Hildebrandslied

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18/20
Nom du groupe Menhir (GER)
Nom de l'album Hildebrandslied
Type Album
Date de parution 2007
Style MusicalBlack Pagan
Membres possèdant cet album68

Tracklist

1.
 Das Alte Lied des Windes
 
2.
 Des Kriegers Gesicht (Ulfhednar)
 
3.
 Intro
 
4.
 Das Hildebrandslied - Teil I
 
5.
 Das Hildebrandslied - Teil II
 
6.
 Dein Ahn
 
7.
 Weit in der Ferne
 

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Menhir (GER)


Chronique @ mariosmash

03 Fevrier 2011

Une des grandes références du black pagan...

Menhir est pour moi une référence absolue quand on parle de black pagan, non seulement parce que c’est un assez vieux groupe pour être respecté (1997 pour le premier album), mais aussi parce que son metal teinté d’éléments folks, de chœurs épiques et d’ambiances cavalières n’a pas volé sa place en première ligne du genre pagan. C’est avec une grande envie de partager ce dernier album du groupe que je me lance dans cette modeste chronique.

Premier bon point pour cet album, on a le droit à un CD supplémentaire qui n’est autre que la démo du groupe « Barditus », qui est très bonne. Jetons un œil ensemble sur la jaquette, une photo de cinq hommes pleurant un autre, étendu à terre, mort (si j'en juge par le nom de l'album, "Hildebrandslied", cet homme est Hilibrant, personnage qui meurt dans je ne sais plus quelle saga). Bon cette jaquette, du fait que ce soit une photographie a du mal à paraitre crédible. Les deux CD quant à eux sont très jolis, de beaux dessins en noir et blanc y figurent (au fond de la boite aussi). Une belle photo au centre du livret me permet de conclure sur le packaging, trois membres du groupe à cheval et traversant un ruisseau de sous bois...

Mais c’est bien plus dans la musique que dans le visuel que repose la beauté de Menhir. En effet l’album commence fort avec le premier titre, (Das Alte Lied Des Windes) un titre très cavalier et accrocheur, on découvre le son du groupe, un son puissant où la guitare rythmique a une place importante. On découvre de même le chant clair de « Heiko », un chant magnifique, une voix caverneuse et puissante, entièrement en allemand (ou Ancien allemand, je n’en suis pas sûr) qui accompagnera tout les titres de l’album, que du bon. Un peu plus tard on entend un chant black, rien de plus normal, on parle tout de même de black pagan. Ce chant apparaît fréquemment durant le CD, moins que les chants clairs tout de même (Sauf sur le titre 6 ou le chant black est dominant).

Comme dit un peu plus haut, la guitare rythmique est importante et assez mise en avant, ce qui donne force aux riffs guerriers du groupe. La guitare lead est aussi très présente, elle s’exprimera à travers de nombreux soli, dont les plus longs dureront plusieurs minutes, à mes yeux ils sont assez techniques et bien exécutés. Au niveau de la batterie c’est très réussi aussi, efficace et puissante, juste ce qu’il faut (dommage que la pédale kick ne claque pas un peu plus, mais bon c’est personnel). L’ensemble est bon niveau son, aucune erreur de mixage ne me saute aux oreilles. Après deux tires épiques, un interlude fait sa timide entrée, guitares acoustiques au rendez vous, un violon fait son apparition et sera présent sur tout les titres restants de l’album. Cet interlude annonce les titres qui formeront le cœur du CD, à savoir « Hildebrandslied I, et Hildebrandslied II », la tristesse de cet interlude nous fait aisément deviner la mort de Hilibrant … Je crois utile de dire que le titre qui suit est le sommet musical de l’album, tout simplement énorme cette piste (Hildebrandslied I), triste et belle, chant clair, violon et arpèges, tout y est pour émouvoir l’auditeur. Le tire qui suivra sera une sorte de poème médiéval très réussi ou se fait entendre le fameux « Tot Ist Hilibrant, Hilibrantes Suno ! » (mort est Hilibrant, fils de Hilibrantes). Un titre très triste aussi.

