Eye II Eye

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11/20
Nom du groupe Scorpions
Nom de l'album Eye II Eye
Type Album
Date de parution 09 Mars 1999
Produit par Peter Wolf
Enregistré à Little America Studios
Style MusicalHard Rock
Membres possèdant cet album200

Tracklist

1.
 Mysterious
 05:28
2.
 To Be N°1
 03:57
3.
 Obsession
 04:09
4.
 10 Light Years Away
 03:52
5.
 Mind Like a Tree
 05:34
6.
 Eye to Eye
 05:04
7.
 What U Give U Get Back
 05:02
8.
 Skywriter
 04:55
9.
 Yellow Butterfly
 05:44
10.
 Freshly Squeezed
 03:58
11.
 Priscilla
 03:17
12.
 Du Bist So Schmutzig
 03:55
13.
 Aleyah
 04:19
14.
 A Moment in a Million Years
 03:38

Durée totale : 01:02:52

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Scorpions


Chronique @ Loloceltic

19 Avril 2013

Un album schizophrène jusqu’au bout.

Si "Pure Instinct" avait provoqué la controverse, ce ne sera rien par rapport à ce "Eye II Eye" (prononcer "Eye To Eye") sorti 3 ans plus tard. Là où son prédécesseur montrait le combo allemand s’engluer dans la facilité en multipliant les ballades, ce nouvel opus part dans le sens opposé en multipliant les expérimentations avec plus ou (surtout) moins de réussite, tout en laissant l’impression d’une valse-hésitation quant à la direction artistique à suivre.

"Eye II Eye" entraine ainsi l’auditeur dans sa schizophrénie, ce dernier hésitant parfois entre l’enthousiasme à l’écoute de l’accrocheur "Mysterious" et l’incrédulité face à l’utilisation de sonorités électro un brin déplacées, se laissant entrainer par la fraicheur et l’humour de "To Be n°1" mais hésitant face à cette Pop-Metal inhabituelle, appréciant le retour de titres franchement heavy mais regrettant le copier-coller quasi-complet de "Mind Like A Tree" sur "China White" (Blackout – 1982), ou enfin, témoignant le plus grand respect pour l’ambition d’un "Yellow "Butterfly" flirtant avec le progressif en alternant riff heavy, passages orientaux et refrain pop, mais s’interrogeant face au flop complet d’un "Du bist so schmutzig" utilisant pour la première fois la langue de Goethe pour un résultat indigeste au refrain digne de la fête de la bière.

Les raisons d’espérer ne manquent pourtant pas sur cet album car, en dehors du fait qu’il montre l’image d’un groupe qui n’hésite pas à se remettre enfin en question, il offre également une véritable démonstration de la part d’un Klaus Meine qui s’investit pleinement et prouve l’étendue de son talent. Ceci semblerait trouver une partie de son explication dans le fait que cet album serait, à l’origine, le résultat d’aspirations solo du talentueux chanteur, ces dernières ayant finalement étaient réorientées vers un nouvel opus du venimeux combo sous l’effet de différentes pressions. De son côté, James Kottak marque son arrivée discographique officielle au sein du quintet par la variété de son jeu, plus fin que celui d’Herman Rarebell sans être moins puissant. Enfin, lumière au bout du tunnel, "A Moment In A Million Years" clôture cet opus avec une des plus belles ballades offertes par Scorpions, l’émotion étant le maitre-mot de ce duo chant – piano à peine soutenu par quelques délicates nappes de synthé.

Cependant, "Eye II Eye" reste un échec artistique et commercial pour la 'légende teutonne', l’utilisation de sonorités électro étant parfois abusive ("Freshly Squeezed") et tournant au 'jeunisme', alors que la multiplication de titres dispensables (la ballade lénifiante "What U Give You Get Back", le Hard-Rock sans intérêt de "Priscilla"…) et lourdingues ("Skywriter", "Aleyah") entrainant parfois l’écœurement. Il reste maintenant à savoir si le sentiment principal à retenir, après l’écoute cet album, doit être la condamnation ferme et définitive d’un groupe ayant perdu son lustre d’antan, ou bien l’espoir que la remise en question entrevue débouchera sur un futur meilleur. Décidemment, "Eye II Eye" restera bien schizophrène jusqu’au bout…

2 Commentaires

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Seleucos - 19 Avril 2013: Merci pour cette chro, dur de s'y mettre pour celui-là. Personnellement je l'aime beaucoup, c'est un Scorpions moyen mais un bon album. Plus qu'un manque d'inspiration ou de nombreuses hésitation, cela me paraît être une expérimentation volontaire, n'oublions pas que les 2 suivants en seront aussi (sympho et acoustique). Je préfère entendre un album radicalement différent mais très inspiré (à mon humble avis)qu'un album fade comme les 2 qui le précèdent où j'ai l'impression qu'ils se forcent à faire du Scops. Là au moins, ils se lâchent et je l'aime bien pour ce qu'il est, même si avec le prisme du fan on est déçu, c'est toujours mieux que du pseudo-hard poussif. Sinon je comprend très bien ton point de vue et je le respecte. Bonne chro et encore merci.
Yann.77 - 21 Avril 2013: d'accord avec toi Seleucos, j'ai découvert le single "to be No1" à l'armée, en Allemagne, le titre passait à la radio, en rentrant en France, je me suis procuré l'album, et là!!! quel vent de fraîcheur!!! enfin du nouveau chez Scorpions!!!! bon d'accord, tous les titres ne sont pas extras, mais dans l'ensemble l'album est plus que bon et c'est, avec la première partie de la carrière du groupe (de "fly to the rainbow" à "taken by force")l'uns des albums que j'écoute le plus du groupe, contrairement à des "sting in the tail" poussif qui essaye de se la jouer retour aux sources, que j'ai dû écouter deux fois depuis sa sortie....
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Chronique @ Quentin2

