Epistemology

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17/20
Nom du groupe Keep Of Kalessin
Nom de l'album Epistemology
Type Album
Date de parution 16 Fevrier 2015
Style MusicalBlack Thrash
Membres possèdant cet album59

Tracklist

1. Intro / Cosmic Revelation 01:11
2. The Spiritual Relief 09:52
3. Dark Divinity 07:30
4. The Grand Design 07:34
5. Necropolis 07:17
6. Universal Core 03:51
7. Introspection 05:01
8. Epistemology 09:37
Total playing time 53:45

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Keep Of Kalessin


Chronique @ Icare

23 Fevrier 2015

Un groupe de metal extrême progressif que l’on pourrait presque qualifier de blackened heavy thrash prog'!

Décidément, Keep of Kalessin ne fait rien comme les autres. Démarrant tranquillement sa carrière musicale en 1995 avec une démo de bonne facture présentant un black norvégien assez classique, et explosant à la face du monde en 2006 avec un Armada terrible qui alliait la brutalité véloce du black thrash avec un côté mélodique et épique délectable, la formation de Trondheim a pris en 2010 ses nombreux adorateurs méchamment à contre-pied avec un Reptilian, qui, pour beaucoup, franchissait allègrement la frontière du easy listening en proposant un metal trop commercial, mielleux, lisse et insipide.


Autant dire qu’à l’heure actuelle, la crédibilité du groupe est plus qu’entamée, une bonne partie des auditeurs leur ayant définitivement tourné le dos, et les quelques fidèles toujours présents après leur dernier fiasco artistique se posant légitimement quelques questions. C’est donc un euphémisme de dire que cet Epistemology est attendu au tournant, d’autant que 5 ans pour composer un album pour un groupe qui a sorti ses trois derniers full lengths à seulement deux ans d’intervalle, c’est long. Entre temps, Obsidian Claw a fait du ménage et c’est Thebon qui en a fait les frais, le leader se chargeant désormais des vocaux, c’est donc sous la forme d’un trio que les Norvégiens nous reviennent pour leur sixième album.


Après un Cosmic Revelation aux tonalités spatiales et envoûtantes en parfaite adéquation avec la somptueuse pochette déboule The Spiritual Relief sur un blast tonitruant, les grattes reprenant merveilleusement le thème égrainé au clavier sur la piste d’intro. Ces grattes profondes, ces claviers magistraux qui nous plongent éveillés dans le cosmos, ce refrain ultra mélodique et presque hypnotique scandé en un chant clair limpide et qui se détache magnifiquement sur le matraquage impitoyable de Vyl en font un premier véritable titre assez hallucinant. On se délectera de la recherche mélodique omniprésente et de cette balance qui rend le titre délicieusement agressif, grâce à la prestation monstrueuse du batteur et d’un Obisidian Claw en état de grâce, qui parvient à imposer des vocaux à la fois clairs, puissants et épiques, un peu à la Vortex. En milieu de titre, les Norvégiens nous proposent un break majestueux, avec un ralentissement de tempo considérable et des guitares qui viennent prendre leur temps – un peu trop même, le break étant un poil long… - pour tisser de longues plages atmosphériques, exhalant leur souffle mélodique en des plaintes vibrantes et déchirantes. Une teinte spatiale vient colorer ce long passage instrumental, enrichi par la lenteur placide du piano, avant que l’intensité ne remonte crescendo en un passage plus rock et rythmé se fondant en une dernière salve d’honneur sur ce refrain éblouissant.

S’ensuit Dark Divinity qui démarre sur un riff glacial et tranchant typiquement black et sur une nouvelle charge de Vyl à tomber par terre (putain, mais quel batteur !), avant d’enchainer sur des grattes plus saccadées et groovy et une rythmique binaire et puissante qui sonnerait presque comme une version thrash de Dimmu Borgir. Vient alors un long passage instrumental mêlant une sorte de metal rock puissant et des velléités progressives portées par des guitares virtuoses et extrêmement mélodiques, ainsi qu’une courte partie narrée bien dans la tradition des grandes fresques épiques. Et ça tombe bien, puisque c’est exactement ce que nous sert Keep of Kalessin : à l’exception d’Universal Core, plus direct, qui, en moins de 4 minutes, nous sert un condensé de rapidité et d’agressivité inouïes et de mélodies célestes avec ce refrain toujours très travaillé, l’album se compose de titres longs, complexes, évolutifs et indubitablement fouillés.

Le problème, c’est que le tout est parfois assez difficile à suivre à cause de quelques longueurs et de transitions assez abruptes entre des styles qui peuvent paraître antinomiques (c’est le cas avec Dark Divinity qui part un peu dans tous les sens et s’éparpille entre black thrash furieux, heavy et élans prog’ pas toujours bien amenés, ou d'Introspection un peu brouillon, sans réel liant, et qui ne possède pas vraiment de riff marquant).
On peut aussi prendre l’exemple de Necropolis, qui fait rouler à l’envie un excellent riff oriental à la Melechesh sur une rythmique bien thrashy avant de s’étirer sur cette longue partie instrumentale et contemplative supportée par un pattern de batterie effroyablement simple, tout ce là afin de laisser libre cours au feeling guitaristique du leader, certes assez ébouriffant, mais prenant ici un peu trop d’espace : le procédé étonne car si Keep of Kalessin semble assumer à merveille sa nouvelle orientation plus mélodique, se muant désormais en une sorte de groupe metal extrême progressif que l’on pourrait presque qualifier de blackened heavy thrash prog’ (!), ces 52 minutes, d’une ambition presque démesurée, pêchent ici par excès de simplicité et par la volonté affichée de nous servir des plans mélodiques, qui, quoi que prenants et parfaitement exécutés, sont déjà mille fois entendus.

Le titre éponyme, qui clôt l’album, nous réconcilie avec un metal décomplexé qui se plaît à explorer différents univers avec brio. Même si le tout semble parfois encore un peu décousu, l’ensemble est parfaitement servi par une alternance de voix black et claires, de rythmiques et de riffs complexes, avec ce break assez improbable à 2,35 minutes éclaboussé par les plaintes larmoyantes et presque sirupeuses des guitares (sans mentir, on croirait presque entendre Roy Buchanan!). Le morceau s’achève en une apothéose musicale, cette orgie de six cordes mélodiques nous propulsant dans les étoiles, et des choeurs de toute beauté venant parachever ce final bouleversant d’émotions, pour un titre assez inégal mais recelant de véritables trésors mélodiques et un foisonnement musical assez hallucinant.


Que conclure d’une telle galette ? Que ceux qui attendaient encore de Keep of Kalessin un album de black direct et agressif peuvent définitivement zapper le groupe, cela semble irrévocable. Néanmoins, pour ceux que l’excès de mélodies et les titres à rallonge ne rebutent pas, cet album vaut sacrément le détour, offrant des ambiances très immersives servies par un son titanesque et limpide, et des compositions extrêmement fouillées révélant leurs secrets au fil de nombreuses écoutes. Certes, tout n’est pas encore parfait sur cet Epistemology, et on sent que les Norvégiens manquent encore un peu de maturité dans le nouveau style qu’ils affectionnent, péchant parfois par excès d’ambition et ne parvenant pas toujours à canaliser leur fougue créatrice; néanmoins, la maîtrise instrumentale et le feeling mélodique présents sur ces huit tires laissent rêveurs et laissent présager qu’avec un peu plus de rigueur, le prochain full length pourrait être un véritable chef d’œuvre, ni plus ni moins.

Ceci dit, ne nous avançons pas trop, car avec Keep of Kalessin, tout est possible, le meilleur comme le pire. Et en ce qui concerne la vision de l’avenir, c'est bien le groupe lui-même qui semble le mieux placé pour démêler les arcanes sombres et complexes de l’épistémologie…

21 Commentaires

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MarcusWolf - 28 Mai 2017: cet album est pour moi une turie je n arrive pas a en decroche
Formetal - 06 Mai 2020:

J'ai placé cet album en bonne position dans mon top 20 des meilleurs albums de ces 20 dernières années. 

 
Op467 - 06 Mai 2020:

20 dernières ??? Faut que j écoute ça....

 
Op467 - 06 Mai 2020:

Effectivement  Epistemology et Necropolis quels titres !!!

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