Pour peu que la malhonnêteté intellectuelle soit le fond de commerce de votre humble serviteur, il serait assez aisé d'écrire une grande partie de ce texte voué à la modeste analyse de ce
Hyper Martyrium, nouvel effort des transalpins de
Centvrion. Pour ce faire il suffirait alors de calquer certaines des lignes de cette dissertation sur celles rédigées pour son prédécesseur. Le fond de ce nouvel opus étant, en effet, peu ou prou, bâtis sur les mêmes fondations Heavy Speed
Metal Thrashy d'obédience Américano-britanniques que nous proposait un premier album,
Arise of the Empire, sortis un an plus tôt. Des soubassements que, par ailleurs, ni
Judas Priest, qui ouvrit cette voie en
Europe avec l'excellentissime et inamovible Painkiller, ni même Cage ne renieraient tout à fait.
Inutile de préciser donc que cris suraigus sur fond de riffs tranchants soutenues par des rythmes souvent prestes composeront donc, une fois encore, l'essentiel de ce manifeste. Hurlements que Germano Quintaba n'a de cesse de nous imposer avec une insistance qui, parfois, devient presque agaçante. L'interprétation est aussi importante sinon plus que la performance pure et atteindre des notes, aussi hautes fussent elles, n'a pas grand d'intérêt si en parallèle on peine à véhiculer une quelconque émotion et une quelconque nuance. Une évidence dont le hurleur gagnerait à s'inspirer.
Evoquons aussi, brièvement, une production qui accuse encore quelques arres faiblesses mais qui, dans l'ensemble, est tout à fait appréciable.
Mais fermons là cette parenthèse et tentons de dégager quelques points positifs de ce manifeste.
Car au delà de ce premier constat facile, et, avouons le, plutôt défavorable, reconnaissons que ce nouvel effort aura bien quelques qualités. Le quintette y aura, en effet, consentis quelques efforts afin de nuancer un peu son propos. Des titres moins invariablement véloces exprimeront, en premier lieu, un semblant de différence. Un premier pas que l'ajout de voix gutturales
Death, ou growls, viendra souligner de manière intrigante. Cet appétit nouveau pour ces lignes vocales plus extrêmes seront, en effet, de nature suffisamment étonnante pour nous tenir éveiller et un minimum bienveillant (Deflagration of Violence malgré son aspect très décousu,
Hyper Martyrium, Tallis Pater...).
Call of the
Blood, titre le plus lourd et le plus posé de cet opus, est sans aucun doute aussi son meilleur. D'ailleurs peut-être qu'il y a là un chemin créatif que les Italiens devraient envisager.
L'album se clôt sur une reprise nerveuse de Riding on the
Winds (
Judas Priest - Screaming for
Vengeance (1982)), pas totalement inintéressante et qui le serait même davantage encore si ce chanteur consentait à ne pas autant insister à se complaire en ces aigus systématiques et s'il consentait à davantage s'installer en ces graves caverneux.
Un peu mieux que son prédécesseur, ou plutôt un peu moins pire,
Hyper Martyrium est encore loin d'être à même de pouvoir nous séduire. Il constitue néanmoins une évolution sinon encourageante tout au moins notable. Gageons cependant que
Centvrion conserve cette nouvelle orientation mais accélère le pas vers une terre promise plus inspirée car le voyage, à la mesure des disparités ténues qui séparent son premier pas de son second, promet d'être long.
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