Le metal progressif est élitiste. En écoutant un album du genre, il ne faut pas s’attendre à tomber raide dingue amoureux d’une musique dès la première écoute. Non, ici point de refrains fédérateurs qui sont si souvent repris par un public en transe lors des concerts de Maiden. La musique est froide, complexe, difficile à ingurgiter car la technique est l’un des piliers moteurs du genre. Ainsi chaque album va demander un temps d’adaptation qui variera en fonction de l’auditoire.
Andromeda ne déroge pas a cette règle inhérente au metal progressif, leurs albums sont impersonnels et difficiles d’accès. Ils vous remuent le cerveau à chaque écoute et pourtant on en redemande. «
II = I » sorti en 2002 est l’exemple même de ce dont je vous parle ci-dessus.
Deuxième du groupe, celui-ci est un véritable bijou du genre. Les musiciens assurent comme des bêtes derrière leurs instruments. La technique est à l’honneur, les solos qui nous sont délivrés sont véritablement exceptionnels que ce soit pour la technique pure, pour la vitesse ou même se qu'ils arrivent à dégager comme atmosphère. Le titre « Reaching Deep Within » détient à lui tout seul deux solos génialissimes : celui de Martin Hedin au clavier et celui de Johan Reinholdz à la guitare.
La basse prend toute son ampleur dans « Encyclopedia », personnellement je trouve que c'est la piste où la basse ressort le plus et qui est aussi l’un des titres phares de l’album. La batterie nous en envoie plein la figure notamment avec un break digne des plus grands sur « Morphing Into
Nothing ».
Certaines pistes vont aussi savamment mélanger agressivité et finesse : « Mirages » qui contient aussi un riff tout à fait remarquable, quasiment hypnotisant, cette musique fait partie à coup sûr des meilleurs de l’album.
Pour ceux qui aiment les pistes instrumentales « Morphing Into
Nothing » les raviras avec ses 7 minutes 35 de technicité, « Castaway » nous hypnotise littéralement avec sa mélodie au clavier et la douce voix enivrante de David.
Concernant David Fremberg au vocal, il n’y a pas grand-chose à dire sinon que là aussi, la technique est de rigueur. Sa voix est à chaque fois en parfait accord avec la musique. Il la module à la perfection, la rend plus agressive ou presque sensuelle selon les passages.
« II=I » est album malgré tout extrêmement dur à appréhender. Il ne sera pas donné à tout le monde de pouvoir se plonger à corps perdu dans cette soupe musicale d’une complexité ahurissante.
Parfois sombre, parfois auréolé d’une lumière chaude et divine, cet album réserve un nombre incroyable de surprise à tout ceux qui se donneront la peine de l’étudier en profondeur.
Andromeda signe là un album majeur du genre, il n’appartient plus qu’à vous de tenter cette expérience ou non.
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