Fort d’un line up inchangé depuis leur excellent premier album
The Burning cinq ans plus tôt, c’est en
Novembre 99 que le groupe retourne en studio pour la capture de son nouvel effort. Mais en lieu et place de l’habituel Berno Studio,
The Crown opte cette fois-ci pour le Studio Fredman du producteur et guitariste Fredrick Nordström. Changement significatif peut-être dû à l’accueil mitigé que reçut
Hell Is Here, précédent album à la production quelque peu étouffée et confuse, également signé chez
Metal Blade.
Après un détour vers des terres plus black metal sur le très bon
Eternal Death, certainement l’album le plus evil du combo,
Hell Is Here proposait inexplicablement une atmosphère plus festive davantage tournée vers un death thrash énergique légèrement teinté de rock sur certains morceaux (Electric
Night par exemple). Quelque chose de plutôt véloce et nerveux mais finalement loin du terrible brutal melo de
The Burning et encore plus éloigné du black death melo typique de
Eternal Death, et ce pour un résultat certes efficace et sympathique mais ayant laissé plus d’un fan sur le carreau, la production faiblarde n’aidant en rien.
C’est pourtant dans cette direction que
The Crown continue sa chevauchée, mais en augmentant considérablement l’allure et le rythme dans un déluge de riffs incisifs et rapides, à l’instar de la cavalcade de crânes figurant sur l’artwork réalisé par Alf Svensson, ex
At The Gates.
Quasiment aucun temps mort sur
Deathrace King qui s’ouvre sur les chapeaux de roues avec un Deathexplosion catchy aux soli superbes suivi d’un
Executioner véritablement survitaminé aux accents death’n’roll affirmés. Cette première doublette pose les bases de ce qui va suivre,
The Crown étant décidé à en découdre en appliquant la même recette que sur le mésestimé
Hell Is Here mais à une cadence effrénée et dans un déluge de riffs assassins, servie au contraire du précédent album par une production cette fois claire et puissante.
Alors certes on retrouve l’empreinte melo du groupe sur quelques morceaux dont les excellents Back From The Grave et I
Won’t Follow rappelant ainsi les meilleurs représentants du genre à Göteborg dans les mid 90’s, mais la tonalité de l’album reste plutôt orientée vers un death thrash’n’roll enragé, fracassant et peuplé par les blasts supersoniques et up tempi claquants de Janne Saarenpää ainsi que les leads remarquablement inspirés de Marcus Sunesson qui signe ici la majorité des soli de la galette. Pour preuve le furieux
Angel Rebel ainsi que le déboulonnant Total
Satan qui propose en guest pour la partie vocale, Mikka Lutinen (
Impaled Nazarene).
Il n’y a finalement que lorsque
The Crown lève le pied que son propos musical devient moins pertinent comme sur les deux mid tempi que sont
Vengeance et
Dead Man’s Song, morceaux plutôt moyens bien qu’assez groovy. Bémol également sur
Blitzkrieg Witchcraft aux backings un peu datés et à la structure classique rappelant le moins bon de
Hell Is Here.
A noter que Tomas Lindberg, leader charismatique de
At The Gates, dont le timbre est finalement assez proche de celui très écorché de Johan Lindstrand vient lui aussi signer un guest au chant sur cette tuerie que constitue
Devil Gate Ride, morceau au feeling très rock mais faisant la part belle aux blasts, comme pour annoncer sa future contribution sur l’album suivant du combo, le tout aussi jouissif
Crowned in Terror.
Au final,
The Crown continue de développer ce que nous oserions qualifier de death thrash’n’roll, mais cette fois magnifié par une vitesse d’exécution impressionnante ainsi qu'une efficacité maximum, en grande partie due à la qualité d'écriture des compos de
Magnus Olsfelt et Marko Tervonen, qui signent quasiment tous les morceaux. Parfois melo, toujours intense, véloce et très agressif, mais sans le côté evil proposé sur
Eternal Death, et ce, malgré la teneur diabolique des lyrics.
Analyse musicale très judicieuse de ta part, on perçoit en effet très bien le côté rock’n roll de ce disque. Il passe tout seul mais est néanmoins nettement moins mémorable que The Burning qui reste pour moi leur plus grande réussite en terme de compos et de puissance mais aussi de production.
Une bien belle chronique très informative, qui m'a donné envie de me repencher sur ce formidable album, et qui vient de me rappeler de l'ajouter ainsi que d'autres du groupe à ma collection SOM.
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