Après plus d'une décennie sans album studio, le serpent blanc ressort enfin de sa tanière avec un nouvel et très attendu album studio. Comme à son habitude, le légendaire
David Coverdale marque le coup en réussissant une nouvelle fois à s'entourer de guitaristes prestigieux avec
Reb Beach (ex
Winger) et
Doug Aldrich (ex BMR, ex
Dio). Le challenge reste néanmoins total car depuis «
Slip of the Tongue » (1998), il faut bien avouer que la carrière du groupe fait plutôt du surplace.
La question reste donc la suivante : après 30 ans d'existence, le serpent est-il toujours venimeux ?
La réponse se trouve un peu dans la pochette ... quand on regarde l'artwork de «
Good to Be Bad », tous les espoirs sont réunis pour que le résultat soit bon ! C'est vrai, si l'on regarde « 1987 » ou «
Slip of the Tongue », les pochettes étaient tout aussi hideuses mais, dans les 2 cas, les albums valaient le détour !
Allons directement au fait en évitant tout suspens inutile : «
Good to Be Bad » est tout simplement une bombe, un album racé où la marque du serpent est reconnaissable entre mille. Dés les premières notes de « Best years », tous les fans vont se sentir rassurés et heureux : ça pose, c'est gras et « IL » est bien là !
«
Good to Be Bad » reprend l'histoire là où elle aurait dû s'arrêter et se situe entre « 1987 » et «
Slip of the Tongue », en restant quand même plus proche de « 1987 ». Quand je dis plus proche, je parle de l'identité musicale : pour ma part, le jeu de
Steve Vai, aussi grandiose soit-il collait parfaitement avec le style de
David Lee Roth, mais pas vraiment avec celui de
Whitesnake et, malgré le fait que «
Slip of the Tongue » regorge de chansons terribles, il reste un album à part.
«
Good to Be Bad » réinitialise la situation en retombant dans un style classique, concocté à l'ancienne, mélangeant gros hard rock et heavy bluesy collant parfaitement à l'identité du snake.
Une fois la folie des retrouvailles passée, une écoute poussée permet de dire, que oui, c'est un bon album, mais pas exceptionnel non plus. Certains côtés rappellent fortement « 1987 » : le solo de « Best years » propose plusieurs plans proches de ceux de «
Still of the Night » et « Cryin' in the rain », même chose concernant la batterie ; « All I want, all I need » ressemble étrangement à «
Is This Love », tant par sa structure que par le son des guitares. Bon, rien de bien ignoble à remémorer « 1987 » (qui reste mon album préféré du combo), mais le côté original de la chose en prend un coup. Heureusement que le retour du côté bluesy marque un excellent revival : les titres comme « A fool in love », « Lay down your love » et « 'Til the end of time », où l'ombre du dirigeable plane tout particulièrement, rappellent les racines du
Whitesnake d'antan. Là non plus, rien de franchement original, mais par contre l'interprétation, la mise en place, les breaks, les solos, ... tout est parfait, puissant et irréprochable, un niveau et une finission que seuls les grands peuvent atteindre.
Le duo Aldrich/ Beach est vraiment extraordinaire et colle parfaitement. Les solos sont longs, techniques, mélodiques, les envolées musicales à la fois indescentes et maîtrisées. Quand on écoutes des passages comme le break de «
Good to Be Bad » où les 2 hommes se livrent un duel sans merci, on se dit qu'avec des gars comme ça, le hard rock a encore de beaux jours devant lui.
David Coverdale, quand à lui, n'est pas décevant, mais en tout cas, modère franchement ses ardeurs.
Plus de « Aouw aouw aouw » et de départ fougueux à la « Bad boy ». Sieur Coverdale pose une voix plus calme, plus grave et cassée. L'âge commencerait-il à se faire ressentir ou est-ce une manoeuvre volontaire pour pouvoir tout exploser en concert ??? à suivre... En tout cas, le bon côté est que cela surprend : il a même un petit quelque chose de Phil Lynott sur «
All for Love », dont le couplet semble être tiré d'un vieil album de
Thin Lizzy.
Le bilan de tout ça, c'est que «
Good to Be Bad » est un bon album de
Whitesnake, le meilleur depuis « 1987 ». Mais, en tant que vieux fan de toujours, franchement, je m'attendais à quelque chose de plus. Même si la production est énorme, si la plupart des titres pulsent vraiment et que la dernière balade acoustique est monumentale, ma dent creuse n'est pas complètement comblée.
Je peux paraître un peu difficile, mais c'est
Whitesnake ! Ceux qui me connaissent savent ce que cela signifie pour moi et j'en attendais vraiment beaucoup, certainement trop.
Merci pour la chronique Chac' dont je partage globalement le ressenti, même si ma note sera bien plus basse. Dans l'ensemble, je trouve les titres trop longs, sans que cela apporte le moindre plus (un seul sous les 5 minutes). Quelques très bons moments comme pour "Can You Hear the Wind Blow", un "Got What You Need" bien rock - et comme par hasard le titre le plus court de l'opus - ou encore un "All for Love", au feeling plus proche des albums pré 1987 (bien vu pour les faux airs de Thin Lizzy). En revanche, "All I Want All I Need" ou "Summer Rain", le genre de ballades comme Coverdale peut en pondre par paquets de douze, n'ont plus guère d'intérêt (comme celles d'Aerosmith depuis 20 ans). Dommage aussi de donner parfois dans la "copie" ("Lay Down Your Love" pour "Still of the night" en est le meilleur exemple). Au final, un album sans surprise qui est le parfait successeur du déjà décevant - à mes oreilles évidemment - "Slip of the Tongue" 20 ans (waow 20 ans!) plus tôt.
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