Epitaph

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16/20
Nom du groupe Pyramaze
Nom de l'album Epitaph
Type Album
Date de parution 13 Novembre 2020
Labels AFM Records
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album13

Tracklist

1.
 Epitaph
 01:47
2.
 A Stroke of Magic
 05:06
3.
 Steal My Crown
 05:26
4.
 Knights in Shining Armour
 05:30
5.
 Bird of Prey
 04:38
6.
 Your Last Call
 04:39
7.
 Particle
 04:24
8.
 Indestructible
 05:25
9.
 Transcendence
 04:17
10.
 Final Hour
 03:37
11.
 World Foregone
 04:49
12.
 The Time Traveller
 12:04

Durée totale : 01:01:42

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Pyramaze


Chronique @ Eternalis

22 Novembre 2020

"Epitaph", s’il se conclut magistralement sur un feu d’artifices, ne parvient pas à effacer une relative déception ...

Il ne suffit pas de grande chose pour générer de l’attente. Quelques coups d’éclats, un changement de vision, une propulsion inattendue et un statut qui change.
Lorsque Pyramaze sort "Disciples of the Sun" en 2015, personne ne s’attend à grand-chose. Matt Barlow parti et un chanteur inconnu intronisé, le producteur de talent Jacob Hansen qui vient prêter main forte à la guitare et cette d’étiquette « d’espoir » qui semble désormais trop lourde à porter. Bref, on se dit sans trop d’amertume que le wagon est passé. Pourtant le disque est le meilleur jusqu’alors des danois et son successeur, "Contingent", se révèle une petite pépite remportant un franc succès d’estime et commercial, (re)plaçant Pyramaze parmi les groupes de power prog qui compte en cette fin de seconde décennie du XXIe siècle.

Dès lors, l’attente n’est plus la même. L’annonce d’un sixième opus n’est plus celle d’un combo qui intéresse vaguement la scène mais celle du sérieux outsider qui pourrait proposer son chef d’œuvre, son œuvre avec un grand O, à l’instar de ce qu’Evergrey avait fait avec son "Hymns for the Broken" dans un genre similaire. Tous les signes semblent positifs, les voyants au vert. Un line up stable, un Jacob Hansen prêt à proposer une production en béton (les miracles qu’il a faits dernièrement avec Evergrey, Delain ou Amaranthe) et surtout un vocaliste désormais au rang de ceux des meilleurs du genre. Bref, "Epitaph" est attendu.
Un artwork magnifique est dévoilé, sublime visuel qui donne déjà des palpitations et qui annonce quelque chose d’ambitieux et épique. Puis ce titre final que l’on remarque déjà. Le titre le plus long de l’histoire du groupe. Douze minutes sur lesquelles Pyramaze a eu la parfaite idée de faire intervenir les trois chanteurs des différentes époques du groupe pour terminer en apothéose l’album. L’impatience est à son comble. Et la douche froide n’en est que plus cruelle et incompréhensible.

Je vais être clair dès le début afin de ne pas mal me faire comprendre. "Epitaph" n’est pas en soi un mauvais disque. Je dirais même que s’il était sorti après "Immortal", il aurait probablement été très bien accueilli. Mais comme dit en préambule, les attentes changent la perception que l’on peut avoir d’un disque ou d’un artiste.
Là où Pyramaze se prend les pieds dans le tapis, c’est dans la continuité beaucoup trop évidente d’"Epitaph" vis-à-vis de ses deux prédécesseurs. Les danois se sont cantonnés à un registre très strict, sans prises de risques ni de positions, contraignant sa musique à un power speed progressif efficace mais terriblement académique, très mélodique mais dénué de la force de caractère et de l’émotion qui découlait de toutes les compositions précédentes.
Les premières écoutes n’ont rien de désagréables mais on remarque assez vite que l’oreille n’accroche que très peu aux refrains et aux mélodies. On recherche un titre qui ressortira du lot, une accélération, un break, un refrain ou un soli qui fera un effet, à l’instar d’un "A World Divided", d’un "20 Second Century" ou encore d’un énorme "Fearless".

L’intro épique débute parfaitement pour lancer "A Stroke of Magic", déjà dévoilé, pour un mid tempo lourd et solennel, totalement dans l’esprit de Contingent. Terje Haroy est impeccable au chant, le riff est lourd mais suffisamment aéré pour laisser beaucoup de place aux claviers. Le refrain manque sensiblement de consistance mais ce n’est pas là que notre oreille tique. C’est probablement sur un point pour lequel nous n’aurions jamais pensé avoir un doute, une quelconque déception. Le son. Merde. Jacob Hansen, lui qui porte parfois certains albums (il est évident que le dernier Amaranthe lui doit énormément) n’a probablement pas eu le recul nécessaire cette fois-ci pour produire efficacement son propre album. Non pas que la production soit mauvaise, mais il résulte un effet souvent étouffé, peu éclatant et parfois brouillon que j’ai personnellement attendu la sortie officielle pour vérifier qu’il ne s’agissait pas de ma version promo qui était mal encodée. Malheureusement non. Et la différence avec les deux prédécesseurs est impressionnante, particulièrement sur le son de batterie (celui de caisse claire claque sur "Contingent" et est complètement noyé dans "Epitaph", pendant que la plupart des cymbales ne sont qu’un lointain écho).

