Expedition One

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17/20
Nom du groupe Metalite
Nom de l'album Expedition One
Type Album
Date de parution 19 Janvier 2024
Labels AFM Records
Style MusicalMetal Moderne
Membres possèdant cet album12

Tracklist

1.
 Expedition One
 04:02
2.
 Aurora
 04:12
3.
 CtrIAltDel
 04:55
4.
 Cyberdome
 04:45
5.
 Blazing Skies
 04:26
6.
 Outer Worlds
 04:19
7.
 New Generation
 03:58
8.
 In My Dreams
 04:04
9.
 Disciples of the Stars
 04:32
10.
 Free
 03:40
11.
 Legendary
 05:00
12.
 Paradise
 04:50
13.
 Sanctum of Light
 03:39
14.
 Utopia
 03:44

Bonus
15.
 Take My Hand
 03:09
16.
 Hurricane
 04:11

Durée totale : 01:07:26

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Metalite


Chronique @ ericb4

16 Janvier 2024

Une œuvre aussi racée et pénétrante qu'audacieuse...

Un vent d'inspiration renouvelée en provenance des terres suédoises souffle à nouveau dans l'espace metal moderne à l'aune du dernier élan de ce prolifique quintet cofondé il y a neuf ans par le producteur/guitariste Edwin Premberg et la chanteuse Emma Bensing. Déjà à la tête de trois albums full length, dont un séduisant « Heroes in Time » signé chez Inner Wound Recordings en 2017, un fringant « Biomechanical » et un galvanisant « A Virtual World », sortis chez AFM Records en 2019 et en 2021 respectivement, auxquels viennent s'ajouter deux EP (« Live at Sweden Rock Festival 2022 » en 2022 ; « Blazing Skies » en 2023) et moult singles, le combo scandinave n'allait pas s'arrêter en si bon chemin...

Ainsi, aux fins d'un travail minutieux et de longue haleine, le voici de retour, muni d'un quatrième opus de longue durée répondant au nom de « Expedition One », sorti, comme ses proches aînés, chez le puissant label allemand sus-cité. Aussi, effeuille-t-on une galette généreuse de ses 67 minutes et affichant quelque 16 pistes au compteur. Ce faisant, aussi luxuriant soit-il, ce set de compositions serait-il à même de porter dès lors la troupe parmi les valeurs confirmées du metal moderne à chant féminin ?

Dans cette aventure, se trouvent à nouveau réunis les membres d'équipage de la dernière traversée au grand complet. Ainsi, auprès d' Edwin Premberg et d' Erica Ohlsson – chanteuse aux claires et puissantes inflexions ayant succédé à Emma Bensing en 2018 –, se conjuguent à nouveau les talents de : Robert Örnesved (Castillion) à la guitare, Robert Majd (Eddy Malm Band, Alpha Attakk...) à la basse et Lea Larsson (ex-Imber, ex-Votur) à la batterie. De cette étroite collaboration émane un propos d'obédience rock'n'metal mélodique aux effluves power et électro, partiellement dans la lignée de ses devanciers, dont les sources d'influences seraient à chercher du côté de Delain, Amaranthe, Volturian, The Murder Of My Sweet, Dynazty ou encore Angelical Tears, la touche personnelle en prime. Cela étant, ce quatrième mouvement octroie, à son tour, d'avenantes sentes mélodiques, de poignantes séries de notes, éludant de fait tout passage techniciste qui ne s'imposerait pas, tout en évoluant sur de sémillantes nappes synthétiques, dénominateur commun de chacun des messages musicaux délivrés par la formation suédoise.

A l'instar des précédentes livraisons, mixage et mastering sont signés Jacob Hansen (Hansen Studios, Ribe (Danemark)), producteur danois connu pour avoir été sollicité à cet effet par Avantasia, Epica, Delain, Evergrey, Diabulus In Musica, Imperia, Kamelot, Pretty Maids, Pyramaze, Sirenia, Volbeat, parmi tant d'autres. Ainsi s'observent une qualité d'enregistrement difficile à prendre en défaut doublée d'une belle profondeur de champ acoustique et une péréquation de l'espace sonore entre lignes de chant et instrumentation. Pour mettre les petits plats dans les grands, l'artwork d'inspiration fantastique et au trait affiné relève, une fois encore, du fusain de Jan Yrlund (guitariste/programmeur (Imperia, Prestige, Satyrian, ex-Ancient Rites...) et graphiste de renom (Amberian Dawn, Imperial Age, Korpiklaani, Pyramaze, Battle Beast...)). Tous les voyants seraient donc au vert pour qu'une croisière des plus sécurisées puisse s'effectuer dans cette mer limpide à la profonde agitation intérieure. Cela étant, un bis repetita à l'exclusion de toute autre alternative qui, précisément, conférerait à ce méfait toute sa singularité, ne serait-il pas au bout du chemin ? Mais suivons plutôt nos acolytes dans leurs pérégrinations...


Si c'est au cœur d'un chaudron bouillonnant que s'effectue le plus clair de l'expédition, non sans quelques pépites disséminées çà et là sur notre chemin, en réponse à un souci d'élargissement du champ des possibles stylistiques, la troupe nous octroie alors volontiers d'inédites sonorités, à même d'interpeller le fan de la première heure. Ainsi, dans une mouvance électro pop metal, l'aérien mid/up tempo « Outer Worlds » glisse le long d'une radieuse rivière mélodique tout en sollicitant d'insoupçonnés effets d'écho. Et la sauce prend sans tarder. Dans une veine dance, cette fois, le sémillant « Paradise » invitera à un déhanché quasi ininterrompu ; au regard de riffs roulants adossés à une frondeuse rythmique et d'arrangements instrumentaux de fort bonne facture, le synthétique effort ne lâchera pas sa proie d'un iota. L'enfiévré et ''abbaesque'' « Sanctum of Light » nous replonge, quant à lui, dans un climat électro pop-rock typé mid-80s. Un propos aussi efficace qu'insolite dans le répertoire du combo scandinave. Et que dire de l'instrumental « Utopia », le premier du genre consenti par nos compères ? Flirtant avec le rock progressif et pétrie d'élégance, se nourrissant alors d'un flamboyant solo de guitare, cette plage se charge en émotion au fil de sa progression. Ces audacieuses et palpitantes propositions ne signifient pas pour autant que nos belligérants aient tourné le dos à leur passé, tant s'en faut...

Ainsi, tout en maintenant une cadence soutenue, et non sans y adjoindre l'une ou l'autre touche de modernité, certaines pistes nous invitent parallèlement à un réjouissant flashback. A commencer par le pimpant « Expedition One » et le solaire « CtrIAltDel », up tempi metal moderne à mi-chemin entre Delain et Amaranthe ; égrainant de furieux coups de boutoir tout en voguant sur d'ondoyantes rampes synthétiques, et se parant de refrains catchy mis en exergue par les fluides oscillations de la sirène, ces deux ''tubesques'' méfaits pousseront assurément le chaland à un headbang bien senti. Cette fois dans la veine coalisée de Dynazty et de The Murder Of My Sweet, le futuriste et pulsionnel « Cyberdome » génère également une énergie aisément communicative. Et ce n'est pas son bref mais truculent solo de guitare qui nous déboutera de ce scintillant élan, loin s'en faut. Dans cette dynamique, tant par ses frasques percussives que par son seyant paysage de notes, l'intrigant « Legendary » tirera non moins son épingle du jeu. Si un heureux trait d'union entre passé et présent se dessine-là, d'autres passages plus profondément ancrés dans la tradition du groupe ne sauraient davantage être éludés...

