« Nous sommes en 2007 après Jésus-Christ ; tout le metalcore est occupé par des groupes sans originalité et sans talent... Tout ? Non ! Car quelques groupes foncièrement monstrueux peuplés d'irréductibles musiciens talentueux résistent encore et toujours à l'envahisseur. Et la vie n'est pas facile pour les piliers du genre comme
As I Lay Dying,
Maroon,
Killswitch Engage et
Haste The Day... »
Après s’être fait connaître sur le split CD avec
I Killed The Prom Queen en 2003, le jeune groupe
Parkway Drive s’est bien immiscé dans le style avec son premier album
Killing with a Smile deux ans plus tard. Ils ont ré-enchainé l’année suivante par le très bon
Don't Close Your Eyes ce qui leur a permis d’être une valeur sûre dans le genre, à grands coups de breakdowns lourds, de mélodies acérées et d’un chant particulièrement violent, évitant avec ingéniosité les chants clairs inégaux et trop souvent mal placés. Puis ils enchainent encore une fois l’année qui suit par un troisième album.
N’étant pas vraiment fan des albums qui se suivent d’année en année, je suis resté très tatillon sur ce nouvel opus, craignant une précipitation malvenue quant à la qualité de la galette… J’avais bien évidemment tort. En 2007 sort
Horizons, LA claque metalcore, le CD surpuissant qui allait tout chambouler, celui qui allait clairement s’imposer devant le pourtant excellent
An Ocean Between Us ou encore Pressure the Hinges de
Haste The Day et Plagues de
The Devil Wears Prada, des groupes alors beaucoup plus reconnus mais qui n’ont rien proposé de valable comparé à ce nouveau full lenght des Australiens.
Qu’est-ce qui différencie ce troisième album de ses précédentes productions mais aussi des autres disques du genre ? Avant tout son impact sonore garni de chansons inoubliables, son professionnalisme déroutant, la force dans ses structures, sa durée, ses compositions acérées, son chant brutal placé avec brio sur des mélodies envoutantes.
Parkway Drive frappent là où on les attend le moins ; ils envoient sévèrement une multitude de hits à faire pâlir les plus endurcis… Ils ont bien compris leurs erreurs, bien assimilé la base du genre, ce côté metalcore que beaucoup oublient qu’il signifie metal/hardcore…
Parkway Drive, eux, font du hardcore à la fois extrêmement bourrin mais aussi terriblement mélodique, la preuve avec leurs refrains et autres riffs mélo indéniablement mémorables. Qui arrive à se débarrasser de la mélodie enivrante de "
Idols and Anchors", du début fracassant de "
Breaking Point", de ce breakdown écrasant sur "Boneyards" ou même tout simplement de cette intro peu originale en soi mais diaboliquement entrainante ?
Ce qui fait la réelle force de
Horizons, c’est donc cette façon d’insuffler à chaque chanson sa personnalité propre, sa touche, son identité reconnaissable entre mille, avec des passages d’une logique et d’une puissance atypique. Chose rare pour un genre épuré de part et d’autre. Les morceaux sont donc à chaque fois unique mais empreint d’une même continuité artistique. Vous connaissez cette sensation de connaitre un album par cœur et ce, au bout de quelques écoutes à peine ;
Horizons fait cet effet-là également. Les chansons restent en tête et, sans pourtant réellement innover, le groupe insuffle à son album une patte désormais bien ancrée.
Dès l’introduction et jusqu’au titre final, on en prend la poire à grands coups de saccades rapides et précises ("Feed
Them to the Pigs", "
Dead Man’s Chest"), de riffs mélo tout simplement majestueux ("
Idols and
Anchor", "
Carrion", la très courte mais enchanteresse "Moments in Oblivion") ou encore de beatdowns à nous faire péter les bras durant des concerts énervés (pour les avoir vu en live, je peux vous dire que ça mouline sec sur "The
Siren’s Song"). Le nouveau venu Jia O'Connor assure clairement avec sa basse, appuyant avec malice une rythmique déjà bien entrainante. Quant à la batterie, c’est du très très lourd, Ben Gordon mettant un point d’honneur à ses précédentes prestations en variant continuellement son jeu à travers des breaks précis, des beatdowns imposants et du taquet en veux-tu en voilà. Pour finir, le chant écorché de Winston n’a jamais été aussi violent, nous calmant d’entrée quant à sa puissance et son débit remarquable. Un débit puissant calé à la perfection sur une musique parfois peu adaptée.
En somme,
Horizons est sans conteste le meilleur album de
Parkway Drive et l’un des meilleurs du genre, à la fois puissant, personnel et inoubliable. Une perle dans le metalcore pour un CD à écoute inlassablement.
Cet album je le trouve trop similaire au précédent, Killing With A Smile qui était déjà une belle claque à lui seul, j'ai eu l'impression que le groupe se répète dans celui-là. Alors oui les compos sont démentiels, mais au final c'est un peu un Killing With A Smile Plus avec une technique plus maîtrisé. L'absence de chant mélodique se fait vraiment ressentir, à force que mettre le paquet niveau gros son, ça manque d'équilibre avec quelques temps morts mélodiques pour aérer le tout.
Alors oui je peux paraître critique pour cet album considéré comme un mastodon du genre, mais j'ai tellement écouté dans le passé le premier album, qu'au final en achetant et découvrant Horizons ça ne m'a pas plus marqué que ça, du moins pas comme je l'espérait. Mais en soi je reconnais sans problème que c'est une grosse tuerie, enfin je veux dire, Feed Them to the Pigs a un breakdown a me bousiller les cervicales, Five Months et Breaking Point dans leur ensemble sont des juste des chansons de dingue, et Horizons est l'ultime grosse claque de l'album. C'est juste que la différence est peu élevé comparé au premier album qui me tient plus à coeur, et que j'ai du mal avec le metalcore sans aucun chant mélodique. En live par contre, ça doit grave déchirer mais genre sévère...
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