Darker Still

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15/20
Nom du groupe Parkway Drive
Nom de l'album Darker Still
Type Album
Date de parution 09 Septembre 2022
Style MusicalMetalcore
Membres possèdant cet album38

Tracklist

1.
 Ground Zero
 04:09
2.
 Like Napalm
 03:46
3.
 Glitch
 04:32
4.
 The Greatest Fear
 05:50
5.
 Darker Still
 06:51
6.
 Imperial Heretic
 04:51
7.
 If a God Can Bleed
 02:41
8.
 Soul Bleach
 03:32
9.
 Stranger
 00:51
10.
 Land of the Lost
 05:00
11.
 From the Heart of the Darkness
 05:09

Durée totale : 47:12

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Parkway Drive


Chronique @ Groaw

23 Septembre 2022

L’obscurité s’en est allée et laisse désormais sa place à la pauvreté et à la désolation

L’exploration est un chemin semé d’embûches. Certains vont relever ces épreuves avec brio, d’autres vont lourdement chuter sans jamais se relever. Quelle est donc la meilleure décision à prendre ? Jouer la sécurité et continuer en terrain connu ? S’aventurer et risquer de se brûler les ailes ? La peur de l’inconnu est-elle plus forte que l’envie d’évasion ? A ces nombreuses questions, les réponses peuvent être uniques ou multiples aussi bien qu’elles peuvent être évidentes ou incertaines. Dans un monde où le train-train quotidien semble convenir au plus grand nombre, des irréductibles tentent pourtant ce saut dans l’insoupçonné et le mystérieux. Que sont-ils devenus ? Pour le savoir, votre modeste chroniqueur va vous conter une de ces histoires.

Notre récit commence au début des années 2000. A cette époque, un style appelé le metalcore vit une naissance ainsi qu’un développement soudain au point de devenir un des genres les plus prolifiques. Ce rapide engouement est le fruit d’un travail de nombreuses formations mais aussi d’une approche plus mélodique, attrait encore discret une décennie auparavant. Dans ce modèle florissant, un groupe australien a posé sa pierre à l’édifice, une empreinte désormais ineffaçable. Parkway Drive, c’est son nom, fait partie de ces pionniers qui ont permis la popularisation du metalcore et est encore aujourd’hui l’un des combos les plus renommées mais aussi les plus estimées de cette scène. Pourtant, un tournant majeur aura fait basculer toute une époque.

On sentait d’ores et déjà ce vent tournant à l’approche d’Ire, cinquième opus du quintet. Avec un spectre ainsi qu’une palette vocale élargis, les Australiens avaient engagé leur métamorphose. Mais c’est bien avec Reverence que cette transfiguration s’est achevée avec une direction heavy, parfois même rock mélodique ainsi qu’un chant clair bien plus enraciné. Ce changement de cap n’a pas été sans conséquences pour nos Australiens. Plutôt solide comme un roc à travers ses différents disques, cette sixième toile a marqué les premières suffisances du groupe avec des compositions assez inégales et quelques sensations de répétitions. Cette irrégularité s’est aussi manifestée par le public puisque l’accueil de ce nouvel opus avait été très mitigé, voire décrié par certains.

Et ce n’est clairement pas avec Darker Still, septième offrande publiée à nouveau sous les maisons de disques Epitaph Records et Resist Records, que les Australiens comptent modifier leur but. Cette œuvre écrite pendant le confinement est, selon les dires de son frontman Winston McCall, un récit sur les difficultés et les souffrances vécues par les membres du groupe. La santé mentale est un sujet récurrent de ce tableau, un supplice vécu par des tournées non-stop durant près d’une vingtaine d’années, d’une longue pause et d’une reprise qui risquait de détruire le groupe. Finalement, notre quintet a décidé d’annuler sa tournée nord-américaine pour se concentrer pleinement sur cette parution quasi surprise.

Toute cette douleur accumulée ces derniers temps est parfaitement retranscrite dans la prestation vocale de Winston McCall. Ainsi, dans le morceau d’ouverture Ground Zero, c’est une voix d’abord tiraillée, assez tremblante et déchirée accompagnée d’une boîte à musique qui nous rend morose. Ce chagrin va rapidement se transformer en rage, l’instrumental va également se révolter avec un riffing certes simpliste mais acéré et percutant. Le refrain est un véritable appel à suivre cette rébellion avec ces chœurs qui savent lever les foules. S’en suit un breakdown qui reprend le même schéma que les couplets avec quelques effets au niveau des guitares. Leur sonorité est la ligne directrice des travaux qui avaient été proposés sur Reverence.

Néanmoins, et à la grande différence du précédent opus, Parkway Drive peine véritablement à se renouveler sur ce nouveau disque. Sur certains titres, ce manque de variété est flagrant comme sur Glitch qui nous resservira dans son entièreté le même riffing malgré cette tentative en milieu de morceau à se diversifier via un petit solo de guitare. Le groupe n’hésitera d’ailleurs pas à pomper ses propres riffings et à proposer des schémas quasiment identiques, en atteste Imperial Heretic qui usera de ce même plan couplet-refrain-couplet-refrain avec un solo juste après le second refrain avant de repartir sur ces chœurs fédérateurs. Les effets de guitare à la pédale illustreront de même cette rengaine et cette lassitude croissante.

Ce rabâchage se tourne parfois jusqu’au ridicule et à l’incrédulité tant la platitude et l’embarras se font ressentir. If A God Can Bleed expose pleinement cette gêne et cette extrême faiblesse. La voix de Winston McCall est un désastre de bout en bout avec une tentative complètement loupée de ressembler à un Ivan Moddy de Five Finger Death Punch. L’instrumental ne sauvera pas la catastrophe que nous sommes en train de vivre avec un clavier et une batterie qui se réduisent en trois notes affligeantes répétés en boucle. Même au niveau du travail lyrique, pourtant spécialité de la formation, le standing est bien bas en témoigne ces quelques lignes qui résument à elles seules les trois quart du titre : « If a god can bleed, then I’ll bleed you out. Like a god can bleed, then I’ll bleed you out ».

Pourtant, au milieu de ce naufrage, certaines compositions sont de bonnes voire d’excellentes factures. Ces agréables impressions se déclarent par des références, des clins d’œil à des groupes mythiques. Entre autres, sur The Greatest Fear, on pourra percevoir une forte inspiration des Pink Floyd et notamment de leur tube Another Brick In The Wall, qu’il s’agisse de la rythmique ou du chant. De même, la simple présence de l’orgue et des chœurs apportent cette ambiance morose que l’on ne retrouve pas forcément sur certains morceaux. Mais c’est bien le titre éponyme qui va nous stupéfaire avec une magnifique balade digne d’un Metallica ou d’un Iron Maiden. On y retrouve plusieurs attraits, principalement dans la progression et l’exécution qui sont le portrait craché d’un Nothing Else Matters, le tout plus mélancolique et dramatique.

C’est donc une réelle déception qu’est ce Darker Still qui ne saura convaincre qu’à de trop rares occasions. Bien que le quintet australien profite une nouvelle fois d’une production minutieuse, ses écrits sont bien trop prévisibles et répétitifs pour éveiller la curiosité de l’auditeur. De même, avec un riffing cyclique et des effets de guitare utilisés au-delà du paroxysme, l’album créé inévitablement une sensation de longueur qui ne nous quitte pas. Hormis deux-trois titres qui sortent des atouts de leur poche, le reste des morceaux est facilement dispensable, voire aisément oubliable. A vous de voir désormais si vous laisserez une chance ou non à ce petit nouveau.

5 Commentaires

9 J'aime

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Goneo - 26 Septembre 2022:

Je ne trouve pas....

Une suite de "reverance" dans la construction et la façon de composer. Du coup le côté surprise (comme cela a pu me faire sur IRE) est très atténué. Par contre c'est ultra efficace, les riffs, les refrains, les mélodies, c'est dingue comment tout est millimétré ! on sent le truc peauffiné pour la scéne à fond. Même le tempo qui est presque lourdeau, je vois déjà les lights, et les flammes jaillir sur le tempo.

Les 4 premiers morceaux sont du tubes, ça marche hyper bien. Sur mes premières écoutes, je trouvais la suite vraiment en "ventre mou" de l'album puis une reprise sur Soul Bleach qui relance, et surtout qui réveille. Cette balade " Darker Still " que je trouvais bien longuette, fini par me convaincre.

