Extension of the Wish

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17/20
Nom du groupe Andromeda (SWE)
Nom de l'album Extension of the Wish
Type Album
Date de parution 14 Fevrier 2001
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album81

Tracklist

1.
 The Words Unspoken
 05:28
2.
 Crescendo of Thoughts
 05:24
3.
 In the Deepest of Waters
 07:07
4.
 Chameleon Carneval
 04:59
5.
 Star Shooter Supreme
 05:16
6.
 Extension of the Wish
 10:01
7.
 Arch Angel
 05:54

Bonus
8.
 Journey of Polyspheric Experience (Definitive Extension)
 05:38
9.
 Eclipse (Definitive Extension)
 06:47

Durée totale : 56:34

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Andromeda (SWE)


Chronique @ Azebianco_Smith

09 Décembre 2012
Tout d'abord, situons le décor:
Andromeda est la grande galaxie spirale la plus proche de la notre, portant le nom de code M31 et premièrement observée par un astronome perse.
Andromède est avant tout, selon le mythe grecque, une princesse sauvée d'un monstre marin par Percée, Poséidon ayant envoyé celui-ci pour punir la prétention de sa mère Cassiopée.
Étymologiquement, Andromeda a l'esprit brave ou règne sur les hommes. Voilà pour la minute Wiki.
Au vu de l'artwork, le groupe semble donc se vouloir d'une esthétique galactique, massive, forte comme un discobole au doigt hérité du plafond de la Chapelle Sixtine, d'un esprit surhumain froid.
Le titre "Extension of the Wish" rappelle des thématiques à la fois bibliques et nietzschéennes. Il définit un humaniste fantasme d’hyper-puissance d'inspiration monolithique, possiblement d'inspiration monothéiste. Oui, rien que ça...

Passons à l'essentiel et commençons l'écoute avec "The Words Unspoken". OK, belle intro....tiens, il y en a encore : ce n'était que l'intro de l'intro...et encore: sacré tourbillon, ils nous mettraient presque KO d'entrée.
Enfin, la voix de Lawrence Mackrory se fait entendre,...et les mots auraient mieux fait de rester non-dits lanceront les mauvaises langues, qui la trouveront agaçante avec ses accents et tons pop. Dans ce cas, je vous conseille de vous tourner vers la réédition Final Extension. En ce qui me concerne, je trouve qu'elle se marie très bien avec l'univers musical et les sonorités d'Andromeda tout en apportant son lot d'originalités.
Elle se pose quasi-systématiquement sur une accalmie profonde et rend le tout relativement catchy. A peine tue, les instrumentalistes balancent à nouveau la sauce et nous tiennent en haleine. Ce véritable échange de pongistes ajustant leurs effets assassins renforce l'impression de perte dans une immensité parcourue à pleine vitesse. Extension of the Wish se confirme comme une affaire d'antagonismes, de rigueur et de séduction.

En effet, dans l'ensemble, les galactiques développent un prog rapide, net et puissant sur des sonorités froides à la Arcturus. Comme le combo norvégien, il est parfois Jazzy, surtout sur l'instrumentale centrale "Chameleon Carneval" (une référence à La Masquarade Infernale?), ce qui n'a étonnamment pas rebuté le non-amateur, pour ne pas dire le quasi-"haïsseur" de jazz que je suis. Cette piste est la plus imprégnée par une ambiance particulière, celle d'un caravansérail interplanétaire en construction: je verrais bien les images d'un Tatooine de la grande époque des routes commerciales l'accompagner.