10 Mai 2020

Un album détesté par les fans, honni par la critique et renié par le groupe lui-même… Qu’en est-il ?

Eye to Eye… Surnommé parfois « Aïe aïe aïe »… Un album détesté par les fans, honni par la critique et renié par le groupe lui-même… Qu’en est-il ? Pourquoi ce déferlement de haine ? Je vais dans les lignes qui suivent, allant à contre-courant de l’opinion générale, tenter de réhabiliter cet album et de vous convaincre qu’il est finalement loin d’être si détestable.

L’album sort en 1999, enregistré sous la houlette du producteur autrichien Peter Wolf, qui a l’ambition de moderniser considérablement le son du groupe pour le ramener sur le devant de la scène. N’y allons pas par quatre chemins : d’un point de vue « hard rock traditionnel », dont Scorpions fut le fer de lance dans les années 80, cet album est un échec total. Mais au prix d’une certaine ouverture d’esprit, on lui trouve de nombreuses qualités. Difficile toutefois de ranger cet album dans un style particulier : on y trouve du heavy, des ballades, de l’électro, de la pop… et surtout un certain nombre d’expérimentations, plus ou moins réussies.

Commençons par un exercice d’esprit : oublions que cet album est sorti sous le nom « Scorpions ». Imaginons l’espace d’un instant que c’est un groupe anonyme et inconnu qui en est l’auteur. Abordons-le sans préjugés. Evidemment, dans la vraie vie c’est impossible, mais pensez-y un moment : le principal tort de cet album ne serait pas d’avoir été publié sous le nom « Scorpions » ?
Ce qui frappe, en effet, dès le début, c’est le son des guitares électriques, à des années-lumière du son scorpionnesque habituel, mais pas mauvais pour autant. C’est Klaus Meine qui domine ce disque du début à la fin, offrant une performance vocale éclectique, variée et grandiose, s’adaptant parfaitement à l’ambiance des différents titres. Il met en avant un style de chant très « smooth », doux et chaloupé, presque feutré sur pas mal de chansons, pour un rendu très pertinent.

L’album s’ouvre sur "Mysterious", une composition sortie originellement des cartons du bassiste Ralph Rieckermann (ce sera l’unique fois où il sera crédité sur un disque de Scorpions). Un riff efficace et un pré-refrain lumineux sont les seuls éléments qui renvoient au son habituel de Scorpions, le reste étant nettement plus inhabituel. Une basse très groovy mène les couplets et des chœurs inquiétants soulignent le refrain. Jabs s’adapte très bien au morceau et offre une prestation novatrice et originale, modernisant considérablement son jeu. Ce sera une constante tout au long du disque. Suit "To Be No.1", une chanson totalement électro-pop, qui se moque de l’affaire Monica Lewinsky, composée par Jabs et le producteur Peter Wolf. Ce dernier interviendra dans la composition d’un grand nombre de titres du disque. Le morceau est plutôt réussi, l’ambiance humoristique du titre transparaissant clairement, bien mise en avant par un clip loufoque à souhait. Jabs ressort sa talk-box pour un solo très pertinent.

L’ambiance est posée : l’auditeur se rend compte que ce disque ne contiendra pas de "Blackout" ou de "Rock You Like a Hurricane". Les plus fermés d’esprit retirent déjà le CD du lecteur. Les plus curieux attendent impatiemment la suite. Elle sera, il faut bien l’avouer, composée majoritairement de ballades. Obsession, un peu naïve, qui peut rapidement lasser, bien qu’elle possède certaines qualités, surtout dans le chant et les mélodies de Klaus. "10 Light Away", composée par Schenker avec l’aide de Mick Jones (Foreigner) et du compositeur Marti Friederiksen, voit le six-cordiste allemand sortir un sitar sur l’intro. Le morceau est très beau, innovant par rapport aux autres ballades du groupe. Du côté des autres ballades, la chanson éponyme est un superbe hommage aux pères de Klaus et Rudolf, décédés. Une chanson vraiment belle, nourrie d’ambiances électro inédites. "What U Give You Get Back", en revanche, est clairement dispensable, ennuyeuse malgré le travail sur les harmonies vocales. Le disque se conclut sur la magnifique "A Moment in a Million Years", chanson en piano-voix, avec un Klaus Meine touchant et à fleur de peau. Ce dernier titre est à ranger parmi les meilleures ballades du groupe, bien que dépourvue de toute guitare dans sa version album. C’est également la seule chanson de l’album que le groupe interprétera de temps en temps après la tournée Eye To Eye, le piano se voyant alors remplacé par des guitares acoustiques.

