Hexenwind

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17/20
Nom du groupe Dornenreich
Nom de l'album Hexenwind
Type Album
Date de parution 18 Novembre 2005
Enregistré à Klangschmiede Studio E
Style MusicalMetal Atmosphérique
Membres possèdant cet album55

Tracklist

1. Von der Quelle 02:11
2. Der Hexe Flammend' Blick 11:38
3. Der Hexe Nächtlich' Ritt 11:45
4. Aus Längst Verhalltem Lied 04:10
5. Zu Träumen Wecke Sich, Wer Kann 13:13
Total playing time 42:57

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Dornenreich


Chronique @ Bakounine

24 Juin 2013

une œuvre-clef dans la discographie de Dornenreich

Dornenreich n'est certainement pas un groupe dont le parcours fut linéaire avec des grosses différences si ce n'est d'atmosphère tout du moins de styles musicaux employés avec un large panel si on compare pour prendre les deux extrêmes la violence d'un «Nicht Um zu Sterben» et l'acoustique du «In Luft Geritzt». De ce fait, on peut considérer que cet «Hexenwind» de 2005 est une pierre angulaire de l'histoire du groupe en ce sens qu'auparavant les trois premiers albums sortis par les autrichiens étaient des albums étiquetés sans problème sous l’appellation black metal et qu'à partir de ce dernier, ça devient bien plus compliqué...

L'album précédent, l'excellentissime «Her Von Welken Nächten» avait déjà démontré une progression du groupe sur un chemin en dehors des classiques du black metal par une dimension progressive et éminemment kitsch sur celui-ci. De même, le goût des autrichiens pour les passages acoustiques et planants était connu dés leur premier album «Nicht Um zu Sterben» malgré l'aspect foncièrement black de celui-ci (sur «In die Nacht» notamment), cet aspect avait été mis en valeur sur le denier opus par les titres «Innerwille ist Mein Docht», «Mein Publikum-Das Augenblick» et surtout «Hier weht ein Moment».
On est également dans une période de transition au sein du line-up du groupe expliquant peut-être l'écart temporel de quatre ans depuis le précédent avec le départ du batteur Gilvan (aka Moritz Neuner) parti faire quelques piges au sein de groupes de l'accabit de Leaves' Eyes/Atrocity ou encore Graveworm. Le trio est donc devenu un duo, Eviga (aka Jochen Stock) au chant «hurlé» et aux guitares et Valnes (aka Thomas Stock, pas de lien de parenté avec le précédent) aux claviers et à la voix claire. La batterie est ici tenu par un invité du nom de Mickael Stein (ex-Final Chapter).

Dés la lecture de la track-list, on est intrigué par ce qui nous attend, en effet on y trouve cinq titres, dont deux plutôt court avec trois titres de plus de dix minutes. L'artwork plutôt simple et dépouillé est dans la continuité de ce à quoi Dornenreich nous avait habitué, les sapins dans la brume allant plutôt bien au concept mystérieux collant à cet album. En effet avec cet «Hexenwind», on quitte quelque peu la philosophie et la spiritualité d'un «Her Von Welken Nachten» pour nous aventurer dans un domaine traitant de la magie et du rêve (thème-clef par la suite chez Dornenreich avec l'album «Durch den Traum»). La sorcellerie est là présente partout avec le terme « Hexe » : la sorcière qui revient partout dans le titre de l'album « Vent des sorcières » et deux des morceaux-clefs. Tout comme le précédent et ceux qui suivront, ce sont les allemands de Prophecy, un des labels les plus intéressants au niveau de son catalogue (peut-être avec Code 666) qui diffusent la galette...

Après une introduction très douce parlée devant quelques notes posées au clavier pendant laquelle il est conseillé de monter fortement le son pour y comprendre quelque chose, une ultime phrase est prononcée avec une montée d'intensité importante puis c'est le premier riff de l'album qui surgit. Enfin, je devrais sans doute plutôt parler du Riff de la première chanson, puisque les trois titres proposés ici sont assez minimalistes et tournent autour du même riff presque tout du long. Ce premier riff, celui de «Der Hexe Flammend'Blick» est d'ailleurs l'un des plus remarquables de toute l'oeuvre de Dornenreich, tranchant et efficace sans être réellement agressif et encore moins violent. En effet, cet «Hexenwind» tout en conservant un certain niveau d'intensité a perdu toute trace de l'agressivité propre au black metal. Les guitares sans être en permanence acoustiques ne sont pas saturées, la batterie est relativement posé, les claviers déposent des nappes ambiantes de ci, de là, les cris d'Eviga ne sont plus que des susurrations fantomatiques, très maîtrisées, envoûtantes et mystiques, toujours en allemand. Les chœurs de la voix chaude de Valnes sont également plus posés. Ceci dit, il en demeure une continuité avec la «patte» Dornenreich, inimitable que l'on peut retrouver au sein de l'atmosphère complexe et particulère de l'album.

Tout est en retenue et en ambiance sur cet opus, la guitare devient acoustique puis repart vers l’électrique en fonction de la mélodie. Chaque morceau restant vraiment attaché tout du long à ses quelques motifs. Ainsi pour reprendre l'exemple de «Der Hexe Flammend'Blick», le riff dantesque est filé tout du long avec montée et descente en intensité avec un climax remarquable formé d'un solo de guitare acoustique rappelant le flamenco. D'un autre coté, il faut avouer que si l'on n'arrivera pas jusqu'au stade de l'ennui de par la qualité intrinsèque du motif, cette pièce aurait peut-être gagné à être légèrement raccourci. On notera d'ailleurs à ce sujet que si ce titre est devenu un «standard» du groupe en concert, c'est dans une version accélérée et assez nettement raccourcie qu'ils l'interprètent... Ce défaut de longueur est toujours quelque peu présent même si moins perceptible sur un «Der Hexe Nächtlich'Ritt» moins monolithique au niveau de son riffing avec plus de variations et surtout des ponts plus variés, tantôt solo de guitare, tantôt harmonique au clavier voir motif de batterie, rentrant parfaitement dans le cadre très épuré de l'album. En effet, on a ici vraiment à faire à un album complètement dépouillé de la part de Dornenreich et le plus minimaliste de leur discographie, même l’entièrement acoustique «In Luft Geritzt» contient des passages plus offensifs et néfastes que celui-ci. A ce titre, la comparaison avec la versatilité du «Her Von Welken Nächten» est éloquente. Les autrichiens font allègrement un pas maîtrisé vers le metal atmosphérique (on notera au passage les liens d'Eviga avec Empyrium) tout en ne plongeant pas encore vers le tout-acoustique. S'ils perdent un peu leur efficacité au vu du format proposé et de la longueur des titres, il n'en demeure pas moins une vraie cohérence et une forte identité au niveau du son de cet album, tout à fait notable dans le paysage musical de l'époque...

Au final, s'il n'est pas le plus abouti, cet «Hexenwind» demeure une œuvre-clef dans la discographie de Dornenreich, initiant l'évolution ambiant que l'on retrouvera par la suite parfaitement incarné dans le «Durch der Traum» puis avec l'ajout d'un violoniste dans le line-up donnant cette entité assez unique en concert, le trio Guitare-violon-batterie. Clef de voûte entre les deux dimensions de l’œuvre des autrichiens entre le black et l'acoustique, dichotomie toujours de mise avec les deux types de concerts que donne le groupe encore à l'heure actuelle, cet «Hexenwind» ne saurait être considéré comme parfait mais porte en lui les germes de choses remarquables à venir par la suite.

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