Une autre influence musicale semble être Shadow Gallery. Mais le groupe suédois est loin de se poser en simple suiveur. Brièvement, si l'on pouvait craindre une forme d'onanisme conceptuel, celui-ci ne manque ni d'humour, ni d'efficacité, ni de maturité.
Le second titre, "Crescendo of Thoughts", est un titre plus méandreux et proche de ce qu'à pu faire Dream Theater. Il se développe autour d'un thème repris du titre précédent et ne se révèle véritablement à mes yeux qu'à la deuxième écoute du CD. Toutefois, là où il est parfois difficile de suivre les américains dans leurs délires élitistes, on garde ici la sensation d'aller à l'essentiel quasiment continuellement, de ne pas avoir de fioritures superflues, et ce, malgré la complexité et une charge bien réelle. En conséquence, les intros sont à la fois complétement désarçonnantes et d'une logique inébranlable: comme sur le premier titre, c'est à nouveau le cas sur "In the Deepest of Waters".
Plus loin, "Star Shooter Supreme" ressemblera plus à un Devin Townsend accéléré ponctué de rythmiques endiablées, se rapprochant quelque peu d'un esprit sudiste. Il semble marquer l'alternance de titres accrocheurs grandement maitrisées dont il fait partie, comme le final "Arch Angel", des plus intimes, portant des numéros pairs. On note, en passant, l'influence d'une forme de poésie impliquant logique numéraire ou géométrique et paradoxe dans l’œuvre des galactiques, confirmée par le nom donné à l'album suivant : II=I.

Ainsi, succède à un premier titre décrivant un univers initiateur de création après une véritable explosion sonore, un deuxième nous parlant de deux yeux qui finissent tant bien que mal par provoquer un dépôt sur un bout de papier. Il est en effet intéressant de porter une certaine attention à un texte peu explicite pour mieux appréhender le conte musical qui nous est offert. Aussi, je vous conseille fortement, à ce point d'aller écouter l'album ou de passer directement à la conclusion, plutôt que de lire la suite de mon baratin.
Le troisième extrait("In the Deepest of Waters"), part de la notion de profondeur spatiale(3D), comme celle de l'esprit, l'échappement du monde binaire : "I am too many for my shadow on the wall". L'eau comme matrice renvoie à Poséidon et à son trident, comme au baptême ou a une (re)naissance. Le mot de la fin: "The shape turns its head and speaks to me" donne la conscience d'un reflet, un alter-ego et les paroles ne sont alors plus gravées pour l'éternité.
On se passe de leur sens, le temps d'un jeu de masques central, le "Chameleon Carneval". Celui-ci conduit au rêve de gloire : incarner le "Star Shooter Supreme", un guide christique implanté dans le réel et meneur d'une "mighty milkyway crusade"...

Suivent la désillusion, la déchirure et la décadence dues au trop plein de volonté de vie inassouvie qui marquent le titre éponyme, le morceau comme le CD, est coupé en deux, présentant une faille dans la puissance andromédienne. Cet "Extension of the Wish" est relativement calme et atmosphérique, bien qu'ayant une structure détonante. J'y ai perdu en attention à la première écoute, malgré les montées-descentes de gammes semblant intéressantes le jalonnant. Entrée en matière trop forte ? Placement de barre trop élevé d'entrée ? Il m'a fallu plusieurs écoutes dans de bonnes dispositions pour profiter de toutes les chansons. Voyager à travers une galaxie après nous avoir fait gouter au Big-bang, c'est une autre façon de miser sur la patience et le pari relevé par Andromeda.

Au final, l'Homme, observant sa déchéance ("unprotected we have fallen, down" nous dit-on) s'en remet humblement à son "Arch Angel" pour l'aider et y trouve une forte sérénité.

C'est donc un récit de vie et de création sous des angles multiples, qui est fait, remarquable par sa façon de réunir les aspects en une seule évocation dans l’excès assumé et maitrisé.
En jetant un nouvel œil sur la pochette, la statuette phallique est coupée en deux, une galaxie ressemblant à la voie lactée sur un angle vulvaire est en face cachée, l'étendue aquatique forme une surface de contact entre les deux mondes et un 4 est schématisé avec le bras...il y aurait encore à dire sur cet album qui se révèle être un concept bien monté et un coup de maitre d'entrée, un peu court pour le genre, toutefois, avec les moins de 3/4 d'heure de la première version.

En conclusion, nous sommes en présence de rien de moins qu'un objet d'art populaire mystico-scientifique de haute volée, à la fois élaboré et accessible, qui ne constitue pas une énorme révolution musicale mais doté d'une grosse identité. Note : 18/20, en n'osant pas risquer le manque d'objectivité.

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