Feeding the Wolf

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
15/20
Nom du groupe Kingfisher Sky
Nom de l'album Feeding the Wolf
Type Album
Date de parution 08 Novembre 2024
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album5

Tracklist

1.
 Feeding the Wolf
Ecouter03:46
2.
 Fade Away
Ecouter05:17
3.
 Nobody Else Is Watching
Ecouter04:05
4.
 It Never Ends
Ecouter03:45
5.
 Bess
Ecouter03:39
6.
 Distant Memories
Ecouter03:58
7.
 Bacause It's You
Ecouter04:54
8.
 Dormancy
Ecouter03:39
9.
 Embrace the Moment
Ecouter03:45
10.
 Vertigo
Ecouter03:54
11.
 Big Dipper
Ecouter02:47

Durée totale : 43:29

Acheter cet album

 buy  buy  buy  buy  buy  buy  buy
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Kingfisher Sky



Chronique @ ericb4

21 Janvier 2025

Un mouvement aussi puissant et confidentiel que pétri d'élégance...

Six années envolées déjà depuis leur quatrième et intimiste opus, « Technicoloured Eyes »... Une éternité pour la fanbase du groupe néerlandais cofondé il y a 19 ans par le batteur Ivar de Graaf (ex-Within Temptation) et par la chanteuse au chatoyant grain de voix Judith Rijnveld ! Ce qui ne signifie nullement que le combo batave soit resté terré dans l'ombre ce laps de temps durant. Seront alors réalisés quelque quatre EP (« The Lockdown Sessions » en 2020, « The Winter Sessions » et « Rise » en 2021, suivis de « Walk the Plank » en 2022) et deux singles (« Cornelia » en 2018 et « Winter Waltz » en 2022), avant la réalisation de son cinquième et présent album full length, « Feeding the Wolves » ; Cela étant, en quoi les 11 titres de cette auto-production constitueraient-elles une arme suffisamment efficace pour espérer faire de nos six gladiateurs de redoutables opposants face à leurs pairs, toujours plus nombreux à affluer dans cette arène metal ? Plus encore, les 43 optimales minutes de la bande auditive de la galette leur autoRiseraient-elles dès lors l'accès au rang de valeurs de référence de cet espace metal ?

Dans cette nouvelle aventure nous immergent les membres du dernier opus au grand complet. Aussi, Judith et Ivar – également investi au bouzouki, à la mandoline, à la guitare acoustique, aux claviers et à la basse – ont-ils, une fois encore, sollicité les talents de : Edo van der Kolk (feu The Saturnine) aux guitares ; Nick Verschoor à la basse ; Maaike Peterse (guest chez Ayreon, Delain, The Gathering, The Gentle Storm) au violoncelle ; Erik van Ittersum (HDK, Trillium, ex-Phantom Elite) aux claviers. Avec la participation, pour l'occasion de Ruben Margarita (Metropole Orkest) au violon, Bouke Visser à la flûte, Troy Donockley (Nightwish, Auri...) à la cornemuse irlandaise et à la flûte, Edward Reekers (Kayak, The Liberty Project) au chant et Esmée van Vliet aux choeurs. Excusez du peu !

A l'instar du précédent effort, le collectif nous plonge dans un espace rock'n'metal mélodico-symphonique gothique aux relents folk, heavy et progressif ; s'esquisse alors une oeuvre à la fois émoustillante, un tantinet énigmatique, sensible et profonde, là encore, influencée par les travaux de Lyriel, Nemesea, Within Temptation, Stream Of Passion, Autumn et The Gathering. Un essai témoignant d'une technicité instrumentale et vocale éprouvée et de mélodies finement ciselées et des plus engageantes, qui a pour corolaire une production d'ensemble coulée dans le bronze : mixé par Tom Sikkers, ce set de compositions jouit d'une péréquation de l'espace sonore entre lignes de chant et instrumentation ; mastérisée par Pier-Durk Hogeterp, la galette n'accuse pas l'ombre d'une sonorité résiduelle. Mais suivons plutôt nos six flibustiers dans leurs pérégrinations océanes...


A l'aune de ses plages les plus éruptives, l'ingénieuse araignée parvient sans mal à nous prendre dans sa toile. Ainsi, c'est cheveux au vent que l'on parcourra « Fade Away », entraînant mid/up tempo symphonico-atmosphérique aux riffs crochetés, dans la lignée de Stream Of Passion ; recelant une mélodicité toute de fines nuances cousue sur laquelle se greffe le pénétrant vibrato de la déesse, ainsi que deux fringants soli de guitare, ce hit en puissance ne se quittera qu'à regret. Dans cette énergie, on pourra non moins se sentir happé par les sémillants arpèges d'accords dont se pare « Because It's You », incisif effort aux riffs saccadés, un tantinet rageurs, dans la mouvance conjointe de Within Temptation et de The Gathering. Livrant un entêtant refrain encensé par les seyants médiums de la diva ainsi qu'un fringant solo au synthé, le solaire mouvement poussera assurément à une remise en selle sitôt l'ultime mesure envolée. Difficile, enfin, de se soustraire à la vague de submersion qui va nous frapper sous l'impact des truculentes harmonies exhalant des entrailles de l'invitant et ''autumnien'' « Embrace the Moment ». Mais le combo est encore loin d'être à bout d'arguments pour tenter de nous faire plier l'échine...

