Inutile de s'étendre longuement sur des considérations pseudo-philosophiques en un interminable préambule concernant le nouvel effort des transalpins de
Skylark. Baptisé Divine
Gate Part II
Gate of
Heaven, il suffira, en effet, de présenter l'opus en disant que ce dernier nous propose de poursuivre cette fresque, entamé un an plus tôt avec le premier volet de cette trilogie. Celle là même qui proposait de nous narrer une fable basée sur la lutte perpétuel entre le bien et le mal, usant pour cela de personnages itératifs quelques peu caricaturaux (White
Warrior, The Divine Speaker, Princess Of The Snow, The Unknown
Spirit...). Une thématique récurrente, dont, soit dit en passant, les redondances finiront, sans aucun doute, par excéder les auditoires les plus affables tant certains acteurs peu scrupuleux de cette scène n'hésiteront pas à en abuser. Mais ceci est une autre partie de l'histoire qui ne concerne pas nécessairement
Skylark.
Pas nécessairement...
Pour en revenir au nouveau tome de ce conte épique, il va sans dire que bâtis autour des mêmes fondements et des mêmes individualités que son prédécesseur, Divine
Gates Part I
Gate of
Hell (1999), il souffre donc des mêmes imperfections. Fort heureusement, il peut aussi s'enorgueillir des mêmes qualités et ainsi de son Heavy Speed
Metal mélodique symptomatique de cette Italie triomphante, nous offrir quelques moments qui s'il ne seront en rien inoubliables, ni même décisives, auront l'insigne avantage d'être très plaisant. Si on peut se réjouir de ces instant satisfaisants, n'oublions pas d'évoquer les défauts de cet album. Ainsi il nous faudra dire qu'il est toujours encore handicapé par une production dont les contours datés ne répondent plus vraiment aux exigences actuelles, par les tentatives parfois hasardeuses d'un chanteur en des hauteurs improbables pour lui ou encore par l'invariabilité d'une vélocité presque assommante (à propos de laquelle on peut raisonnablement penser que Frank Andiver (toujours encore présent ici) n'est pas tout à fait étranger). Toutefois, malgré ces imperfections, cet opus saura, pourtant, nous séduire.
Pourquoi? Parce que derrière cette façade monolithique et derrière ces tares se dissimule une inspiration et une créativité attachante s'exprimant au travers de titres enthousiasmants. Parce que si le traitement sonore de cet opus est suranné, il n'en demeure pas moins tout à fait acceptable. Parce que si son chanteur nous offre des prestation parfois hasardeuses, ses progrès et la parcimonie avec laquelle il use désormais de ces hauteurs inaccessibles pour lui, sont incontestables. Citons donc les excellents Among the
Clouds, Whos Is
God? ou encore, par exemple,
Lady of the Sky afin d'illustrer les atouts de cet opus.
Souvent vif et preste, la musique de ce sextette aura aussi, de surcroit, outres le talent d'
Eddy Antonini en des interventions mélodiques pianos, claviers, synthés remarquables, les charmes séduisants de quelques invités dont les apparitions offriront une nuance bienvenue dans cette vélocité, peut-être, parfois, un peu trop méthodique. Parlons donc du grand Olaf Thorsen dont les soli viennent donner une teinte délicieusement particulière à un ensemble souvent systématique (Among the
Clouds, Who Is
God?, The
Heaven Church, Last Christmas in
Hell). Parlons aussi de l'immarcescible Rob
Tyrant, dans le rôle de l'esprit divin (The Divine
Spirit) dont la voix maitrisé, et atypique dans ce contexte ultramontain, est, comme à l'accoutumé, superbe (The
Guardian Angel).
La présence de ces personnalités sera suffisante à exhausser cette œuvre mais, malheureusement, ne parviendra pas tout à fait à lui offrir une excellence lui permettant de s'inscrire dans la postérité. Il manquera ici, une fois encore, un titre fort, un refrain communicatif, une respiration salutaire, une nuance rédemptrice, un suppléments d'âme, susceptible de donner une dimension plus inoubliable à un album pourtant bien meilleur que son prédécesseur.
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