Je pense qu’il est temps de conclure cette chronique, il y a encore tant de chose à dire sur cet album excellent, mais vous devez aussi faire le nécessaire pour découvrir cette musique, pour découvrir Menhir. Pour moi cet album est un chef d’œuvre, toutes les pistes sont excellentes, ce sera donc un 19/20. Salut!

11 Commentaires

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sebmorgul - 03 Fevrier 2011: un album que j'écoute du début a la fin a chaque fois!un chef d'oeuvre absolut qui mérite largement les 19/20!et bravo pour ta chronique (simple mais efficace)!
 
mariosmash - 03 Fevrier 2011: Merci à toi!
NerZhul - 05 Mai 2011: Je viens de me rendre compte que je n'ai pas mis de commentaire ici ! Très bonne chronique mariosmash, comme d'habitude :p
Ce disque est vraiment un chef d'oeuvre ! Le morceau en vieil haut-allemand est tellement entraînant et la voix du chanteur tellement belle qu'ils ont même plu à mon professeur d'Islandais !
Hildebrandslied mérite bien sa note !

Silent_Flight => J'ai rigolé moi :p
 
mariosmash - 05 Mai 2011: Merci de ton commentaire, ça me fait toujours plaisir de savoir que mes chroniques sont apréciées
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Chronique @ Walhall

02 Juillet 2012

Un voyage par-delà les âges vers la Thuringe des ancêtres.

Ce chef d’œuvre sorti en 2007 représente l’aboutissement de l’art païen de Menhir, dont l’album « Ziuwari », paru six ans plus tôt sur Skaldic Art, le label de Vratyas Vakyas (Falkenbach), était une remarquable ébauche. Six ans de composition pour parcourir le long chemin de l’excellence et sortir cet album magistral, condensé de pugnacité, de mélancolie et de majesté. Avec « Hildebrandslied », Menhir se positionne de facto en tête de file de la scène Black Pagan allemande.

Commençons par l’artwork. Les membres du groupe posent en armes, à pied ou à cheval, épées levées et cheveux au vent. On peut y lire leur détermination à proposer un album de qualité, et force est de constater qu’ils s’en sont donné les moyens jusque dans les détails. Ces photographies épiques sont en parfaite adéquation avec leur musique.

Pour cet album, l’accent a incontestablement été mis sur le travail des guitares (qui, par souci de perfectionnisme, ont du être enregistrées une seconde fois en studio). Au cours des deux premiers morceaux se succèdent nombre de motifs plus acérés les uns que les autres, portés par le martèlement tribal de la double-pédale. Le riff d’ouverture de « Das Alte Lied Des Windes », la première piste, résume à lui seul ce que Menhir sait faire de mieux : mettre la hargne propre à la musique Metal au service de l'émotion qu'elle dégage. C'est par ailleurs un chorus de guitare de près de deux minutes (harmonisé sur la fin) qui termine le morceau en un long decrescendo. On retrouve ce type d' interventions du guitariste soliste sur la majorité des titres.
Là où certains titres de « Ziuwari » paraissaient reposer sur une structure bancale, assemblage peu cohérent de segments musicaux épars (« Das Verborgene Reich » en étant le meilleur exemple), l’homogénéité des compositions de ce « Hildebrandslied » s’impose d'emblée comme l’un des points forts de l'album. L'avant-dernière piste, « Dein Ahn », est ainsi remarquablement construite : aucune partie présentée dans sa progression (linéaire à l'extrême) n'est rejouée par la suite. L'auditeur se voit donc transporté dans un dédale de sensations, sans point de repère. Parfaitement maîtrisée, cette traversée onirique se révèle être éprouvante et exaltante à la fois.