Quand le rythme de ses pas se fait un poil moins alerte, le collectif trouve à nouveau, et sans ambages, les clés pour aspirer le tympan du chaland. Ce qu'atteste, en premier lieu, « Feeding the Wolves », mid tempo symphonique folk à la confluence de Lyriel et de Nemesea ; mis en exergue par un duo mixte en voix claires en parfaite osmose – les fluides inflexions de la sirène se lovant dans les soyeuses modulations d' Edward Reekers –, couplets finement ciselés et fondants refrains glissent avec célérité dans nos tympans alanguis. Et ce n'est pas l'ensorcelant solo à la flûte signé Troy Donockley qui nous désarçonnera davantage du ''tubesque'' élan, loin s'en faut. Dans cette dynamique, on retiendra encore « It Never Ends », mid tempo syncopé et progressif dans le sillage coalisé de Within Temptation et de Nemesea, tant pour son pont technico-mélodique dominé par d'ondoyantes nappes synthétiques que pour son refrain catchy mis en exergue par les limpides oscillations d'une interprète bien habitée. Enfin, tant le soufflant solo de guitare à mi-morceau que son atmosphère mordorée sont des armes d'une redoutable efficacité à mettre à l'actif de l'enivrant « Vertigo ». Et la sauce prend sans tarder, là encore.

Au moment où ils nous mènent en de plus apaisantes contrées, nos compères en profitent pour nous adresser leurs mots les plus sensibles. Ce qu'illustre, tout d'abord, « Nobody Else Is Watching » orientalisant low tempo aux riffs émoussés, dans la veine du précédent opus ; instillé de puissants et métronomiques roulements de tambour et d'un enivrant bouzouki, et mis en relief par les poignantes ondulations de la princesse, l'énigmatique et gracieux élan pourrait bien laisser quelques traces dans les mémoires de ceux qui auront plongé le pavillon. On ne saurait davantage éluder « Bess », ballade folk des plus enveloppantes, que n'aurait nullement reniée Lyriel ; initialisée par un fin picking à la guitare acoustique, magnifiée par de fines perles de pluie pianistiques, et s'écoulant le long d'une sente mélodique, certes, convenue mais des plus avenantes, la tendre aubade n'aura pas tari d'armes pour nous avoir raison de toute tentative de résistance à son assimilation. Dans une ambiance un poil plus roots, la troublante ballade « Dormancy », elle, se dote de notes aussi célestes que chatoyantes, imprimées par la cornemuse de Troy Donockley et par la flûte gracile de Bouke Visser ; et la magie opère, une fois encore. Et comment ne pas sentir la petite larme perler sur la joue sous l'impact de l'infiltrant cheminement d'harmoniques que nous invite à suivre « Distant Memories » , ballade romantique jusqu'au bout des ongles aux airs d'un slow qui emballe ? Enfin, c'est dans un climat ouaté que se clôture ce chapitre, à l'aune de « Big Dipper », sensible ballade a-rythmique surmontée d'un touchant guitare acoustique/voix et de choeurs aux abois.


Résultat des courses : à l'image d'un mouvement aussi puissant et confidentiel que pétri d'élégance, n'accusant pas l'once d'une sonorité résiduelle ni un quelconque bémol susceptible d'affadir l'attention du chaland, la formation néerlandaise s'en sort avec les honneurs. A la fois solaire, intrigante, frissonnante et éminemment romantique, variant à l'envi ses phases rythmiques comme ses ambiances, enrichie des apports techniques d'invités de marque, et d'une plume au trait plus affiné aujourd'hui qu'hier, ce nouvel arrivage demeure une agréable surpRise, in fine. Un cinquième élément toutefois guère moins frileux quant à ses pRises de risques et un brin moins varié que son aîné en matière d'exercices de style. Recelant néanmoins des mélodies finement esquissées et des plus prégnantes, ainsi qu'un petit supplément d'âme le rendant particulièrement liant, cet opus, en l'état, serait de nature à asseoir plus encore le combo batave parmi les valeurs confirmées, à défaut de le hisser dès lors au rang de référence, de cet espace metal. Peut-être à l'aune d'un sixième mouvement ?...

Note : 15,5/20

0 Commentaire

1 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire