Petit flash back. Nous sommes fin 1978 et Ronnie James
Dio ne fait alors plus partie de
Rainbow, et ce malgré la réalisation de trois excellents albums studio parmi lesquels
Rising, point culminant d’une première ère épique et mélodique. Toutes les interrogations sont donc permises quant à la nouvelle orientation musicale du groupe. Et pour commencer, Ritchie Blackmore décide de procéder à un remaniement presque complet du personnel, comportement devenu habituel chez lui.
Don Airey, bien connu aujourd’hui des amateurs du Pourpre et dont le CV est sans doute l’un des plus impressionnants du milieu, est ainsi recruté au poste de claviériste. Quant au choix du bassiste, poste précaire au vu du nombre de ceux ayant tenu la quatre cordes au sein du combo, il se porte sur un certain Roger Glover ( !), initialement choisi pour assurer le rôle de producteur et participer à la composition. Ne reste alors plus qu’à dénicher un remplaçant capable de s’emparer de la place laissée vacante par l’inégalable
Dio. Une lourde tâche qui incombe finalement au britannique Graham Bonnet, ex-membre des Marbles, groupe de musique pop dont le tube « Only One Woman » marqua de nombreux esprits en 1968.
Seul rescapé de la précédente mouture,
Cozy Powell demeure toujours présent derrière les fûts, à notre plus grand soulagement ! La formation est ainsi fin prête pour entamer sa mutation.
Down to Earth est l’album des premiers hits. A ce titre, «
Since You Been Gone », reprise d’un morceau de
Russ Ballard, permet au groupe de grimper haut dans les charts britanniques. Autre grand succès, le festif «
All Night Long » ouvre parfaitement l’album. Direct et efficace, ce titre laisse le champ libre à Bonnet, celui-ci faisant montre de tout son talent à travers un timbre rageur et puissant.
Rainbow met donc quelque peu de côté l’emphase des débuts mais ne choisit pas pour autant de sombrer dans la facilité. Il délivre un hard rock mélodique savamment arrangé et structuré, servi par une excellente production, comme en témoigne «
Eyes of the World », pièce de choix s’étirant sur plus de six minutes. Et comme à l’accoutumée, les interventions de l’homme en noir illuminent chacune des compositions.
Le tempo ralentit néanmoins avec un « Love’s No Friend » aux relents bluesy, registre dans lequel Graham Bonnet se montre particulièrement à l’aise, avant de reprendre ses droits sur le bondissant «
Danger Zone » rehaussé ci-et-là par des chœurs pour le moins convaincants. Point d’orgue de cet album, le superbe «
Lost in Hollywood ». Peut-être la plus belle prestation de toute la carrière de Bonnet. Une intro mémorable à la batterie, un riff ravageur, un refrain imparable, une performance vocale de tout premier ordre et un solo de guitare incandescent précédé d’un intermède aux claviers chargé de faire grimper la pression. Idéal pour conclure, ce morceau laisse l’auditeur pantois !
Un album de transition réussi, foncièrement rock, et qui ne verse pas encore dans le rock FM. Le foisonnement de la frappe puissante et précise de
Cozy Powell est d’ailleurs le meilleur moyen de nous le rappeler, s’il en est encore besoin. Succès commercial, «
Down to Earth » est suivi d’une tournée faisant halte aux
Monsters of Rock
1980 de Donington, ultime prestation sous ce line-up,
Cozy Powell ayant décidé de rejoindre le
MSG et Bonnet s’en allant former
Alcatrazz, congédié par l’intraitable Ritchie.
Graham Bonnet n'a pas formé Alcatrazz en 1980 suite à son éviction de Rainbow, mais en 1983 après s'être installé à Los Angeles suite à son départ précipité de MSG.
Certes, remplacer Ronnie James Dio derrière le micro n'a pas du etre chose aisée, et pourtant Graham Bonnet s'en sort avec tous les honneurs.
Comme Dio en son temps, il sort de nulle part ou presque et on peut dire que Blackmore a toujours eu le nez fin pour dénicher d'illustres inconnus.
Malheureusement il sera viré pour soi-disant une coupe de cheveux non "conforme" aux standards hard rock, heureusement qu'il n'a pas embauché Angry Anderson ( humour )
Soit on gardera un bon souvenir de cet album, que je possède et que j'écoute encore régulièrement.
19/20
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