Déjà le cinquième album pour les Espagnols d'Albacete. Fondé en 2000, le groupe a progressé d'album en album tant en notoriété locale (14ème des charts espagnols lors de la sortie de "
The Call", une performance enviable par chez nous !) qu'européenne, à force de tournées et d'exposition scénique, notamment dans les festivals Français - citons le X-treme fest, le Motocultor ou le Hellfest.
Trois ans donc après son dernier album, le groupe de Guillermo Izquierdo (vocaux) est retourné enregistrer au Portugal, en compagnie de Daniel Cardoso (multi-instrumentiste chez
Anathema), donnant cette fois ci un son moins mécanique que sur "
Clockwork", et un peu mieux adapté au thrash version canal historique des Espagnols.
Dans un style assez similaire par rapport à ses deux prédécesseurs, le nouvel album des Anges Apatrides emprunte, au gré de compositions un peu plus mélodiques et plus diversifiées que précédemment, autant à
Exodus qu'au
Destruction post-reformation, sans pour autant en être une vulgaire copie. Toutefois, le grain de voix et les variations vocales plus marquées de Izquierdo le rapprochent, notamment dans les lignes les plus mélodiques, toujours autant d'un Dave Mustaine ("Tug Of
War", "Wanderers Forever", et surtout le final "
Hidden Evolution" et son pont mélodique), conférant à de nombreux passages de l'album une touche
Megadeth période "
Countdown To
Extinction" plus que palpable, notamment dans les refrains, mieux travaillés. Démarche qu'un
Whiplash a aussi empruntée dans le passé, avec plus ou moins de succès.
L'atout principal de cet album, au delà de cette ressemblance flagrante, qui peut plaire ou pas, réside dans quelques compositions marquantes (formidable "
Serpents On Parade" au riffing démonte-nuque, "
End Man" dont le riff principal renvoie même à
Napalm Death - voir vidéo ci-dessous - ou l'entraînant "
Immortal"), et également dans la diversité que l'album dégage compte tenu de l'alternance entre morceaux rentre-dedans et moments plus posés. De cette diversité, l'album ressort grandi.
Plus attachant que ses prédécesseurs, et moins scolaire dans le rendu final. Le cœur de l'album se révèle des plus percutants, rendant l'écoute très agréable, dans un sequencing intelligent (un morceau furieux souvent collé à deux autres plus posés) et un sens de la composition finalement mieux mis en avant.
Nous tenons là le meilleur
Angelus Apatrida, dont l'évolution est ici bénéfique. L'affiliation avec des vocaux parfois trop Mustainiens pourra être gênante pour certains, mais nul doute que le groupe a su insuffler un charme qui manquait aux albums précédents ("Speed Of Light" et ses hohoho dynamiques), et laisse augurer d'une place de choix dans le thrash du vieux continent. Et, comme le groupe n'est pas avare de tournées, chacun pourra constater que certains titres mettront le feu dans le pit facilement, à défaut de concurrencer réellement encore le top-thrash européen. Mais, à côté des Italiens de
Game Over ou des Anglais de
Onslaught, pour prendre toutes les générations,
Angelus Apatrida n'a pas (trop) à rougir.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire