Setherial avait opéré un virage important après le magnifique Nord…, optant pour un Black
Metal plus direct et brutal sur le bon mais trop linéaire
Lord of the Nightrealm. Les suédois ont décidé de poursuivre dans cette voie sur ce troisième Long Play, toujours sous l’égide de
Napalm Records, grand pourvoyeur de groupes talentueux tels
Abigor ou
Nastrond en cette deuxième partie des 90’s. Comme sur l’opus précédent les blackeux suédois reprennent la mode lancée par
Darkthrone et
Immortal et posent en guerrier sur la pochette de
Hell Eternal (1998).
Sans doute insatisfaits de la production puissante mais trop froide et dénuée de nuances du Hellsound studio sur
Lord of the Nightrealm, le combo retourne au
Abyss Studio de Tommy Tägtgren qui s’était déjà occupé de Nord…. On affirmera sans trop de risques que ce choix fut judicieux, dès les premières déflagrations de Towards Thy
Realm, on ressent immédiatement le souffle glacé si présent sur Nord…, la batterie bien que rapide et sans temps morts, se fait moins envahissante qu’auparavant, permettant d’apprécier au mieux le grain agressifs des guitares. A ce sujet on précisera que
Alastor Mysteriis a laissé la guitare à Kraath et
Choronzon pour remplacer
Moloch aux baguettes (décédé d'ailleurs d'une crise cardiaque en 2006). D’ailleurs ce nouveau batteur pousse la brutalité un cran plus loin et on est même proche de l’hystérie sur le sans pitié The
Sign of Wrath Awaked.
Difficile ici de mettre en avant un titre plus qu’un autre, tous sont construits plus ou moins sur le même schéma : blast-beat incessants, linéaires Black parfois entrecoupés de break abruptes pour souvent repartir de plus bel, cependant
Hell Eternal et ses riffs entêtants ou un The Nightrealm effréné sortent un peu du lot.
Setherial vomit un Black
Metal intense et sans pitié qui renoue un peu avec le côté froid et mystique de Nord…, délaissant la brutalité parfois stérile de
Lord of the Nightrealm, illustration encore avec The
Sign of Wrath Awaked proposant un Black
Metal extrêmement violent mais non dénué d’atmosphères mystiques, notamment de fines couches de clavier épisodiques. Jusqu’au bout
Setherial veut écraser l’auditeur de toute sa violence et sa vitesse comme le fait
Dark Funeral sur
Secrets of the Black Arts, et le 7ème et dernier titre
Guardians of the
Gates of
Flame ne fait pas exception à la règle, déversant une tornade dévastatrice de notes jusqu’à la dernière seconde.
Si vous ne jurez que par le
Metal original et raffiné voir expérimental, alors fuyez loin de ce
Hell Eternal qui ne contient que déflagration et violence, en revanche si vous êtes client du Black
Metal brutal et haineux sans fioritures à la suédoise ce disque vous conviendra parfaitement : l’album le plus brutal de la discographie de
Setherial.
Ultime.
BG
En tout cas je peux affirmer que ce Hell Eternal...bute. Oui c'est le mot : simple, efficace pour un album d'une brutalité très bien maîtrisée qui ne nous laisse que rarement le temps de reprendre notre souffle entre ces déferlantes de Brutalité à la Suédoise toujours aussi jouissive et agréable à écouter une bière à la main et les paroles dans l'autre.
Merci pour ta chronique qui résume bien ce troisième opus de qualité.
Val'.
Je pense possible le fait que je n'aie, en quelque sorte, pas encore franchi un certain niveau d'écoute, qui me permettrait d'apprécier l'art noir dans sa forme la plus bestiale et underground (j'utilise ce terme car j'écoute du Marduk, groupe relativement populaire dans le milieu Metal, et assez brutal quand même en règle générale). D'un autre côté, les points de repères me manquent tellement sur Hell Eternal, que je me demande quand même s'il n'est pas un peu surestimé... Le temps me répondra peut-être.
Merci pour ton texte en tous cas BG.
12 ans après le temps nous a déjà répondu : Hell Eternal est bien un disque important de la scène suédoise, et en aucun cas surestimé.
Un tel déchainement de violence a de quoi déstabiliser, mais ce côté quelque peu répétitif renforce l'effet char d'assaut et l'esprit d'inflexibilité de Hell Eternal.
Setherial a poussé plus loin le concept de Black brutal à la suédoise : reprenant la violence de Marduk et y ajoutant la fulgurance de Dark Funeral.
Le changement de style des suédois s'est fait sur Lord of the Nightrealm, moins mystique et plus bourrin, Hell Eternal a accentué le concept pour le pousser à son paroxysme.
Pour ce qui est de l'art noir dans sa forme la plus bestiale, il faut se pencher du côté de Sadistik Exekution, Blasphemy, Diocletian, Impiety, Beherit (old) ou Black Witchery, et là jeune padawan tu auras passé du côté obscur de la force...
Pour la prod' de Nord justement je dis que je ne la trouve ni proprette ni moderne mais qu'elle est excellente (parce que parfois avec les vieilles prod' j'ai du mal, mais là rien à dire).
D'accord, c'est pas surestimé alors, personnellement j'y reviendrai plus tard, je vais d'abord essayer de bien cerner Nord (ce qui ne devrait pas être trop difficile d'ailleurs vu que j'adore les ambiances).
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