On est d'accord, les quatre Canadiens ne font pas dans la dentelle et la subtilité pour atteindre les sommets des charts. Big Rock testosteroné et grosses ballades bien dégoulinantes, la recette est mainstream au possible, mais avait le mérite d'être super efficace.
Nickelback, c'est comme un MacDo' ; c'est gras, douteux, plein de produits chimiques et méprisé des adeptes du bon goût, mais putain, n'empêche, qu'est ce que c'est bon ! Ça a beau être du Rock de masse, du Grunge de supermarché, un titre comme "
How You Remind Me", ça fait toujours son petit effet péché mignon. Mais le temps passa, et peu à peu, Chad Kroeger et sa bande ont préféré appâter le chaland avec du mièvre, du romantique et de l'insupportable, plutôt que de composer de vraies bonnes chansons. Le virage
Hard Rock de
Dark Horse n'y changeait rien,
Nickelback est resté ancré dans les esprits comme un groupe à ballades FM qui font honte à la honte elle-même ("
Far Away"), plutôt que comme un groupe de post-grunge à la
Three Days Grace, hyper formaté certes, mais qui reste cool malgré tout... Pour cette fin 2011, les
Nickelback repartent donc, inchangés, à l'assaut du Billboard hot 100, avec leur big rock de stade et leurs ballades mielleuses pour minettes. La soupasse habituelle quoi. Sauf qu'ici, la soupasse est devenue dégueulasse, en plus de sentir le réchauffé...
Here and Now ne remettra pas les pendules à l'heure (arf, arf) pour ceux qui n'ont jamais pu piffer le groupe. On est en terrain connu. Guitares viriles, son grassouillet, batterie métronomique, et bien sûr, Chad Kroeger, avec sa grosse voix rauque (qu'on est même tout étonné qu'un mec qui ressemble à un Francis
Blake qui se serait laissé pousser les tifs puisse avoir une voix pareille). Les musiciens sont des pros. Et on peut même ressentir les influences
Hard amorcées à partir de l'album précédent, comme sur l'un des rares bons titres de l'album ("
Kiss It Goodbye" par exemple). "Gotta Get Some" s'en sort pas trop mal non plus. Merci, un riff couillu, un solo sympatoche, un couplet plutôt pas mal malgré les gimmicks de notre chevelu à moustache... Mais voilà, on arrive au refrain, et là, misère ! Les 4 lascars ne peuvent s'empêcher de placer un gros machin bien radio friendly en guise de refrain, même sur des titres qui commençaient pourtant bien, (et sur des titres qui commencent mal aussi, pas de jaloux comme ça). "
This Means War" et le single "
Bottoms Up" qui débutent l'album gentiment, en sont l'exemple flagrant, couplet musclé sympa, pis voilà que ça part en sucette au refrain, avec de la frime, des paillettes et des envolées bouffonnes de serial lover. Manque plus que le Hummer, les ray bans, la boîte de donut's et le chapeau de cow-boy...
Le pire, c'est qu'ils se prennent au sérieux ces cons. Même pas un peu d'humour, un peu d'auto-dérision, non, non, Chad Kroeger et ses potes croient très sincèrement en ce qu'ils font, même lorsque les limites du mauvais goût sont clairement franchies, comme pour "
When We Stand Together". Jusque dans le clip, le mauvais goût. Et vazi que je suis devant une colline, face au soleil qui décline, et que je joue avec une guitare acoustique, et que je chante l'amour, et la solidarité aussi, et que les petits Africains ils se tiennent la main, parce que l'amour, c'est beau, et que Chad Kroeger avec des cheveux lisses, c'est un gag à lui tout seul, et que le refrain avec ses "yeah I yeah I yeah", c'est aussi un gag à lui tout seul, mais moins rigolo quand même, parce que c'est surtout très nul, avant d'être rigolo. Avec "Midnight Queen" on essaie quand même de sauver les meubles, avec une cavalcade guerrière bien sentie. Tu parles. Du rock cache-misère, du gros son pour masquer le vide, voilà ce que c'est ! C'est pas en montrant les dents qu'on fait peur pour autant. "
Lullaby", damned ! Mes années collège refont surface ! C'est typique ce genre de ballade romantico-niaise qui te rappelle ces tendres années des premières expériences amoureuses, où t'essayait tant bien que mal de bécoter la blondinette du 3eme rang à la boum du collège. Sauf que à l'époque, c'était sur "
Too Bad" qu'on roulait nos première pelles, et ça, ça avait quand même un peu plus de classe.
