Déjà le sixième album pour le quatuor d'Albacete. Reconnus comme un des fers de lance du revival thrash européen estampillé Bay-
Area aux côtés d'
Ultra-Violence ou
Game Over en Italie, par exemple, le gang de Guillermo Izquierdo, toujours fidèle à
Century Media depuis 4 albums, a l'occasion d'enfoncer le clou fort d'un disque à la pochette très engageante. Soutenu par des tournées et participations régulières aux festivals d'été en France,
Angelus Apatrida, parfois taxé de faire un peu du sous-
Megadeth - essentiellement dû au timbre vocal d'Izquierdo - jouit d'un capital sympathie indéniable dans son pays, mais aussi en France.
Il eut été de bon ton d'aborder cet album avec la question qui divise : vont-ils comme
Havok ou
Essence se transformer et évoluer vers un thrash hybride (avec un risque de désaffection radicale du public), ou rester droit dans leurs bottes et perpétuer leur thrash d'école comme
Suicidal Angels (avec un risque de stagnation dangereux à ce stade de leur carrière) ? Déjà, à part au début de "
Ministry Of
God", les relents Mustainiens se font plus rares, et c'est plus vers
Death Angel que l'on ira regarder au fil des dix morceaux d'obédience thrash Bay-
Area classique. On notera une présence de la basse bienvenue dans le mix ("One Of Us"), et un don certain pour le mimétisme (impossible de ne pas penser au
Testament de The New Order ou à
Gothic Slam sur le groovy "The Hum" ou à
Exodus au début de "Downfall Of A
Nation"). Ce sera le principal grief à opposer à ce
Cabaret de la Guillotine, pouvant faire patchwork d'influences trop prégnantes (le chant clair renvoie inéluctablement à Mark Osegueda, par exemple sur "The
Die Is Cast" ou à Chuck Billy sur les parties calmes de "
Witching Hour"). Cela ôtera sensiblement du plaisir à l'écoute du thrasher averti qui préférera toujours l'original à la copie.
Mis à part cela, et la constance indéniable dont fait preuve le groupe espagnol, il est à noter que l'album possède une accroche rythmique remarquable. Chaque titre possède sa propre patte, et l'effort de composition est accru, comparativement aux albums précédents pouvant être oubliables sur la durée, et n'ayant jamais crevé le plafond réellement. Le côté assemblage de riffs qu'on pouvait ressentir chez les premiers efforts d'
Angelus Apatrida n'est ici plus trop présent. Forts de quelques titres de haute volée (dont "The Hum", le rapide "One Of Us" ou l'opener "
Sharpen the Guillotine"),
Angelus sonne plus californien qu'un locataire du Ruthie's Inn et se permet même l'exercice de la ballade longuette ("
Farewell", très
Metallica sans le génie), exercice risqué s'il en est. Difficile quand même de se détacher de l'album-game (ah, tiens, là ça fait
Testament, oh, t'as entendu le riff, ça sonne
Exodus !, purée, le chanteur, on dirait le croisement entre Billy et Osegueda sur ce titre). Il est à craindre que l'album soit de fait cantonné aux fans du groupe, ou aux thrashers n'ayant pas connu les premiers albums des maîtres californiens du genre. Les autres, eux, risquent d'être passablement déçus de cet ensemble de ressemblances réunies en un seul disque.
Tout ceci n'en fait pas un album désagréable, bien au contraire, car
Angelus Apatrida s'approprie à la force du riff l'esprit Bay-
Area des années 88-90 avec application et sérieux. On regrettera quand même que le groupe, au stade du sixième album, ne soit pas en capacité de faire plus personnel, et ne forge pas de manière plus avérée sa propre identité, tant les emprunts ça et là aux ténors du genre sont appuyés. Certes avec qualité, certes avec punch et sens du riff mais tout de même on pouvait attendre autre chose de la part du groupe à ce niveau de leur carrière. Toujours efficaces en live (ils se produiront au Motocultor 2018), le groupe aura l'occasion de démontrer que l'heure n'est pas qu'au mélange des influences, ce à quoi ressemble un peu trop cet album.
Salut Jérôme, merci pour le papier. Pour moi, ce disque est bon, juste bon, la première face est vraiment sympa, par contre la suite m'attire beaucoup moins, je trouve ça plutôt mou d'la queue, en fait de "The Die is Cast" à "Farewell", ça me casse bien les couilles, tout le monde ne sais pas faire des ballades réussi, je suis bien d'accord avec toi poto. Bref, le groupe commence à s'enliser, j'espère qu'ils relèveront le niveau pour le prochain. Dommage, parce que l'artwork déchire.
Belle chronique Jérôme ! Par contre à la première écoute de ce Cabaret de la Guillotine , j'en est pris plein les oreilles ! ! Sharpen The Guillotine, une tuerie ! Le reste passe plutôt bien, Martyrs of Chicago est impeccable pour clôturer l'album ! Les balades s'écoute tranquillement! Bref une belle surprise ce rejeton de nos Spanish ! Je pense qu'il sera dans mon top 10 des albums de thrash de 2018.
Mouai pareil que Chris passé la moitiè de l'album on se fait chier ça tourne en rond c'est trop lisse et propre et le chant bah il manque d'agréssivité.
Je me permet de préciser qu'ils ne sont plus programmés au Motocultor (à mon grand regret...).
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