Hopiumforthemasses

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16/20
Nom du groupe Ministry
Nom de l'album Hopiumforthemasses
Type Album
Date de parution Mars 2024
Labels Nuclear Blast
Style MusicalMetal Industriel
Membres possèdant cet album13

Tracklist

1.
 B.D.E.
 
2.
 Goddamned White Trash
 
3.
 Just Stop Oil
 
4.
 Aryan Embarrassment
 
5.
 TV Song 1/6 Edition
 
6.
 New Religion
 
7.
 It’s Not Pretty
 
8.
 Cult of Suffering
 
9.
 Ricky’s Hand
 

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Ministry


Chronique @ JeanEdernDesecrator

16 Mars 2024

La boîte de chocolats n'est pas finie

Al Jourgensen, leader et tête pensante de Ministry, a annoncé récemment que le groupe était proche de la fin, probablement après la sortie d'un album supplémentaire. Rassurez-vous, ce n'est pas celui qui nous intéresse, "Hopiumforthemasses", qui vient de sortir chez Nuclear Blast, le 1er mars 2024. Bref, à 65 ans, il dit avoir retiré ses piercings et décidé d'être adulte ! Mais voilà, il nous a déjà fait le coup de la pré-retraite il y a quelques années, et le vieux briscard est encore là malgré des décennies d'excès, et dans un meilleur état que quelqu'un que nommerais pas, eh oui, toujours vivant, toujours debout, le Renaud.

Ministry c'est comme une boîte de chocolat, on ne sait jamais sur quoi on va tomber. D'un disque à l'autre, c'est comme si Al Jourgensen repartait de zéro et faisait un nouvel album comme ça vient, parfois bourrin à la va comme je te pousse, et d'autres fois en proposant quelque chose de plus travaillé. Deux ans après "Moral Hygiene", leur seizième album sort déjà. Comme sur la pochette de "Amerikkkant", la statue se couvre le visage de dépit, mais ici l'artwork tient plutôt du collage en cours d'arts plastiques.
Outre Al, le line-up actuel se compose de Monte Pittman et Cesar Soto aux guitares, John Bechdel aux claviers, Paul d'Amour à la basse, et Ray Mayorga aux drums. On retrouve en invités l'inévitable Jello Biaffra (Dead Kennedys, Lard) sur "Aryan Embarassment", ainsi que Pepper Keenan de Corrosion Of Conformity, et Eugene Hütz de Gogol Bordello.

La seule surprise serait qu'il n'y en a pas vraiment, du moins dans les premiers trois quarts de la galette, qui semblent du même moule que "Moral Hygiène". L'entrée en matière est sans intro, avec des riffs enchaînés en mode groove metal industriel, formant des morceaux assez binaires, efficaces et répétitifs comme "Just Stop Oil", qui surprend heureusement sur le tard, avec son break lourd très bien trouvé, répété en final. Ça fonce aussi à toute berzingue et en ligne droite sur "TV Song 1/6 Edition", pour ne pas risquer de piquer du nez. Il y a même des fois où je me demande si c'est moi qui n'ai pas l'esprit mal tourné quand je trouve quasiment les premiers accords de "Seasons in the Abyss" de Slayer sur ..."Aryan Embarassment", rions un peu...

Le son de l'album est un peu décevant, pour tout dire assez daté, comme s'il avait été déterré d'une strate remontant aux années 90, avec un son des guitares plutôt chimique, style plug-in de base en home studio. La batterie est minimaliste, avec kick et snare en avant et les cymbales en retrait. La partie vocale est par moments assez inégale, d'un côté les gueulantes revendicatives et distordues d'Al qui assurent le minimum syndical, et de l'autre un large recours à des passages samples de voix parlées dont le manque d'énergie dessert le morceau ("Goddamn White Trash "). C'était déjà le cas depuis longtemps, mais sur cet album particulièrement.

Al Jourgensen n'a rien perdu de son sens de la provoc et de la dérision, il le prouve avec des titres comme "BDE", acronyme pour Big Dick Energy, si vous voyez le topo. Comme toujours, le propos est inlassablement dénonciateur. En interview, d'ailleurs Al Jourgensen parle assez peu de sa musique elle même, son principal moteur reste la politique, et cela soutend le contenu des morceaux et leurs raisons d'être.
Il y a néanmoins quelques belles trouvailles, comme ce contraste entre un riff slayerien bien malsain et ces chœurs planants qui se perdent en échos sur "New Religion", ou encore des choeurs mais féminins et bien balancés sur "It's Not Pretty". Et Ministry surprend carrément en allant sur une espèce de pop metal soul très catchy sur "Cult of Suffering", ou Al chante vraiment : à refaire, ça fait du bien d'entendre sa vraie voix. La reprise de "Ricky's Hand", un morceau de Fad Gadget datant du début des années 80, qui ressemble du coup un peu à du Rammstein électronique, achève de faire bifurquer ce disque dans une direction où on ne l'attendait pas au départ, la boucle est bouclée.

Avec "Hopiumforthemasses", Ministry livre un seizième album en demi-teinte, mais qui me rend très curieux sur sa fin de ce que donnerait un Al Jourgensen en solo, juste Al, sans le cirque, les samples et les effets. Pour l'avenir à moyen terme de Ministry, notre éternel rebelle préféré prévoit un dernier album studio, avec le retour de son compère Paul Barker, et vient de préparer un album de vieux morceaux réenregistrés pour l'occasion. La boîte de chocolats n'est pas finie, mais ça, on le savait déjà.

1 Commentaire

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Lemmy80 - 17 Mars 2024:

Le coup de la boîte de chocolat, trop bien ! c'est exactement ça Ministry.

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