubus était LE groupe de fusion qui enterrait tout le monde, même ses propres maîtres (
Faith No More, RATM… ). Mais en 2011, avec " If Not Now, When ? ",
Incubus n'a enterré personne a part lui-même…
" If Not Now, When ? ", c'est ce qui s'appelle " scier la branche sur laquelle on est assis ", ou comment se tirer une balle dans le pied quand on a déjà du mal a marcher.
Incubus était en déclin certes, mais conservait toujours cet instinct de survie propres aux grands groupes qui, même mourants, feront toujours des albums meilleurs que les meilleurs albums des groupes médiocres. Enfin, c'est ce que je croyais. " Lights Grenades ", bien que nettement en dessous des précédents albums, restait malgré tout un album très correct... Mais le nouveau
Incubus, c'est la preuve vivante ( et récente ), comme le " I'm With You " des
Red Hot qui allait sortir le mois d'après, que même les grands groupes peuvent toucher le fond du fond.
Dans le nouveau
Incubus, c'est bien simple, on ne trouve rien. Les musiciens sont transparents, Brandon Boyd chante d'une voix lisse et blanche, et les compos respirent le néant. Un peu comme à l'arrière-plan de sa pochette de CD, " If Not Now, When ? " est vide, tristement vide, comme à l'intérieur du crâne de Nicholson à la fin de " Vol au Dessus d'un Nid de Coucous ". C'est le désert spirituel, la panne d'inspiration. Où est l'ingéniosité virtuose d'un " Deep
Inside ", l'énergie euphorisante d'un "
Nowhere Fast ", ou même, juste le sens de la mélodie simple mais catchy d'un " Anna Molly " ? Disparus tout ça, place à des ballades plates et fadasses comme c'est pas permis. " If Not Now, When ? ", c'est un peu comme mon annuaire PagesJaunes, on parcoure un peu, puis on décroche...
Ce qui manque surtout à ce nouvel opus quand on le compare aux anciens albums, c'est le manque total et flagrant de dynamisme.
Incubus est devenu aussi mou du bide qu'un petit vieux cloué dans un fauteuil roulant. " Isadore ", " Thieves ", " Friends and Lovers ", autant de vaines et pitoyables tentatives d'essayer de faire une espèce d'Harvest des années 2010. Mais n'est pas Neil Young qui veut ! "
Promises, promises " ressemble vaguement à la reprise de " Easy " des
Faith No More, la virtuosité en moins. Le titre éponyme est affligeant de niaiserie ( raaaah ces envolées lyriques à la con !!!! ). Et l'unique tentative d'envoyer la sauce ( "
Switchblade " ) est un échec cuisant, qui retombe à plat aussi vite qu'il a décollé. Seule " Defiance ", jolie ballade un peu folk pas prise de tête, relève ( un peu ) le niveau.
" If Not Now, When ? " ? Et ben, maintenant. Ouais, ouais maintenant, ce serait le mieux... Le mieux de quoi ? Mais d'arrêter les conneries bien sûr ! De s'arrêter là et de prendre sa retraite, avant de ternir pour de bon une image encore positive.
Incubus signe là un disque gris et plat comme une pierre tombale, eux qui pourtant pouvaient ensoleiller les journées les plus ténébreuses, les voilà qui appâtent le chaland avec du creusement triste, et du tristement creux. De cette masse insipide de bluettes ennuyeuses, pourtant, un titre se dégage très, très nettement. " Adolescents ", premier titre dévoilé et premier single de cet album aux airs de chant de cygne, est littéralement somptueux, et laissait présager, avant la sortie de l'album, un disque majestueux. Mais il n'en est rien, et il est temps à présent de faire le deuil d'un groupe qui fut grand, mais qui se repose ( ou plutôt s'écroule ) sur des lauriers fanés, même si Adolescents est peut-être le plus beau titre jamais composé par le groupe depuis ses débuts. " If Not Now, When ? ", un champ de purin où a pu pousser, on ne sait trop comment, une magnifique rose.
Pour les red hot, j'ai décroché après le californication...
Et bien moi j'adore cet album plein de finesse et nostalgie. Le chant n'a jamais été aussi beau, pas de soli dissonants horribles dont le guitariste a l'habitude, j'ai des frissons à chaque écoute. Il faut avoir l'esprit ouvert pour apprécier. Il n'empêche que j'adore tout les autres albums. Incubus est créatif, intelligent, passionné, et quel voix.
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