Les chansons plus orientées hard rock de l’album ne sont pas en reste question innovation. Outre le son des guitares, les couplets sont souvent porteurs d’une ambiance sombre et feutrée, soulignés par des guitares acoustiques, avant l’explosion lors du refrain. C’est notamment le cas de "Mind Like a Tree", au riff monstrueux mais au refrain un peu lourdaud. Les mêmes chœurs surprenants et inquiétants que sur le titre introductif parsèment la chanson. Dans le même style, Aleyah se veut une nouvelle fois très originale, surtout pour son refrain qui jouit d’un travail considérable sur les chœurs.
"Du Bist So Schmutzig" : une chanson en allemand sur le disque ! C’est une première sous le nom Scorpions. Composée par Jabs et Schenker, elle possède un break rappé chanté en anglais par le batteur James Kottak. Tentative surprenante de mettre en avant la langue de Goethe ; la chanson est entraînante mais pas vraiment mémorable (si elle était écrite en anglais, personne n’en parlerait). Deux autres titres un peu patauds et dispensables complètent la liste des chansons les plus violentes du disque, à savoir : "Freshly Squeezed" et "Priscilla".

Reste à parler de deux chansons qui sont le point culminant du disque, à mon avis, atteignant des sommets dans le style « Eye to Eye ». Tout d’abord, la sublime "Skywriter". Un Klaus Meine habité joue sur tous les registres qu’il maîtrise pour donner à cette chanson une dimension mystique magnifique, illuminant le refrain de sa classe. Une chanson incroyablement réussie. Elle est suivie directement par "Yellow Butterfly", qui possède un riff grandiose et un refrain inhabituel mais ultra pertinent, servant avec brio la chanson et souligné par des chœurs très travaillés. Si tous les titres étaient du niveau de ses deux-là, on aurait affaire à un authentique chef-d’œuvre.

Vous l’aurez compris, les fans de hard rock classique peuvent passer leur chemin. La plupart des autres diront que Scorpions s’est vendu en trahissant son style pour tenter de faire de l’audimat. Toutefois, si l’on ne peut nier que le disque comporte un certain nombre de titres dispensables, la prise de risque est à saluer, ainsi que les innovations apportées. Certaines chansons comme "Skywriter", "Yellow Butterfly" ou le morceau-titre sont excellentes et témoignent de la créativité intacte de Schenker et Meine. C’est finalement ce dernier qui tire le mieux son épingle du jeu, démontrant toute l’étendue de son talent de chanteur.

La tournée qui suivra la publication de cet album sera hélas en demi-teinte : des salles à moitié vides et peu réceptives aux nouvelles chansons deviennent le quotidien du groupe. La situation est critique et Scorpions doit impérativement rebondir afin de ne pas disparaître définitivement des affiches…


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melpo - 11 Mai 2020:

Merci pour cette chronique qui a le mérite d'avoir un regard assez objectif. Lorque j'ai écouté pour la première fois cet album, je n'ai évidemment pas été transporté, même si je suis plutôt admiratif des groupes qui tentent de sortir de leurs cadres habituels. En tout cas, plus de 20 ans après sa sortie, il est temps de le réécouter et ta chronique me donne envie de ressortir le CD et de le dépoussiérer.

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Commentaire @ 120362

20 Juin 2008
La question est: Comment développer une chronique sur cet album de Scorpions? J'ai beau l'écouter régulièrement, je suis sans avis sur cet ovni dans la discographie de ce groupe. Certaines formations font des erreurs de parcours, le Blue Oyster Cult pour Mirrors par exemple, mais ici on reste sans opinion, dans l'incompréhension la plus totale. Les regards des protagonistes sur la pochette sont révélateurs. Où sont passés les riffs de Rudolph Shenker? Les lignes vocales mélodiques autant que dramatiques de Klaus Meine? Les solis lyriques et précis de Matthias Jabs? La réponse est nulle part. Scorpions ira se réfugier, à juste titre, dans la ré-interprétation symphonique et acoustique de ses anciens succès pour nous revenir enfin avec Unbreakable en 2004 et Humanity en 2007.Il était temps. On a eu peur,vraiment peur...

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goddess.of.thunder - 27 Juillet 2011: Album tout à fait déconcertant lorsqu'on connait bien les autres... Énorme déception pour ma part, mais où sont les Scorpions, hormis sur la pochette ?! Je ne le trouve pas mauvais, mais ce n'est pas les Scorpions.

Heureusement que Sting In the Tail a relevé la barre !
 
scorps59 - 25 Octobre 2011: Cette album n'a aucune âme.
Ou est le style du groupe dedans?
samolice - 02 Mars 2012: Un commentaire parfait car à l'image de l'album : peu inspiré!
 
Javagore - 08 Janvier 2016: Je n'ai jamais vraiment pu écouter cet album tellement il m'a semblé désolant.
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