C’est avec une courte introduction instrumentale que s’ouvre la trilogie centrale de l'œuvre, « Hildebrandslied », dont l'ensemble porte le nom. À noter que les textes, principalement en ancien haut Allemand, sont extraits du « Chant d’Hildebrand », antique légende narrant le périple du guerrier Hildebrand, qui, de retour chez lui après trente années d'absence, est provoqué en duel par son propre fils, Hadubrant, qui ne l'a jamais connu et le croyait mort… Nappes de clavier et arpèges de guitare accompagnent la complainte du violon qui annonce le drame à venir.
Vient alors la plus longue chanson composée par Menhir (9:00), sans doute la plus inspirée. Des cordes et des chœurs, dont le rythme et l'intensité varient tout au long du morceau, mettent en lumière le chant incantatoire de Heiko. Un passage acoustique vient aérer le morceau en son milieu : le son rond de la basse, soutenu par le jeu souple du rim shot, s'applique à installer un climat de recueillement, voire d'introspection. Le calme avant la tempête. Puis, d'un cri déchirant, l'assaut est donné : les chevaux hennissent, se ruent en avant, et le fracas de l'acier des lances heurtant le bois des boucliers retentit sur le champ de bataille (quantité d'échantillons sonores sont désormais incorporés dans la musique de Menhir : hurlements d'une meute de loups sur « Ulfhednar », grondements du tonnerre sur « Dein Ahn », suivis du ramage des oiseaux dans les arbres...). Si l'épopée ne révèle pas l'issue (probablement tragique) de l'affrontement, sa mise en musique laisse transparaître un grand tourment.
Pour clore la trilogie, les Allemands se fendent d’une pièce acoustique aux sonorités médiévales envoûtantes, alternant arpèges de guitare et envolées lyriques rythmées par les battements frénétiques des percussions. La voix d’Heiko, chaude et habitée, se révèle dans toute sa splendeur, à la conquête de cet espace ouvert : voix soliste et chœur se répondent dans un entrelacs de lignes magnifiques.
La légende est écrite, et ce pour l'éternité.

Enfin, « Weit In Der Ferne » clôt l’album. Menhir se permet ici d’expérimenter, avec talent, une certaine répétitivité. Les différentes parties sont agréables à l’oreille, quoiqu’un peu fades comparativement aux pistes précédentes. Après la tempête Black Metal savamment déstructurée intitulée « Dein Ahn », aux roulements de batterie chaotiques, les riffs mid-tempo exposés ici semblent vite s’essouffler.
Le temps d’un « oh-oh » repris en chœur, et l’album est terminé. Il ne dure qu'une quarantaine de minutes en totalité, mais ne révèle ses secrets qu'au terme de multiples écoutes.

La production se met au service de la musique : les sons de claviers de piètre qualité caractéristiques des albums précédents ont laissé place à d'excellentes sonorités, qui s’intègrent parfaitement à l’ensemble. Tous les instruments possèdent leur espace d’expression propre, et le violon présent sur quatre des sept pistes de l’album apporte une nouvelle consistance à la musique. Par certains aspects, la production a conservé un aspect « raw » appréciable, qui donne aux compositions un caractère authentique. Ainsi, la distorsion des guitares « grince » juste comme il faut, et les voix claires comme « harsh », presque dénuées d’effet, conservent une puissance intacte. La performance vocale d'Heiko, impériale du début jusqu'à la fin, relève de la prouesse ; la meilleure maîtrise de son timbre rend sa voix bien plus forte et claire qu'auparavant. Seul bémol : la batterie, légèrement en retrait, a un kick peu prononcé.

Voici, en résumé, ce que propose Menhir : quarante minutes d’un son inspiré, créatif et enchanteur qui fera date dans l’histoire du Pagan Metal. Quarante minutes d’une « musique des éléments » figée quelque part entre ciel et terre, qui sait faire souffler le vent comme faire tomber la foudre. Quarante minutes d’un voyage par-delà les âges vers la Thuringe des ancêtres.

18/20

Walhall.

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