A partir de là, on s'enfonce méchamment. On a sûrement déjà atteint le fond, et pourtant le groupe creuse encore. Peut-être pour trouver du pétrole ? Arf, j'aurais encore préféré, plutôt que de me retrouver nez à nez avec "Trying Not to Love You". C'est plus "
Here and Now" ici, c'est Chad Kroeger et les riffs de l'ennui ! Là, on atteint quand même des sommets dans le soporifique et l'insipide. Ouh, que c'est vilain de tirer sur l'ambulance, mais n'empêche, là, ça soulage. Ahaha l'autre ! Il comptait sur "Holding on to
Heaven" pour rattraper le coup, le pauvre garçon ! Mais même sur "Everything I Wanna Do", tu peux pas compter, mon pote ! On y était presque pourtant, un semblant d'idée, de recherche, mais finalement non, c'est tout aussi poussif que le reste. Évidemment, le meilleur et le plus niais pour la fin... "Don't
Ever Let It
End". Et là, tu te dis que stop, n'en jetez plus, la cour est pleine, que les conneries, ça suffit, qu'à côté, même le dernier Green Day, il est supportable... Malgré de bons musiciens, malgré une prod massive, malgré une pochette cool (plus cool qu'un fer à cheval sur fond noir en tout cas),
Here and Now est un disque nul, d'un académisme crasse, et d'un formatage ennuyeux. Une espèce de "Transformers III" de l'industrie du disque, beaucoup de bruit pour beaucoup de rien...
Mais surtout,
Here and Now propose une vision du rock assez détestable, où il suffit juste d'un riff un peu musclé pour que ça fasse l'affaire, et qu'en cochant l'option variétoche, on est sûr en plus de s'en mettre plein les fouilles.
Nickelback, c'est devenu comme
Stone Sour ou
Papa Roach : des putains de vendus, des marchands de soupe et de bagnoles, aux sourires Ultra Bright, avec des cahiers des charges, qui croient dur comme fer que la zique s'arrête à
Bon Jovi, à U2 et à Lara Fabian, et qu'après tout, pourquoi se donner de la peine ? On fait de la merde, et tout le monde marche, pourquoi s'embêter ? Une vision de la musique comme une autre après tout, mais qui reste quand même d'une affligeante bêtise. Ce qui n'empêchera pas hélas les quatre Canadiens de vendre par camions leur nouveau bébé, et les ballades singles horripilantes qui vont avec... Des durs aux cœurs tendres ? Nan, plutôt des pieds tendres à la tête dure : 'comprennent pas que le rauque ne fait pas le rock, et que l'habit ne fait pas le bandit...
Pour finir j'ajouterais que Internet a cree un truc formidable : la possibilite de reduire la fenetre, comme ca tu t'occupes que de la musique (ta chronique le fait pas ? Ah ba c'est vrai : c'est niais, c'est niais, c'est tres niais et... j'ai oublie un truc... ah oui c'est niais et c'est commercial... c'est soporifique !...)
Perso,j'adore cet album !!
je suis d'accord avec toi sur cette chronique, quoi que la note est base car certaine chansons sont tres bonne, je me suis jamais interesser a ce groupe de musique par les chansons parfois trop endormante, ce qui passe a la radio mais j'ai écouter un album complet d'un ami qui l'avait et j'ai été surpris par les quelque chansons plus grunge (a l'époque du 3ieme album) c'est la j'ai commencer a apprécier, et je saute souvent des chansons trop balade a mon gout. au final j'ai toute acheter leur cd a chaque sortie quand meme. mais avec cette album ca s'en va vers du trop pop a mon gout et réchauffer. sa voix toujours grunge. il pourrait facilement se lancer dans du bon grunge a part nickelback comme seether, il a une voix puissante pour ca mais la gache pour du trop balade.
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