Après un premier album déjà fort réussi, les quatre de Trondheim reprennent le chemin du studio Brygga en fin d’année 1998, avantageusement placé près de leur port d’attache pour y enregistrer le successeur de
Through Times of War, toujours sous la houlette de Avantgarde Music.
Agnen – A
Journey Through The
Dark (1999) marque une évolution certaine du Black
Metal de
Keep Of Kalessin. Déjà le travail graphique est un cran au dessus, la cover sombre et mystique de Michael Michaelson tranche avec le « château au clair de lune » de leur première offrande, et cette fois on peut consulter à loisir les paroles dans le livret.
Musicalement aussi la différence est palpable, le style reste reconnaissable mais les compositions commencent à s’orienter davantage vers des sonorités Thrash, sans que cela soit aussi marqué que sur l’excellent
Armada.
Débutant tel un fracas de flammes et de poussières,
Dragonlord montre d’entrée un
Keep Of Kalessin belliqueux avec un Vyl pratiquant la double grosse-caisse en mode illimité, accompagné par les pulsations quasi cosmiques de la basse de Warach. Premier constat : ces messieurs du nord ont durci le ton et puisent désormais quelques influences dans le Thrash
Metal, pour un ensemble qui a gagné en personnalité.
C’est une constante sur Agnen, les norvégiens ont accéléré la cadence, de As
Mist Lay
Silent Beneath, transpirent des linéaires frénétiques sur lesquels l’excellent travail de la basse fait office de rythmiques. Cependant et fort heureusement les ambiances du premier album n’ont pas disparu, elles sont au contraire exacerbées par le contraste entre l’hystérie de certains riffs et les plages plus atmosphériques comme c’est le cas sur ce titre s’achevant en véritable apocalypse.
Le côté épique a vraiment gagné en profondeur, les plans mélodiques mais intenses à la
Nemesis Divina régalent encore son monde ici, mais nos hommes sont plus sûr d’eux et n’hésitent pas à le montrer, les compositions de
Obsidian C. ont gagné en vitesse et virtuosité et le jeu de Vyl s’est musclé considérablement.
Pain Humanised vous confirmera cela puisque tout y est : parties épiques donc, rapides (souvent les deux en même temps mon capitaine), sans oublier la petite touche mélodique omniprésente et une accélération finale infernale qui vous happera telle une tornade.
Orb Of Man tire davantage encore vers la mélancolie, Ghâsh criant son désespoir sur des riffs suintant la tristesse. On remarquera également et une fois de plus l’incessant martelage de Vyl, vraiment impressionnant tout au long de l’album et dont le jeu intense et varié n’est pas sans rappeler celui du talentueux
Frost***. Quoi qu’il en soit le penchant du quatuor pour le Thrash est indéniable, c’est encore plus flagrant sur Dryland. Cette pièce majestueuse démarre d’abord tel un missile de
1349 avec un blasting intense soutenant des guitares typiquement Black mélodique, pour ensuite se lancer dans des riffs alambiqués presque dignes des groupes de Death technique, et enfin nous livrer un passage de Thrash / Black furieux emprunté à
Destruction : éminemment travaillé et singulier.
Dans tous les cas on trouve ici rarement l’occasion de reprendre son souffle, les parties dignes d’intérêt se succédant sans discontinuer, à l’image d’un Towards I Roam intense du début jusqu’à la fin et sur lequel Warach démontre qu’un bon bassiste peut apporter des choses extrêmement intéressante dans le Black
Metal, pour peu qu’on ne l’oubli pas dans le mixe.
Un dernier hymne, Agnen : long, épique (j’insiste mais c’est réellement un mot clef ici), fort bien travaillé et surtout très prenant avec un linéaire terminal qui dure, dure, dure encore, et nous lamine le cerveau jusqu’à la capitulation finale.
Peu de faiblesses à signaler sur ce disque au final, si ce n’est quelques longueurs sur le trop classique troisième titre I
Deny. Pour peu que vous réussissiez à entrer dans l’univers bien particulier du Black
Metal de
Keep Of Kalessin, les 50 minutes de cet album risquent bien de vous convertir à leur style classieux, raffiné et pourtant à la fois puissant et belliqueux.
Agnen – A
Journey Through The
Dark est un net pas en avant par rapport à
Through Times of War, s’en suivront quelques bouleversements de line-up et l’intervention d’une « guest-star » bien connu mais cela ne nuira pas à la qualité du combo et le meilleur est encore à venir.
BG
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