En fin de compte à par les 2 interludes " If a God Can Bleed" et "Stranger" et encore stranger fait plus office d'intro à la chanson suivante, rien ne me dérange sur cet opus.

Je le trouve même plus varié que le précédent, les petits côtés symphoniques et autre piano lui donne du corps. Je n'ai pas de sensation de répétition. C'est un peu leur "Black album" je trouve, pour moi il n'y a pas de ratage, toutes les compos sont très bonnes et ne ce ressemble pas. 

Je pense que leur version un "Radio Metalcore" peut faire basculer des gens dans le metal, comme la put faire Linkin park ou Slipknot et d'autre.

Groaw - 26 Septembre 2022:

Concrètement, nous sommes en effet dans une certaine suite de Reverance mais je n'y retrouve absolument pas la diversité et la hargne qu'il y avait sur ce dernier. Le riffing est assez mou du genou, très répétitif sur l'ensemble des morceaux et bourrés d'effets de pédale qui finissent par me hérisser le poil. J'avais pris du temps à apprécier Reverence mais à force d'y revenir, j'ai trouvé le virage de Parkway Drive intéressant. Ici, il n'en est rien avec des ressemblances flagrantes et des mélodies aux mêmes schémas et notes. Pourtant, je lui ai vraiment donné sa chance mais hormis les deux-trois titres que j'ai cité dans ma chronique, le reste est banal.

On a pas forcément de surprises à avoir, sachant que la formation nous avait prévenue de ce qui nous attendait mais je suis désolé, je trouve vraiment la composition des titres fainéante et lassante. Après, là où je te rejoins sans doute plus, c'est que c'est peut-être un album taillé pour la scène et qui ne donne pas le résultat escompté en studio. A ce niveau, seule les performances live pourront nous livrer une réponse.

On ne peut pas vraiment parler de metalcore ici, presque rien ne s'y apparente d'ailleurs hormis un ou deux breakdowns et le chant parfois bagarreur de Winston McCall. Là, on est clairement sur un registre rock à mon sens, bien plus que sur Reverence en tout cas avec, comme je l'ai souligné, des références à des légendes du genre. Je te rejoins sur l'accessibilité de Parkway Drive, cette volonté de faire rentrer un public généralement en froid avec le metal et sur ce point, je dis pourquoi pas. Mais il faut à minimum que ça en vaille la peine et que ça te laisse un souvenir imperrisable. Et à ce niveau, quoi qu'on en dise, on est assez loin du compte.

C'est bien en tout cas d'avoir des avis divergents car on est toujours relativement d'accord entre nous et il n'y a pas vraiment de débat.

Goneo - 26 Septembre 2022:

Je le trouvais banal au début mes premières écoutes des singles, et mes 2 premières sur l'album complet, j'aurais dis la même chose que toi mais un poil plus élogieux (du genre un 12 ou 13/20). Puis un gout d'y reviens-y m'a prit, quelques mélodies me donner envi de ré écouter. Ensuite j'ai commencer à siffler, puis chantouiller, l'album se révélé. Pour le moment j'ai très envi de me le remettre, après la question que je me pose, c'est est ce que ça tiendra dans le temps ?. Je comprend ton avis, on est loin de riffs complexes, c'est comme tu dis juste quelque note.... mais comment ne pas siffler ce sifflement de darker still, difficilement de ne pas bouger la tête sur Ground Zero avec son refrain fédérateur et...... et .....et .... je pourrais citer tout l'album.

SilverClimber - 22 Novembre 2022:

Complétement d'accord avec Goneo, une première écoute en mode "hum bon mouais pourquoi pas" puis je me surprends à avoir la mélodie de Darker Still, les riffs de Glitch et d'autres morceaux qui me trottent, me hantent jusqu'à me posséder l'esprit complétement et m'obliger à remettre l'album encore et encore pour assouvir ma soif de cet skeud....bref je n'arrive toujours pas à l'évaluer correctement d'un point de vue objectif mais ce que je sais c'est que j'en suis actuellement accro et chaque morceau apporte quelque chose aux autres ce qui en fait un ensemble complet dont je ne voudrais rien jeter....et oui du coup je suis passé à la caisse et je me le suis pris, ils m'ont eu ! Reste à voir si l'album gardera sa magie dans le temps après beaucoup plus d'écoutes...

PS: merci pour la chro toujours très bien !

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