Évidemment, le son en soi est loin d’être mauvais mais quand on parle d’un homme comme Jacob Hansen, en plus pour son propre groupe, on est en droit d’être légitimement déçu par la performance. Performance malheureusement peu rehaussée par les compositions. Plus mélodique que ses prédécesseurs, l’album place les claviers souvent au centre des débats, comme l’évoque très vite "Steal my Crown" et son intro assez poppy. Il en va de même pour "Bird of Prey", très mélodique et caressant, manquant probablement de la profondeur d’arrangements nécessaires pour frapper vraiment émotionnellement. La frontière entre mélodie et sucrerie est parfois très mince et elle frôle trop souvent la correctionnelle sur "Epitaph".
"Knights in Shining Armor" rappelle immanquablement "Contingent" dans sa mélodie d’intro mais se rattrape très vite par cette double pédale qui rythme le tempo sur les couplets et surtout un refrain speed qui donne envie de headbanger avec les danois. On pourra reprocher parfois le manque de riff pur à l’instar de mélodies vraiment omniprésentes mais le boulot sur les claviers pour ce titre est par exemple assez phénoménal, que ce soit dans les arrangements, les nappes ou les descentes de gammes durant les couplets.
Les morceaux se forment très souvent sur un schéma similaire, avec des couplets où le chant est au centre des débats pour voir revenir les guitares sur les refrains et ensuite enchainer sur un break ou un solo. Cela confère au côté académique des compositions et rend parfois difficile de séparer les titres les uns des autres. Un "Your Last Call" plus syncopé avec un gros travail sur les riffs sort un peu de ce marasme (même s’il manque de mordant) ou encore "Transcendence" et ses arrangements très lumineux mais tout ça manque singulièrement de relief. La présence de chant féminin (Brittney Slayes en l’occurrence) n’y est d’ailleurs pas étranger même si on est loin d’un "The Tides that Won’t Change" déchirant.

Puis vient "The Time Traveller". Etonnamment, malgré ses douze minutes, le morceau speed d’entrée et on se surprend à penser qu’il s’agira du morceau le plus rapide malgré sa longueur. En revanche, la compression du mix explose en plein visage dès les premiers instants où les orchestrations et le côté très speed de la batterie et des riffs donnent un côté brouillon à l’ensemble. Cependant, à côté de ça, quel titre ! Douze minutes de maitre, où les chanteurs enchainent des moments de bravoure. Terje ouvre évidemment le bal, avant que la voix bien plus rude de Matt ne l’accompagne, puis celle de Lance King qui officiait sur les deux premiers albums. Un solo de claviers virtuose nous permet aussi de penser qu’il en manque sur ce "Epitaph" et que nous sommes passé à côté d’un album bien plus ambitieux. Le break à moitié chemin avec Lance au piano/voix est sublime, porté par quelques lignes de violons mélancoliques. La double pédale revient alors progressivement avec un riff tout en conservant les autres éléments, chaque couche apportant une émotion supplémentaire à cette composition spectaculaire et théâtrale. La complémentarité entre les voix est parfaite, d’un King aigu à un Barlow grave en passant par Haroy parfaitement placé entre les deux par sa polyvalence vocale. La progression est fluide, les douze minutes passent comme une lettre à la poste afin un final tout en speederie quasiment allemande (un petit côté Helloween / Gamma Ray / Primal Fear pour terminer cette apothéose).

"Epitaph", s’il se conclut magistralement sur un feu d’artifices, ne parvient pas à effacer la relative déception qu’il aura véhiculé pendant tout le reste de l’album. Évidemment, l’interprétation est de haut niveau mais trop de petites imperfections viennent décevoir l’écoute, que ce soit dans un registre de composition trop caricatural et surtout dans une production vraiment pas à la hauteur (il suffit de relancer simplement l’introduction de "The Battle of Paridas" pour s’en convaincre). Visiblement, c’est lorsqu’on ne l’attend pas que Pyramaze prend toute la mesure de son talent. Et l’attente qu’aura généré "Epitaph" aura peut-être été contre-productrive. Espérons que la bête en a encore sous le pied et qu’elle nous surprendra la prochaine fois ... autant de talent ne pourra rester dormant indéfiniment. On se donne rendez-vous la prochaine fois ...

2 Commentaires

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Madness77 - 03 Janvier 2021:

Merci pour la chronique bien entendu le ressenti d'un album peut être très différent selon les individus j'ai lu des chroniques bien plus flatteuses sur ce dernier album de pyramaze du coup je ne sais pas trop quoi en penser. Je suis impatient de l'écouter pour me faire ma propre opinion. 

 
Madness77 - 18 Mars 2021:

Je trouve l'album moins intéressant musicalement que contingent et ça manque un peu d'agressivité mais ça reste un très bon album globalement. 

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