1984 n’est pas une bonne année pour The
Exploited comme pour l’ensemble de la scène punk anglaise. Les ventes de l’album Let’s Start A
War ne sont pas géniales. De plus, le contrat avec le label
Pax Record arrive à son terme et il ne sera pas renouvelé. The
Exploited se retrouve à la rue et galère pour se retrouver une nouvelle maison de disque. Cerise sur le gâteau, le groupe se retrouve en procès avec l’artiste Pushead, le dessinateur du crâne à crête de Let’s Start A
War. En plus de ne pas avoir été crédité sur l’album, il n’a pas été payé pour son travail. Wattie dira simplement que cette affaire concerne Pushed et
Pax Record et que c’était au label de payer pas au groupe.
Donc mis à part une petite tournée organisée par le magazine Sounds qui va se terminer par un concert d’anthologie au
London Rainbow, il ne se passera pas grand-chose pour The
Exploited en cette année 1984.
Puis à la fin de l’année, le groupe signe un contrat avec Konexion Record et retourne en studio pour l’enregistrement de son quatrième album. A noter que The
Exploited a changé de bassiste ; Billy Dunn est parti et est remplacé par
Wayne Tyas.
Horror Epics sort en mars 1985 et les critiques ne sont pas toutes favorables. La première chose qui choque, c’est le son de batterie trafiqué à un point tel qu’on dirait une batterie électronique. Il faut reconnaître que ce son de batterie n’est pas du tout adapté à la musique du groupe et est même gênant. La deuxième chose qui déconcerte c’est au niveau des tempos qui se sont considérablement ralentis avec beaucoup de morceau mi-tempo et seulement 5 titres speed sur 11. Pour un groupe qui a toujours basé sa musique sur la vitesse et la violence, c’est un peu limite.
Même s’il s’agit d’un des disques les plus faibles du groupe,
Horror Epics n’est pas un album qu’il faut bouder. Déjà les 5 titres speed sont assez énormes, notamment « Don’t Forget The Chaos » et « Maggie » qui sont deux classiques du groupe. Puis Wattie est toujours aussi virulent dans ses textes, notamment le refrain de « Maggie » (Margaret Thatcher pour les ignares) :
- Maggie Maggie You Cunt (Maggie Maggie t’es une salope)
- Maggie Maggie Maggie Maggie You Fucking Cunt (Maggie Maggie Maggie Maggie t’es qu’une putain de salope »
Pour ce qui est des morceaux mi-tempos, ceux-ci sont généralement construits sur des roulements de fûts un peu tribaux. Certains sont vraiment excellents, notamment le morceau «
Horror Epics » qui retrouve un peu l’esprit du «
God Saved The Queen » sur Let’s Start A
War, mais 6 morceaux comme ça, c’est un peu trop à mon goût.
Mis à part le morceau «
Down Below » avec son riff hard rock qui me fait à chaque fois penser à un mélange ridicule entre le « Silly Thing » des
Sex Pistols et « Grave New World » de
Discharge, dans l’ensemble, The
Exploited retrouve des sonorités beaucoup plus punks sur cet album. Avec des morceaux comme «
Treat You Like
Shit », «
Law And Order » voire “My
Life”, on n’est pas loin de l’esprit de Punk’s Not
Dead.
Malheureusement pour le groupe, les ventes de
Horror Epics seront très moyennes et la tournées US qui s’en suivra un véritable désastre avec des dates où les shows seront considérablement écourtés. D’ailleurs elle sera stoppée avant son terme suite à une bagarre sur scène entre Wattie et son guitariste Karl Morris. Ce dernier va bien sûr se barrer du groupe emmenant avec lui le bassiste
Wayne.
Et je pense aussi que les changement incessants de musiciens nuisent à l'efficacité du groupe et de cet album en particulier. La patte de "Big John" me manquera toujours...
Merci Wodulf, je suis tes chroniques avec assiduité et à chaque fois, j'en apprend un peu.
Perso, j'ai l'impression que The Exploited a voulu par moment s'essayer au post-punk, déjà avec le son de la batterie qui fait très new-wave, et par le ralentissement de certains morceaux. Un album avec le cul entre deux chaises. Autant Blitz ont fait passer leur changement de style en douceur via l'EP New age, autant The Exploited s'est passablement chié dessus.
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