Dornenreich a toujours réussi à nous surprendre d’album en album. Ce groupe est absolument inclassable. Il fait partie de ces groupes de black metal qui se sont éloignés du genre d’origine au fur et à mesure qu’ils ont intégré des éléments de folk, expérimentés, et ont finalement créé un style bien à eux. En achetant
Flammentriebe je ne savais donc pas à quoi m’attendre.
Dornenreich a amorcé avec
Hexenwind une descente vers des contrées plus douces, évolution qui ne fait d’ailleurs pas l’unanimité auprès des fans. Le chemin parcouru depuis est long : la différence entre d’un côté des albums impulsifs, sombres, assez black metal comme
Her Von Welken Nächten et des albums plus abstraits et calmes, dont
In Luft Geritzt forme l’apogée, est frappante.
Je vous annonce que cet album va vraisemblablement de nouveau unir les fans.
Flammentriebe est l’album de la maturité, faisant la synthèse de tous les acquis de
Dornenreich. Le groupe semble avoir réussi à canaliser sa force créatrice pour nous créer un album qui a la violence et la hargne des débuts, mais tout en semblant moins impulsif, plus réfléchi.
La première chose très importante à noter, c’est le retour d’une instrumentale plus black metal. En effet la guitare électrique est présente dans tous les morceaux, alors qu’elle avait complètement disparu dans le dernier album. On a un son puissant et compact. Néanmoins le violon est toujours présent et s’intègre parfaitement dans la noirceur de cet album. Il joue même sur un pied d’égalité avec la guitare, répondant à sa puissance, par des mélodies douces mais également inquiétantes, rappelant par moment l’ambiance « magie noire » de
Hexenwind.
Cet album est très homogène au niveau des thèmes abordés.
Dornenreich s’attaque au « Flammenmensch », c’est-à-dire l’homme feu, l’homme en feu ou encore l’homme de feu, en fait le mot est intraduisible. L’homme est montré comme une force destructrice, incontrôlable, une créature errante et souffrante, craintive et fuiante, qui mord autour d’elle.
Dornenreich fait le procès de cet homme de feu, lui montre ses torts, et, aux termes du voyage qu’est cet album, lui fait retrouver la paix intérieure.
Le texte est magnifique et terrible en même temps. La langue utilisée est recherchée, les paroles sont des poèmes en rimes.
Dornenreich nous fait rêver et cauchemarder, que ce soit brûlé dans les flammes de l’homme de feu ou en suivant l’homme au pouls de loup (Wolfpuls) dans sa course destructrice. Mais l’important, c’est qu’à la fin le calme revienne (influence de
In Luft Geritzt), et que l’homme soit enfin en communion avec son monde.
Nous sommes tous un peu des Flammenmenschen et d’ailleurs les paroles s’adressent directement à nous, le chanteur nous tutoie. Je conseille à tout fan de
Dornenreich d’amorcer ce voyage. Pour ceux qui ne connaîtraient pas le groupe, ils pourront, par le biais de cet album, découvrir
Dornenreich d’une bien belle manière.
Tu dis du bien ou du mal d'Alcest, là?
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