Alors que les Italiens de
Skylark prétendait crânement à une splendeur, certes relative mais amplement mérité puisqu'il nous avaient offert quelques œuvres sinon indispensables tout au moins séduisantes (notamment sa trilogie Divine
Gates (
Gates of
Hell (1999),
Gates of
Heaven (2000) et son chapitre le plus discutable The Last
Gates (2007)), le groupe fit le choix, après le départ de son chanteur Fabio Dozzo, de recruter une femme, Kiara Laetitia. Si, bien évidemment, d'un point de vue idéologique un tel changement n'a rien d'artistiquement condamnable, il s'accompagne, souvent, dans les faits, de par la nature même des différences indiscutables entre hommes et femmes (même si certaines de nos consœurs ont remarquablement exprimé leurs talents vocaux hors des caractéristiques féminines les plus naturelles) d'une volonté d'offrir à son art une apparence plus mélodique, plus accessible et, malheureusement, dans le cas qui nous occupe ici, plus anecdotiques. Un aspect plus accessoire souligné encore, pour ces transalpins, de surcroit, par une indéfectible opiniâtreté à défendre un Heavy Speed typiquement ultramontains et typiquement surannée. Une forme d'expression dans laquelle, par ailleurs, la formation, depuis un certain temps déjà, éprouve quelques difficultés à se démarquer, à composer avec inspiration. A exister, en somme.
Mais revenons donc à ce nouvel effort de
Skylark. Revenons donc à
Twilights of Sand.
Le premier constat déplorable concerne sa production. Loin d'offrir tout l'éclat nécessaire à des titres ternes qui, pourtant, en auraient cruellement besoin, elle s'attache à anéantir méthodiquement tout nos vains espoirs en étouffant des guitares impuissantes et presque atones. Laissant ainsi une place prédominante aux doux chants harmonieux d'Ashley accompagné, ici, d'une cohorte d'autres intervenantes.
Mais plus embarrassant encore que ce traitement sonore indu, l'ambiguïté créative dans laquelle s'enferme cette formation est incompréhensible. Sans réelle continuité durant ce long calvaire, on erre ici dans les affres mystérieuse et déconcertantes d'une musique tantôt, toute proportions gardées, Heavy et Speed, tantôt Soft Rock. Ces penchants pour la diversité donnant à l'ensemble, au final, un aspect totalement décousu et insondable. Le summum de cette incompréhension étant même atteint alors qu'en deux morceaux atroces, à l'évidence destinée aux marchés asiates,
Skylark nous propose d'écouter sa relecture du générique du plus célèbre des animés japonais, imaginé d'après les mangas
UFO Robot Grendizer crée par Gö Nagai et plus connu sous le nom de Goldorak. Ces deux titres nous proposent donc de redécouvrir le générique de Goldorak, que certains se souviendront d'avoir entendu dans la bouche de Noam en 1978. Le premier, Tobe Glendizer, est chanté en Japonais. Et le second est une version karaoké.
Au milieu de cet océan insolite, difficile donc de trouver matière à satisfaction. Et ce même si des pistes telles que la version de Follow your
Dream aux voix masculines et au Speed
Metal efficace (outre ses claviers pénibles et minimalistes), telles que
Road to
Heaven,
Mystery of the
Night, The
Wings of the Typhoon,
Lions are the World, Tears ou encore, par exemple, Love Song, demeurent sympathiques. Autant de titres qui, malgré des allures convenues, parviennent à péniblement maintenir allumé la flamme vacillante de notre intérêt. Une flamme que le souffle glacé d'autres aussi insipides et fatigants que The Princess and the
Belzebu, She, Believe in Love,
Eyes, ou telles que les incroyablement fades
Sand of Time et Faded Away, menacent dangereusement.
La cause est donc entendu. Ne revenons plus à ce piètre
Twilights of Sand. Ne revenons plus à ce
Skylark perdu.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire