Liste des groupes Metal Moderne Metalite Blazing Skies

De l'eau aura coulé sous les ponts pour le quintet suédois depuis sa création, en 2015, sous l'impulsion commune du guitariste et producteur Edwin Premberg et de la chanteuse Emma Bensing, remplacée dès 2018 par Erica Ohlsson, frontwoman au filet de voix aussi clair mais aux inflexions un zeste plus puissantes que sa devancière. Affichant la bagatelle de trois albums full length, un EP live ainsi qu'une multitude de singles au compteur, le prolifique combo scandinave n'allait pas s'arrêter en si bon chemin...

Le voici donc de retour, muni, cette fois, d'un modeste EP 4 titres, « Blazing Skies », que deux années séparent de son troisième et galvanisant album full length, « A Virtual World » ; une galette modeste de ses 16 minutes, signée, comme son illustre devancière, chez le puissant label allemand AFM Records, également disponible sur Spotify. Il s'agit-là d'une succession de singles qui tous feront partie intégrante de son quatrième opus de longue durée, « Expedition One », à paraître en janvier 2024 ; un alléchant hors-d'œuvre, en quelque sorte, ayant valeur d'album test pour nos créatifs acolytes.

Dans cette perspective, le line-up du précédent effort est resté inchangé : auprès d' Edwin Premberg et d' Erica Ohlsson, se conjuguent à nouveau les talents de Robert Örnesved (Castillion) à la guitare, Robert Majd (Eddy Malm Band, Alpha Attakk...) à la basse et de Lea Larsson (ex-Imber, ex-Votur) à la batterie. De cette étroite collaboration émane un propos rock'n'metal mélodique mâtiné de power et d'électro, dans le sillage atmosphérique de son aîné. Ainsi, ce palpitant, organique et fringant méfait marcherait à son tour sur les traces de Delain, Amberian Dawn (seconde période), Angelical Tears, The Murder Of My Sweet et d' Amaranthe, la touche personnelle en sus. Si ses arrangements orchestraux demeurent de bon aloi, ses lignes mélodiques, elles, s'avèrent d'une redoutable efficacité et les séries d'accords dispensées, finement sculptées et des plus enveloppantes.

Pour une optimale mise en musique, le mixage comme le mastering ont à nouveau été laissés aux soins d'un certain Jacob Hansen (Hansen Studios, Ribe (Danemark)), producteur, ingénieur et pluri-instrumentiste danois, connu pour avoir été sollicité à cet effet par Avantasia, Epica, Delain, Evergrey, Diabulus In Musica, Imperia, Kamelot, Pretty Maids, Pyramaze, Sirenia, Volbeat, parmi tant d'autres. Aussi y perçoit-on une péréquation de l'espace sonore entre lignes de chant et instrumentation ainsi qu'une belle profondeur de champ acoustique. De quoi nous intimer d'aller explorer plus en profondeur les arcanes de la frêle goélette...


A l'image de son prédécesseur, le menu manifeste se fait volontiers magmatique, nos compères nous livrant par là même de sémillantes séries de notes. Ce qu'atteste, tout d'abord, l'''amaranthien'' « Blazing Skies », up tempo metal moderne instillé de truculentes rampes synthétiques cohabitant avec des riffs résolument vrombissants et de furieux coups de boutoir. Dotée d'un refrain catchy mis en exergue par les ''siréniennes'' modulations de la belle et d'un bref mais fuligineux solo de guitare, la ''tubesque'' offrande aux accents heavy ne se quittera qu'à regret. Dans une même énergie, on ne saurait davantage éluder le pulsionnel et ''delainien'' « Disciples of the Stars » tant pour ses enchaînements intra piste ultra sécurisés que pour ses solaires arpèges d'accords ; autre hit en puissance à mettre à l'actif du collectif nord-européen, poussant à son tour à une remise en selle sitôt l'ultime mesure envolée.

Un poil moins offensifs, d'autres espaces d'expression happeront non moins le pavillon du chaland. A commencer par « Take My Hand », vibrant mid/up tempo électro pop metal au carrefour entre Delain et Amberian Dawn ; pourvu d'un ''abbaesque'' refrain qu'encensent les angéliques impulsions de la déesse, l'invitant propos poussera à un headbang bien senti et quasi ininterrompu. Sur un même modus operandi, on pourra non moins se voir aspiré par les vibes enchanteresses de « Hurricane », étourdissant mid/up tempo power mélodique aux relents metal moderne. Doté de riffs crochetés et de frappes tout en souplesse, ce rayonnant effort à la confluence de The Murder Of My Sweet et d' Amaranthe revêt parallèlement un sillon mélodique, certes, convenu mais des plus impactants ; octroyant également des changements de tonalité judicieusement amenés et des couplets bien customisés, la galvanisante offrande laissera quelques traces indélébiles dans les mémoires de ceux qui y auront plongé le tympan.


Une traversée plutôt sommaire, il est vrai, mais dans un océan de félicité, nous est proposée par l'inspirée formation suédoise. Bénéficiant d'une qualité de production irréprochable et n'accusant pas l'ombre d'une fausse note, le menue rondelle se suit de bout en bout sans encombre. Cependant, le laconique effort ne se fait guère plus varié sur les plans atmosphérique et vocal que son prédécesseur, quand ses exercices de style s'avèrent tout aussi stéréotypés et les prises de risques non moins timides que ce dernier. Bénéficiant néanmoins de mélodies un poil plus immersives qu'autrefois et d'arrangements instrumentaux désormais bien difficiles à prendre en défaut, ce nouvel élan renseigne sur les sérieuses intentions du groupe d'en découdre, et ce, dans un registre metal en proie à une féroce concurrence. Bref, un essai, certes, dans un mouchoir de poche, mais des plus palpitants, préalable aussi grisant qu'insoupçonné à son très attendu quatrième mouvement...