Aussi, sur un même modus operandi tout en nous faisant renouer avec les vibes de son passé, le collectif parvient non moins à nous retenir sans avoir à forcer le trait, Ainsi, dans la lignée du précédent effort, et non sans rappeler The Murder Of My Sweet, l'organique « Aurora » comme le jovial « Free » aspireront le tympan tant pour leurs riffs crochetés et leurs lignes mélodiques, certes, convenues mais des plus efficaces, que pour les fulgurantes montées en régime de leur corps orchestral et leurs fins legatos à la lead guitare. Issu de l'EP éponyme, le vigoureux et ''amaranthien'' « Blazing Skies », pour sa part, se voit instillé de truculentes nappes de claviers cohabitant avec des riffs résolument vrombissants et de féroces coups d'olives. Dotée d'un refrain immersif à souhait mis en habits de lumière par les ''siréniennes'' modulations de la belle et d'un fugace mais fuligineux solo de guitare, la rayonnante offrande aux accents heavy ne se quittera qu'à regret. Dans une même énergie, on ne saurait davantage éluder le pulsionnel et ''delainien'' « Disciples of the Stars » tant pour ses enchaînements intra piste ultra sécurisés que pour ses solaires arpèges d'accords ; autre hit en puissance à mettre à l'actif du collectif nord-européen, poussant à son tour à une remise en selle sitôt l'ultime note évanouie.

Lorsque la cadence du convoi instrumental se fait un poil plus mesurée, que ce soit à la lumière de leurs pièces classiques ou de leurs nouvelles esquisses, nos compères trouvent à nouveau les clés pour nous assigner à résidence. Ce qu'atteste, d'une part, le ''delainien'' mid tempo « New Generation » eu égard à l'infiltrant cheminement d'harmoniques qu'il nous invite à suivre ; encensés par les chatoyantes patines de la déesse, couplets finement sculptés et fondants refrains glisseront avec célérité dans nos tympans alanguis. Vibrant mid/up tempo électro pop metal au carrefour entre Delain et Amberian Dawn, l'invitant « Take My Hand », quant à lui, aspirera le tympan par son ''abbaesque'' refrain qu'encensent les angéliques impulsions de la déesse. Difficile également de ne pas se sentir porté par les vibes enchanteresses nourrissant « Hurricane », étourdissant mid/up tempo power mélodique aux relents metal moderne. Doté de riffs crochetés et de frappes tout en souplesse, ce rayonnant effort à la confluence de The Murder Of My Sweet et d' Amaranthe revêt parallèlement un sillon mélodique, certes, déjà couru mais des plus impactants ; octroyant également des changements de tonalité judicieusement amenés et des couplets bien customisés, la galvanisante offrande laissera quelques traces indélébiles dans les mémoires de ceux qui y auront plongé le tympan.

Enfin, quand ils nous mènent en des espaces tamisés, nos acolytes se muent alors en de véritables bourreaux des cœurs en bataille, nous adressant par là même leurs mots bleus les plus sensibles. Ce qu'illustre « In My Dreams », ballade électro pop romantique jusqu'au bout des ongles, que n'auraient probablement reniée ni Amberian Dawn ni Xandria. Evoluant sur une sente mélodique des plus enveloppantes et recelant un entêtant refrain mis en habits de soie par les troublantes volutes de la maîtresse de cérémonie, l'instant privilégié comblera à n'en pas douter les attentes de l'aficionado de moments intimistes.


Résultat des courses : aussi galvanisant que fringant, jouissant notamment d'une ingénierie du son coulée dans le bronze et d'arrangements instrumentaux aux petits oignons, et n'accusant pas l'once d'une note résiduelle, ce quatrième mouvement poussera assurément à une remise du couvert sitôt l'ultime mesure envolée. Non sans rappeler ses plus proches aînés de par les sémillants arpèges d'accords dispensés, ce méfait s'en distingue cependant eu égard à l'éclectisme stylistique dispensé, une prise de risque en soi, parfaitement assumée et relevée de main de maître par l'inspiré combo suédois.

A l'image de son prédécesseur, d'aucuns auraient sans doute espéré un propos plus diversifié sur les plans atmosphérique et vocal. De relatives carences partiellement compensées par des mélodies savamment élaborées et restituées, doublées d'une technicité instrumentale et oratoire affermie. Ainsi, explorateur éclairé de nouveaux horizons tout en préservant sa tradition, le combo franchit-là une étape décisive dans sa carrière. Bref, une œuvre aussi racée et pénétrante qu'audacieuse, susceptible de hisser le collectif nord-européen parmi les valeurs confirmées de son registre metal d'affiliation. Wait and see...

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